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«La mémoire du temps»: un dernier tour de piste pour Alain Choquette

«J'ai envie que les mots, les éclairages, les décors et le visuel touchent les gens, tout en leur disant merci...»
Eric Myre

Une réflexion poétique et théâtrale sur le thème du temps : voilà ce qu'Alain Choquette avait envie de livrer aux gens avec La mémoire du temps. Un ultime spectacle que le magicien espère trimbaler pendant plusieurs années avant de clore cette étape de sa carrière l'ayant grisée pendant plus d'une trentaine d'années. Rencontre avec un artiste qui affirme n'avoir jamais travaillé, mais s'être plutôt amusé tout au long de sa carrière.

La poésie du temps qui passe

C'est le 1er avril au Théâtre Maisonneuve de la Place des arts qu'Alain Choquette présentera la première montréalaise de La mémoire du temps. Un spectacle pour toute la famille, assure l'artiste, qui a voulu inclure, toucher et ultimement remercier les gens du public - peu importe leur âge - pour ces 35 belles dernières années.

«Le fil conducteur de ce spectacle est le temps, dit-il, donc on va parler du passé, du présent et du futur avec beaucoup de poésie. C'est pour cette raison que je suis allé chercher un nouveau metteur en scène, venant cette fois du monde du théâtre, Charles Dauphinais. J'ai toujours touché un peu cette partie poétique et théâtrale sur scène, mais ce sera encore plus profond dans l'approche, dans les textes et dans les choix musicaux.»

Pour le magicien, La mémoire du temps se veut beaucoup plus émotif que les spectacles précédents de par son message et son caractère de dernier grand tour de piste.

«Le temps est quelque chose qui me passionne et qui m'obsède, parce que je trouve qu'il passe beaucoup trop vite, poursuit-il. Je suis à la fois attaché au passé, je vis énormément dans le moment présent et je suis très conscient du futur. J'ai tenu compte de tout ceci, et cela donne un spectacle qui va vraiment chercher cette émotion.»

En misant sur un style de magie plus poétique et actuel, le magicien exploitera ce thème du temps afin de toucher les spectateurs de diverses façons : en les faisant plonger dans leurs souvenirs, en leur permettant de participer à des numéros, en leur faisant prendre conscience de ce temps qui passe rapidement...

«On souhaite que les gens vivent des émotions comme la nostalgie, le mystère, la joie, le rire, les larmes. Ça touche à tout cela et c'était le grand défi de ce dernier spectacle. J'ai envie que les mots, les éclairages, les décors et le visuel touchent les gens, tout en leur disant merci. Car j'ai passé près de 40 ans à vivre d'une passion que j'adore. Leur dire merci, revoir tous les théâtres où j'ai commencé pour une dernière fois; ce sont de belles émotions pour moi que je vais essayer de transmettre aux gens.»

La mémoire du temps d'Alain Choquette.
Courtoisie
La mémoire du temps d'Alain Choquette.

Là pour rester

Pour celui dont le père s'opposait à ce qu'il vive de la magie («Il ne m'a jamais vu sur scène, mais en voyant où je suis aujourd'hui, je sais qu'il me dirait que finalement j'ai fait le bon choix», confie-t-il), ce dernier spectacle se dessine comme «un petit voyage de plusieurs années». Son précédent spectacle s'étant étiré sur une période de 7 ans, le magicien affirme «s'attendre à ce que cette dernière tournée s'étende sur plusieurs années elle aussi, si les gens aiment le spectacle et qu'il est bien reçu».

La mémoire du temps sera également lancé en France au cours des prochains mois. Cette Europe où Alain Choquette s'est rendu jadis afin de vivre de ses rêves. Et où sont finalement venus l'applaudir les Patrick Bruel, Jean-Paul Belmondo, Luc Plamondon et Patricia Kaas de ce monde.

«Au début, lorsque j'ai décidé de produire moi-même mon spectacle dans une ville où il y a des centaines de spectacles présentés, personne n'y croyait, se souvient-il. Je suis fier d'avoir fait ma place à travers cela, en arrivant et en partant à zéro. On avait prévu être là trois ou quatre mois, et finalement on a été quatre ans dans le théâtre. Ç'a été pour moi une belle réalisation, avec toute la tournée qui s'est enchaînée en Suisse, en Belgique... plus les télés. Pour moi, c'est un beau défi d'accompli, non seulement au niveau de ma carrière, mais comme défi de vie aussi : le fait d'habiter en Europe pendant cinq ans. C'est la même chose pour Las Vegas, où je suis arrivé en inconnu et où je suis resté pendant quatre ans.»

En inlassable tournée aux États-Unis, en Europe et au Canada depuis plus d'une trentaine d'années, Alain Choquette avoue avoir envie de se stabiliser, d'être plus léger et de vivre autre chose «de plus rapproché de sa famille et de sa blonde». Il a des envies de voyage aussi, lui qui rêve, entre autres, de découvrir l'Asie.

«Je ne pensais pas faire cela aussi longtemps, dit-il. Je suis fier, entre autres, d'avoir été le premier francophone à jouer à Las Vegas dans mon théâtre, sur la rue principale. C'est une belle fierté, jouer dans une autre langue, cela a été pour moi quelque chose d'assez exceptionnel. D'imposer mon style dans une ville où tout est basé sur de grosses productions à gros budgets; moi qui arrivais là avec quelque chose de plus simple; faire ma place m'a rendu fier.»

Lorsqu'on lui demande ce qui a changé ou évolué le plus dans le monde de la magie depuis ses débuts il y a 35 ans, il explique : «Je comparerais la magie, à cause d'Internet, à la chanson. Quand on regarde, par exemple, La Voix, on voit qu'il y a des gens qui ont de grands talents. En magie, c'est devenu cela, il y a de très bons magiciens qui explosent partout dans le monde. J'en rencontre lors des séminaires que je donne dans des villes étrangères. Il ne leur reste plus qu'à apprendre le métier de la scène, de gérer une scène, de gérer le public, la façon de provoquer des réactions... Mais au niveau de la magie, ils sont très forts les jeunes. Par contre, tu peux partager la magie sur Internet, mais le métier, tu ne peux pas le partager, tu dois l'apprendre en faisant des spectacles et en performant devant le public; c'est là où ça se joue.»

La mémoire du temps sera présenté en grande première montréalaise au Théâtre Maisonneuve de la Place des arts le 1er avril prochain.

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