MONTRÉAL _ S'il avait une note à attribuer à Stephen Harper sur la défense des droits des LGBT (Lesbiennes, Gais, Bisexuels et Transgenres), le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe lui donnerait "en-dessous de zéro".
Lors d'une mêlée de presse avec les journalistes avant le défilé pour la fierté de Montréal, dimanche, le chef souverainiste a vigoureusement critiqué le premier ministre sortant, qui n'aurait "strictement rien fait" pour cette population pendant ses neuf ans au pouvoir.
"C'est une mentalité carrément dépassée. Malheureusement ça existe à l'international; on voit ça en Russie, en Chine, en Afrique. Il devrait regarder qu'aux États-Unis, là, ça vient de progresser", a-t-il pesté.
Il a ajouté que M. Harper, qui se fait le défenseur de la liberté religieuse, selon lui, devrait également s'attarder à la discrimination sur la base de l'orientation sexuelle.
Le chef bloquiste a qualifié l'absence de Stephen Harper au défilé "ni plus ni moins d'affront" envers ces personnes. "Il n'est jamais venu. Moi je ne sais pas combien de fois j'ai fait ce défilé. Or, M. Harper n'a jamais été là. Je trouve cela déplorable", a-t-il souligné.
Il a par ailleurs remarqué que la charte québécoise des droits et libertés était "plus avancée" sur cette question que la charte canadienne puisqu'elle interdit clairement à l'article 10 "toute exclusion fondée (...) sur l'orientation sexuelle".
Questionné sur l'entourage controversé du premier ministre Harper qui s'est retrouvé dans l'eau chaude au procès du sénateur Mike Duffy, Gilles Duceppe a indiqué que si ses employés "avaient fait des choses incorrectes, (il) aurait agi".
"Si des gens étaient au courant et s'ils avaient un plan, ces gens-là ne devraient pas rester là", a-t-il tranché, faisant référence à plusieurs courriels déposés au procès qui faisaient état d'une tentative au sein du Bureau du premier ministre d'étouffer le scandale du sénateur Duffy.