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À la recherche de mes racines

Jean Pelletier (1627-1698) et son fils Charles (1671-1748), mes ancêtres directs, ont aussi foulé ce sol de leurs chaussures de cuir. Je suis fascinée par l'idée qu'ils ont marché ici, 336 ans plus tôt. Il y en a eu de la pluie et de la neige pour faire disparaître leurs pas!
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Saint-Roch-des-Aulnaies. Été 2015. J'ouvre la portière de l'auto et je dépose mes pieds sur le pavé. Une sorte de vertige s'installe alors que j'ai l'impression de flotter entre deux temps. Jean Pelletier (1627-1698) et son fils Charles (1671-1748), mes ancêtres directs, ont aussi foulé ce sol de leurs chaussures de cuir. Je suis fascinée par l'idée qu'ils ont marché ici, 336 ans plus tôt. Il y en a eu de la pluie et de la neige pour faire disparaître leurs pas !

Bien sûr, cette route au cœur de Saint-Roch-des-Aulnaies n'était pas asphaltée du temps de Jean et de Charles. On y roulait en chariot, à cheval ou à pied. On se rendait à Québec en canot d'écorce. Je ferme les yeux pour tenter de les imaginer. Ils sont grands pour leur époque. Jean porte un pantalon vert bien rentré dans ses longues bottes noires; une veste marron cache sa chemise écrue à manches amples; sur sa tête, un chapeau noir au large bord protège son crâne qui commence à se dégarnir. L'habillement de Charles est similaire, sauf pour son choix de couleurs qui tirent plutôt sur le beige et le brun; sa jeune tête ne porte aucun couvre-chef. Ont-ils les yeux bleus de mon père ? Je ne sais pas. Mon cœur bat la chamade. Je les imagine marchant côte à côte, en route vers la résidence du Seigneur Nicolas Juchereau pour verser leurs cens.

Jean Pelletier arrive en Nouvelle-France en 1641 avec son père Guillaume et sa mère Michelle Mabille. La famille demeure d'abord à Beauport. Jean épouse Anne Langlois en 1649. Plus tard, il s'établit à Grande-Anse, sur une terre en bordure du Saint-Laurent qu'il exploite dès 1679. Il devient rapidement un pilier important de la seigneurie en plein développement. D'ailleurs, derrière le centre d'information du site historique de Saint-Roch-des-Aulnaies, une plaque commémorative est consacrée à son passage marqué dans ce coin du bas du fleuve.

L'émerveillement me rend fébrile. Je me sens comme une enfant qui vient de découvrir un mystère de la vie. Je vis au Québec, en 2015, parce que mon ancêtre Guillaume, le père de Jean, a choisi l'aventure dans un pays inconnu, mais dont la rigueur de l'existence restait notoire. Avant cette migration mémorable en 1641, Guillaume était charbonnier et habitait sa maison natale, La Cristerie, à Bresolette en Perche. Des mois de voyage en mer ! Ont-ils affronté une tempête ? Ont-ils risqué de mourir à chaque vague ? Pourquoi Guillaume a-t-il décidé de partir ainsi avec sa famille pour entreprendre une vie si rude ?

Je marche lentement dans le jardin du manoir en me posant toutes ses questions qui demeureront probablement sans réponses. Les bâtiments datant du XIXe siècle que nous retrouvons aujourd'hui à Saint-Roch-des-Aulnaies n'existaient pas à l'époque de Jean ni à celle de Charles. Il faut dire que les maisons du XVIIe siècle ont été détruites lors des attaques successives des Anglais qui s'acharnaient à tout brûler sur leur passage, les résidences comme les récoltes. J'ai visité le moulin à farine, même s'il n'existait pas dans le temps de mes ancêtres.

Mon cœur se gonfle de fierté et d'orgueil. Guillaume était un aventurier certes, mais son fils a offert à la Nouvelle-France sept enfants vivants : Noël, Anne, René, Jean, Marie-Delphine, Marie, Charles et Marie-Charlotte. À leurs tours, ils donnèrent 66 rejetons à la Nouvelle-France. On prétend que plus de 90 % des Pelletier établis au Canada et aux États-Unis (le Maine, le Vermont et le New Hampshire) sont des descendants de Guillaume et de Jean.

Je reviendrai à Saint-Roch des Aulnaies en 2017 pour le ralliement annuel de l'Association des familles Pelletier. Mais avant, en 2016, nous fêterons le 375e anniversaire de l'arrivée de Guillaume et Jean à Québec.

Grand-père Guillaume, merci d'avoir migré en Nouvelle-France en 1641.

Grand-père Jean, merci pour ton implication à Saint-Roch-des-Aulnaies qui est devenu une sorte de berceau de la majorité des Pelletier d'Amérique dont je fais partie avec fierté.

Suzie Pelletier

10e génération suivant Guillaume

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