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24 M$ sur trois ans pour l’intégration des immigrants à Montréal

L'argent servira à la francisation et au développement des compétences

La Ville de Montréal recevra 12 M$ sur trois ans de la part du gouvernement provincial afin de favoriser l'intégration des immigrants. La Ville doublera cette somme avec ses propres fonds.

L'argent sera géré par le Bureau d'intégration des nouveaux arrivants à Montréal (BINAM). Il servira à favoriser la francisation et l'intégration à l'emploi, alors que le taux de chômage des immigrants est régulièrement plus élevé que celui de la population générale.

L'annonce a été faite par les ministres David Heurtel et Martin Coiteux, aux côtés de la mairesse Valérie Plante.

M. Heurtel, ministre de l'Immigration, a qualifié cette annonce d'«historique».

«C'est la première fois que nous investissons autant d'argent et c'est la première fois qu'on le fait sur trois ans», souligne-t-il.

Par le passé, son ministère octroyait entre 1 et 2 M$ par année à la Ville et les ententes duraient une ou deux années, selon le ministre.

Selon la mairesse Plante, les 24 M$ du programme seront distribués à des organismes locaux qui viennent en aide aux nouveaux arrivants. Les critères de sélection seront dévoilés à une date ultérieure, mais la mairesse a souligné que les efforts seront déployés dans plusieurs arrondissements.

Au total, six zones touchant huit arrondissements seront ciblés, soit Ahuntsic-Cartierville, Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, Montréal-Nord, Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, Saint-Laurent/Pierrefonds-Roxboro et Saint-Léonard/Anjou.

Éliminer les barrières

L'entente dévoilée vendredi se concentre sur les compétences des nouveaux arrivants. Or, selon une étude de l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS), les immigrants font face à plusieurs barrières même lorsqu'ils ont les compétences recherchées.

La non-reconnaissance des diplômes étrangers et la discrimination à l'embauche expliqueraient en bonne partie pourquoi le taux de chômage des nouveaux arrivants est si élevé au Québec, soit 15,8% pour ceux qui sont arrivés il y a moins de cinq ans contre 5,5% pour les personnes nées ici.

En Ontario, la différence est bien moindre: 9,9% de chômeurs parmi les immigrants récents, contre 5,7% pour la population native. Cette différence disparaît complètement après 10 ans, ce qui n'est pas le cas au Québec.

Selon M. Heurtel, le Québec prend aussi des mesures pour atténuer ce problème. Il rappelle que le gouvernement s'est assis avec les 46 ordres professionnels cet automne afin de s'entendre sur une démarche pour faciliter l'intégration des immigrants. Un projet pilote de reconnaissance des diplômes a été lancé avec l'Ordre des ingénieurs.

Il souligne également que le problème est essentiellement concentré à Montréal qui accueille 70% des immigrants.

«Les nouveaux arrivants qui s'en vont en région, ils trouvent de l'emploi», dit-il.

Le ministre ajoute qu'il y aura toujours une différence dans les chiffres sur l'emploi entre les personnes nées au Canada et les nouveaux arrivants.

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