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La face cachée des objets urbains: À la recherche de la poubelle urbaine parfaite (VIDÉO/PHOTOS)

À la recherche de la poubelle urbaine parfaite (VIDÉO/PHOTOS)

Le Huffington Post Québec poursuit sa série La face cachée des objets urbains dans laquelle le mobilier urbain est analysé et présenté sous des facettes insoupçonnées. Aujourd’hui: la poubelle urbaine!

La poubelle à compacteur sera de plus en plus présente à Montréal. Dès cet été, le système que l’on retrouve entre autres au parc La Fontaine sera installé au parc Jarry. C’est aussi le type de contenant qui sera privilégié au parc du Complexe environnemental Saint-Michel, indique la Ville de Montréal au Huffington Post Québec.

Surnommée Big Belly, à cause du compacteur intégré qui lui permet d’ingurgiter beaucoup plus de déchets que les autres conteneurs, la poubelle semble avoir séduit la Ville. «Les compacteurs Big Belly sont une composante importante de la stratégie de gestion des matières résiduelles des grands parcs urbains de Montréal, sans être la solution unique», confirme Renée Pageau, porte-parole de la Ville.

C’est que les poubelles de ce genre ne sont pas données. Dix mille dollars pour un duo déchet-recyclage. Il faut ensuite ajouter les taxes et le prix des dalles de béton qui vont les supporter ainsi que l’installation.

Mais le système comprend un système de repérage GPS qui permet de les gérer à distance. C’est-à-dire que la poubelle indique aux arrondissements quand c’est le temps de la vider. C’est d’ailleurs l’un des buts avoués de la stratégie dans les grands parcs : diminuer la fréquence de ramassage, en plus de créer une image de marque pour les poubelles et favoriser la récupération.

Le fabricant des Big Belly indique que l’on peut réduire de 80 % les collectes grâce à son produit. Moins de collectes, moins d’essence à mettre dans le camion, moins de gaz à effet de serre. La Ville de Philadelphie était tombée sous le charme, il y a quelques années, et avait installé quelque 900 Big Belly sur son territoire. Devant l’énorme coût engendré par le projet, le vérificateur de la ville avait enquêté. Verdict : Big Belly apporte des économies, mais pas autant que l’on souhaitait.

Pour l’heure, les Big Belly sont placées dans les secteurs de fort passage des parcs, comme les carrefours et les entrées. Des poubelles standards sont installées ailleurs. Sur l’aire de pique-nique du parc La Fontaine, de larges poubelles enfouies (photo) permettent un stockage beaucoup plus important. L’installation de conteneurs du genre ailleurs dans la ville est présentement sous analyse.

La stratégie ne s’est pour le moment attardée qu'aux parcs la Fontaine, Jarry et Bellerive. Dans le reste des grands parcs, incluant le Mont-Royal, la gestion des déchets reste à revoir, indique la Ville.

Des poubelles efficaces

Wangũi Kamonji s’est promenée partout sur la planète. De l’Afrique du Sud au Brésil, en passant par le Vietnam, les États-Unis et la Colombie, elle a analysé les poubelles de plusieurs villes. La chercheure diplômée en études environnementales et urbaines s’est questionnée sur la poubelle publique parfaite.

Disponibilité, taille adéquate et différenciée s’il le faut – un bac de bouteilles se remplit plus rapidement qu’un bac de carton –, signature efficace, campagne de sensibilisation intégrée sur le recyclage, clarté sur le contenu de chaque bac et collecte efficace, tels sont les critères qu’elle a retenus et qui collent parfaitement à la stratégie de la Ville de Montréal. «Ça ne sert à rien d’avoir de belles poubelles si elles ne sont jamais vidées», note-t-elle.

À Montréal, Renée Pageau indique que les rares cas de poubelles qui débordent sont dus à des rassemblements exceptionnels non prévus. Elle met toutefois en garde que, «lorsque le beau temps arrive, à la fin de mars ou au début d’avril, la structure estivale d’entretien n’a pas encore été implantée». Il arrive alors souvent que les poubelles débordent.

Big Belly Solar - San Francisco

Les poubelles urbaines dans le monde

Rendre l'acte de jeter plaisant

À Providence, dans le Rhode Island, plusieurs poubelles de métal se démarquent du lot, affichant tantôt des motifs de hot dog, tantôt des étoiles ou des couleurs vives. Les corbeilles ont été créées dans les ateliers de la Steel Yard, un centre artistique et une école de métallurgie. L’idée? Donner un peu de vie à des objets trop souvent banals.

«Tous les quartiers, tous les arrondissements ont un budget alloué aux poubelles, mais pas tous ont un budget pour l’art public», explique Howie Sneider, directeur de Steel Yard, qui parle d’une économie artistique. En plus de récupérer du métal, les poubelles permettent de donner du travail à des artistes locaux.

«La poubelle est souvent un item générique, mais nous croyons qu’elle peu devenir un objet iconique et identitaire pour une ville, un quartier.»

2 exemples où le jeu favorise l’utilisation des poubelles :

• Il y a quelques années, Volkswagen avait imaginé une série d’interventions urbaines pour rendre la vie plus agréable. Grâce à un senseur, cette poubelle est devenue beaucoup plus profonde qu’elle ne l’était vraiment. Au plus grand plaisir des passants :

• En Inde, le projet Cleanoscope a transformé une poubelle en kaléidoscope et les déchets des passants en de véritables œuvres d’art. Les curieux ont été beaucoup plus nombreux à utiliser le réceptacle :

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