Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Défigurée après une coloration capillaire, elle regrette le manque d'informations des consommateurs

Estelle, 19 ans, a très mal réagi au PPD, une substance allergisante qui se trouve dans de nombreuses colorations vendues en pharmacie.

C'est une simple coloration pour cheveux qui a très mal tourné. Dans un journal français le Parisien mardi 27 novembre, une jeune femme de 19 ans alerte sur les risques du manque d'informations concernant certains produits vendus en pharmacie, après avoir failli mourir d'une réaction allergique.

Etudiante en anglais, Estelle, 19 ans, a voulu passer du blond au brun grâce à un produit colorant acheté en grande surface. Comme cela est préconisé sur l'emballage et la notice du produit, la jeune femme fait tout d'abord un test allergique sur sa peau.

La coloration contient en effet du PPD, substance allergisante qui permet de fixer une couleur foncée et qui se trouve dans la plupart des colorations capillaires vendues en grande surface. Ce produit est utilisé pour colorer certains textiles en noir, ou dans l'encre de tatouages au henné de mauvaise qualité.

Auprès du Parisien, Estelle reconnait n'avoir attendu que 30 minutes entre le test et la coloration, contre les 48 heures préconisées. Mais les premiers effets secondaires apparaissent eux rapidement et se manifestent tout d'abord par des démangeaisons du cuir chevelu. Le lendemain, le visage d'Estelle est déformé: "j'avais une tête d'ampoule", confie-t-elle au quotidien, après avoir publié sur Facebook des photos de son visage. Après deux passages aux urgences, une perfusion de corticoïdes et d'antihistaminique, la situation s'aggrave.

"J'ai eu un début d'oedème de Quinck avec du mal à déglutir, les oreilles qui se bouchaient, la langue qui gonflait", raconte Estelle. Amenée en urgence à l'hôpital de Créteil, elle aura droit à une piqûre d'adrénaline et passera la nuit sous surveillance, avant d'être déclarée hors de danger. Son visage a depuis repris ses proportions habituelles.

Des mises en garde pas assez lisibles?

Estelle reconnait ne pas avoir suivi à la lettre les recommandations figurant sur la notice: "J'ai fait une bêtise et j'ai envie de dire aux autres 'ne faites pas comme moi'", avoue-t-elle. Toutefois, elle et sa mère regrettent une mise en garde trop légère, et surtout, très peu lisible sur les emballages des colorations. "Il faudrait aussi que les mises en garde soient plus claires et alarmistes. Qui parvient à lire ça? Le résultat peut être dramatique", alerte ainsi la mère de la jeune fille. "On ne s'attend pas à mourir après une coloration", insiste cette dernière.

Les cas d'allergies sont au PPD sont en effet assez fréquents, bien que la gravité du cas d'Estelle demeure rare.

Interrogé par Le Parisien, un membre du syndicat national des dermatologues confirme voir "une quinzaine de cas par an". "On connaît la PPD depuis bien longtemps. 2 à 3 % de la population y est allergique alors qu'aujourd'hui, une personne sur deux se teint les cheveux", explique le docteur Catherine Oliveres-Ghouti, qui souhaite elle aussi une meilleure information des consommateurs.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.