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Alexandre Taillefer n’est plus enregistré comme lobbyiste à Québec

Philippe Couillard avait pourtant nié que son président de campagne était en situation de conflits d’intérêts.
Alexandre Taillefer au lancement du service Téo Taxi à Montréal, le 21 avril 2016.
PC/Mario Beauregard
Alexandre Taillefer au lancement du service Téo Taxi à Montréal, le 21 avril 2016.

QUÉBEC – Le président de la campagne électorale du Parti libéral du Québec, Alexandre Taillefer, s'est discrètement retiré du registre des lobbyistes du gouvernement pour XPND Capital, qui regroupe Taxelco et MishMash, a constaté le HuffPost Québec.

C'est son associé, Dominic Becotte, qui va prendre le relais pour ses activités de lobbying auprès du gouvernement, notamment pour favoriser la croissance de Téo Taxi.

La dernière modification au registre a été faite le 23 mai, soit huit jours après que M. Taillefer ait confirmé qu'il allait diriger la campagne électorale de l'équipe du chef libéral Philippe Couillard.

L'homme d'affaires a fait face à plusieurs questions sur de possibles conflits d'intérêts depuis qu'il a fait le saut en politique. Taxelco, qui est propriétaire de Téo Taxi, Taxi Hochelaga et Taxi Diamond, fait du lobbying dans le cadre de la modernisation de l'industrie du taxi.

XPND Capital est enregistré pour des activités de lobbyisme auprès du ministère du Conseil exécutif – aussi connu comme le bureau du premier ministre, le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports ainsi que le ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation, entre autres.

Pourtant, le premier ministre Philippe Couillard avait affirmé que sa recrue n'était pas en situation de conflits d'intérêts, puisqu'il ne se présentait pas à un poste électif. Son ministre des Ressources naturelles, Pierre Moreau, n'était pas du même avis.

Il a pris ses distances de L'actualité et de Voir

Devant les questions au sujet de ses possibles conflits d'intérêts, M. Taillefer s'était plaint du traitement médiatique à son égard, en se disant victime d'«acharnement» des journalistes.

Depuis, il a annoncé qu'il se retirait du conseil d'administration de MishMash Média, propriétaire des magazines L'actualité et Voir, et s'est dit «conscient du malaise» que son implication créait chez les journalistes de ces deux médias. Il a aussi cessé sa chronique mensuelle dans le magazine Voir.

Cela ne l'a pas empêché de remettre en doute l'impartialité des médias de Québecor, au micro de Paul Arcand, en disant que l'ancien chef du Parti québécois Pierre Karl Péladeau exerçait une «influence certaine» sur les chroniqueurs et les titreurs dans les médias.

M. Péladeau n'a pas tardé à réagir sur les médias sociaux, en lui conseillant de «faire autre chose que de la politique» s'il ne sait pas «prendre la pression médiatique».

Il voulait que ce soit «complètement clair»

M. Taillefer a confirmé dans un échange de courriels avec le HuffPost qu'il a décidé de prendre ses distances de ses activités de lobbying de son propre gré. Le parti ne lui aurait pas demandé de le faire.

Pourquoi? «Parce que le rôle de président de campagne ne peut être jumelé à du lobbyisme. Et bien que j'aie une éthique qui m'en aurait empêché, j'ai voulu que ce soit complètement clair», précise-t-il.

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