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Le rôle de l'Iran dans le massacre d'Alep

Force est de constater que le cynisme dont fait preuve le gouvernement iranien à Alep est sans commune mesure. Nous plongeons là dans les tréfonds de l'âme, aux seules fins de manifestation d'un pouvoir exacerbé.
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L'ignominie ne connaît pas de limites. Mieux, Albert Einstein disait que la seule chose qui pouvait donner une idée de ce qu'était l'infini, c'était la bêtise humaine. Et force est de constater que le cynisme dont fait preuve le gouvernement iranien à Alep est sans commune mesure. Nous plongeons là dans les tréfonds de l'âme, aux seules fins de manifestation d'un pouvoir exacerbé.

Resituons les faits

Les diverses tentatives d'accord international ayant toutes échoué les unes après les autres, les Turcs se sont proposé d'arbitrer le départ et la reddition des combattants insurgés dans les quartiers est d'Alep. Et, alors que cet accord semblait en bonne voie de finalisation, l'Iran l'a fait capoter alors qu'il aurait permis aux civils prisonniers à ciel ouvert dans l'est d'Alep de sortir enfin des ténèbres de la guerre.

Comment ? En prétextant la volonté de sauvegarde de deux villages chiites encerclés par les rebelles au régime de Bachar Al-Assad, Foua et Kefraya, situés à une dizaine de kilomètres d'Alep. Le régime des mollahs iraniens a vu là une bonne opportunité de faire une nouvelle fois montre de son autorité alors qu'il a été tenu à l'écart de l'accord passé entre la Russie et la Turquie. En effet, au dernier moment, et alors que les civils allaient pouvoir monter dans les bus leur permettant de quitter Alep, les bombes se sont remises à pleuvoir. Pourquoi ? Parce que le régime iranien a décidé de conditionner l'évacuation des victimes du conflit à la libération des habitants des villages cités plus haut.

L'hypocrisie en drapeau, le cynisme en bandoulière...

Parce que ce que souhaite avant tout le régime iranien, c'est que l'on reconnaisse son rôle dans la bataille d'Alep et plus largement dans tout le conflit syrien. Et ce besoin de reconnaissance exacerbé ne trouve aucune limite à sa satisfaction. Quitte même à déplaire à l'allié russe. Il va de soi que maintenant que la ville est reprise, les objectifs des uns et des autres vont se dévoiler. Et l'objectif iranien n'est pas le même que l'objectif russe. L'ingérence de la République islamique d'Iran au Moyen-Orient a déjà été maintes fois démontrée. Pire, la volonté des intégristes iraniens est d'étendre la révolution islamique à l'ensemble de la région. En commençant par l'Irak et la Syrie ?

Car rappelons que les troupes des forces Qods du commandant en chef, Ghassem Soleimani, surnommé le boucher d'Alep, sont au nombre de 70 000 en Syrie. Composé de gardiens de la révolution iraniens, mais surtout de milices de diverses nationalités : irakienne, afghane, pakistanaises... Certaines unités sont stationnées dans le QG principal iranien, situé à moins de 30 km au sud d'Alep. Il y a donc plus de forces iraniennes et de milices sous leur commandement que de forces syriennes. On peut penser que Bachar Al-Assad ne soit plus devenu qu'une marionnette aux mains des doigts malades de l'ayatollah Khamenei. Malade, oui. Car comment peut-on considérer des vies humaines comme une simple monnaie d'échange ? Malade, encore, en offrant un mince espoir de fin de l'horreur pour mieux replonger les civils dans la torpeur. Malade, surtout, pour afficher un cynisme sans répit et sans fonds dans le seul but d'imposer sa loi ; la loi d'un État islamique.

Dans ces conditions il n'est pas étonnant d'apprendre une énième fois l'arrêt du processus suite à une attaque suspecte des bus qui se dirigeaient vers les localités chiites pour extraire les blessés. Téhéran ne serait-il pas à l'origine de ce nouvel épisode qui lui servirait de bon prétexte pour faire traîner l'évacuation d'Alep ? Les mollahs de Téhéran nous ont déjà habitués à des méthodes de ce genre, sacrifiant parfois les leurs. Pendant ce temps, la population est livrée à la menace de la mort, par un froid de moins six degrés et par le manque de nourriture.

La compassion n'est pas au dictionnaire du régime des mollahs

Nous avons donc un régime iranien qui se réjouit de sa victoire stratégique éphémère alors que les victimes du conflit pleurent encore des larmes de sang. La communauté internationale, ruminant sur ses incompétences et ses échecs, reste totalement inerte et spectatrice des massacres. À croire que la seule guerre qui intéresse les principaux chefs d'État est celle de l'information. On assiste à une levée de propagande contre une autre propagande. Mais les morts sur le terrain, les vies assassinées, les anciens valides et les nouveaux orphelins n'intéressent personne.

La vérité du terrain, c'est qu'avant l'instauration d'un « État islamique » à Téhéran par Khomeiny et la volonté d'ingérence de l'Iran dans les affaires arabes de la région, le monde était plus sûr. La vérité, c'est que le régime iranien poursuit ses conquêtes au détriment de trop nombreuses vies humaines, en bafouant tous les droits humains. La vérité, c'est que tant que les mollahs ne seront pas tombés en Iran, le Moyen-Orient ne connaîtra pas le repos.

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