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Manifestations et perturbations dans plusieurs régions du Québec (VIDÉO)

1er mai, journée de mobilisation

Les manifestations du 1er mai ont commencé très tôt ce matin à Montréal. Un groupe de manifestants dénonçant les politiques d'austérité du gouvernement du Québec ont bloqué durant quelques minutes, dès 6 h, l'accès au chantier de construction du CHUM au centre-ville.

Certains travailleurs, d'accord avec leurs revendications, ont tout de même déploré leurs actions les empêchant d'entrer au travail. Les policiers sont finalement intervenus, à l'angle des rues Saint-Denis et Viger, et ils ont rouvert pacifiquement le chantier de construction.

Les manifestants s'étaient réunis à la place Émilie-Gamelin vers 4 h 30, avant de prendre la rue dans le cadre de la journée des travailleurs. L'un de ses groupes s'est arrêté au chantier du CHUM pour y bloquer l'accès. La manifestation, qui a perturbé la circulation dans le secteur, a duré une vingtaine de minutes.

Les manifestants ont repris la rue en se dirigeant vers l'ouest sans fournir d'itinéraire. En l'absence d'itinéraire, les policiers ont déclaré la manifestation illégale.

Une fois délogés du CHUM, les manifestants se sont regroupés au square Philipps, où ils ont fait le plein de participants avant de reprendre la marche. Ils ont pris la direction du Centre international du commerce. Des militants ont également occupé le Palais des congrès et la Tour de la Banque Nationale en plus de manifester devant les locaux de Québecor.

Aucune arrestation n'a encore été effectuée.

Plusieurs autres manifestations sont prévues tout au long de la journée à Montréal et dans différentes villes de la province pour protester contre les mesures d'austérité. Les lieux des manifestations sont souvent tenus secrets. Les grandes centrales syndicales, les étudiants et différents groupes sociaux participent à ces manifestations.

Les profs tenus à l'écart

Les professeurs de cégeps, qui souhaitaient se joindre au mouvement de manifestations du 1er mai, ont vu la Commission des relations de travail (CRT) leur compliquer la tâche. La commission a statué que la journée de grève du 1er mai votée par les profs de cégeps constitue un débrayage illégal.

La CSN, qui représente 85 % des professeurs de cégeps, a invité ses membres à respecter l'ordonnance de la commission.

Les professeurs de plusieurs cégeps - Abitibi-Témiscamingue, Marie-Victorin, Rosemont et Saint-Jérôme, notamment - défient toutefois l'ordonnance de la CRT en dépit de la recommandation de la CSN. Réunis en assemblée générale hier, les membres du Syndicat des professeurs du Cégep Marie-Victorin, contre la recommandation de son comité exécutif, a notamment décidé de braver l'ordonnance de la CRT à moins qu'une injonction soit ordonnée.

En Estrie, des manifestants ont bloqué le Cégep de Sherbrooke, pendant qu'un blocage, dont l'objectif est tenu secret, est prévu à Québec. La police de Québec n'a reçu aucun itinéraire en prévision de probables manifestations du premier mai.

Des manifestants de l'Est du Québec ont également promis de perturber les activités économiques de la région.

Refusons l'austérité fait le point

La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, a réitéré l'opposition du collectif Refusons l'austérité contre les politiques du gouvernement québécois du premier ministre Philippe Couillard. Mme Chabot a déploré que le gouvernement persiste dans sa « vision de démanteler les services publics, d'appauvrir la société et d'appauvrir ceux qui en ont le plus besoin ».

« Le projet qui est mis de l'avant parce ce gouvernement-là, ce n'est pas le projet de société que l'on veut, ce n'est pas le projet de société que l'on souhaite » a déploré Mme Chabot pour lancer la conférence de presse du collectif réunit au restaurent populaire Le Robin des Bois.

La représentante des groupes communautaires, Maire-Hélène Arruda, a quant à elle souligner que plus d'un millier de groupes communautaires étaient en grève pour dénoncer les politiques d'austérité du gouvernement Couillard. Les organismes s'opposent « au plan de démolition de l'État social du Québec, une démolition du modèle québécois ».

Mme Arruda, qui représente le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi, rappelle que le gouvernement Couillard avait promis la prospérité économique et de la création d'emploi en campagne électorale. « Là ce que l'on voit, ce sont des compressions dans la fonction publique - de bons emplois - au profit de la création d'emplois précaires », déplore-t-elle.

Mme Arruda déplore que Québec demande à la classe moyenne et aux plus démunis de se serrer la ceinture pour réduire la dette et le fardeau fiscal des plus riches.

« On augmente les tarifs d'électricité, on augmente les frais des services de garde, c'est un peu insultant de se faire dire qu'on se serre la ceinture pour qu'au final il y ait des baisses d'impôts qui soient données aux personnes encore les plus privilégiées de notre société. »

Le collectif regroupe une quarantaine de groupes issus des milieux syndicaux, communautaires, féministes, étudiants et environnementaux.

Québec défend sa rigueur budgétaire

Pendant que les manifestants dénoncent les mesures d'austérité dans les rues, le gouvernement défend sa rigueur budgétaire. Le gouvernement est convaincu que la majorité de la population appuie ses réformes, qui assureront, selon lui, un avenir économique meilleur au Québec.

« On demande des efforts à tout le monde, il est vrai », explique le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux. « Alors, il est normal que certaines personnes, que certains groupes ne soient pas nécessairement totalement en accord avec ce qu'on fait. Il y a une partie de ces gens-là qui vont s'exprimer aujourd'hui. C'est tout à fait légitime de le faire. »

Le ministre Coiteux estime toutefois qu'une majorité de Québécois sont d'accord avec les politiques de son gouvernement. « Dans cette société québécoise, je pense sincèrement qu'une nette majorité de la population qui veut que le gouvernement équilibre les finances publiques [et] fasse preuve de rigueur dans la gestion des deniers publics. »

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