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Un homme arrêté pour avoir injecté de faux vaccins contre la COVID-19

Johnny Stine est accusé d'avoir injecté son propre vaccin à des gens de partout aux États-Unis pour une somme allant de 400 à 1000 $. Au moins une personne a ensuite été hospitalisée avec le virus.
Catherine Falls Commercial via Getty Images

Un homme de Washington a été arrêté la semaine dernière parce qu’il aurait vendu en ligne à des clients des injections d’un «vaccin» contre la COVID-19 qu’il avait lui-même fabriqué et qui n’avait pas été testé.

Johnny Stine, 55 ans, qui aurait également vendu des vaccins contre le cancer, s’est présenté comme un expert en biotechnologie. Il affirmait que pour une somme allant de 400 à 1000 dollars, il voyagerait à travers les États-Unis pour injecter aux gens son prétendu vaccin contre le coronavirus, a déclaré le département de la Justice américain dans un communiqué.

«Non testé, non éprouvé et potentiellement dangereux – cet homme injectait aux gens une substance inconnue en prétendant qu’il s’agissait d’un vaccin contre la COVID-19», a déclaré le procureur américain Brian T. Moran dans un communiqué.

Johnny Stine, sur cette photo publiée sur Facebook qui a été incluse dans un mandat de perquisition, est accusé d'avoir vendu ses propres «vaccins» pour une somme allant de 400 à 1000 $.
USDOJ.GOV
Johnny Stine, sur cette photo publiée sur Facebook qui a été incluse dans un mandat de perquisition, est accusé d'avoir vendu ses propres «vaccins» pour une somme allant de 400 à 1000 $.

Stine, qui opérait pour son entreprise North Coast Biologics, a été arrêté jeudi en vertu d’un mandat fédéral pour avoir prétendument introduit des médicaments de contrefaçon dans le commerce interétatique.

Les autorités affirment que Stine a commercialisé des injections de son vaccin en ligne dès mars 2020, lorsque l’épidémie de COVID-19 venait d’être officiellement déclarée comme une pandémie par l’Organisation mondiale de la santé.

«Stine a affirmé que son travail principal en matière de biotechnologie consistait à créer des vaccins qui s’attaquent aux tumeurs cancéreuses. Il a indiqué qu’il avait utilisé une méthode similaire pour développer son vaccin COVID-19», ont déclaré les procureurs fédéraux dans un communiqué.

Stine a dit à des clients potentiels sur Facebook qu’il avait développé un vaccin contre le virus en «une demi-journée» et qu’il ne voulait pas attendre des mois pour obtenir l’autorisation nécessaire en raison des tests réglementaires, selon un procès intenté contre Stine par le procureur général de Washington en juin. Ce procès fait suite à l’envoi par la Food and Drug Administration (FDA) d’une lettre d’avertissement à l’entreprise de Stine en avril au sujet de la mise en ligne de ses vaccins.

Au moins une personne à qui l’on a injecté le vaccin Stine a été hospitalisée ce mois-ci à cause de la COVID-19, a indiqué le ministère de la Justice dans son communiqué.

L’un des premiers clients potentiels de Stine aurait été le maire de la ville de Friday Harbor sur l’île de San Juan qui, en mars, a invité Stine à lui rendre visite et à lui faire éventuellement l’injection, rapporte le Seattle Times. Le maire Farhad Ghatan a par la suite déclaré au Times qu’ils avaient fini par annuler la visite à cause d’une controverse publique à propos de Stine, qui violait potentiellement une interdiction de voyager imposée à l’époque en lien avec le coronavirus.

Stine, peu après le dépôt de la plainte en juin, a accepté de rembourser une trentaine de ses victimes et s’est vu interdire définitivement la commercialisation de vaccins sans tests et preuves, selon le bureau du procureur général de Washington.

D'autres photos Facebook incluses dans le mandat de perquisition de Stine montrent des injections qui auraient été effectuées.
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D'autres photos Facebook incluses dans le mandat de perquisition de Stine montrent des injections qui auraient été effectuées.

«Cette décision garantit que M. Stine remboursera les personnes qu’il a escroquées. Il paiera un prix encore plus élevé s’il réitère sa tentative», avait déclaré le procureur général de Washington, Bob Ferguson.

Cependant, plutôt que de se conformer pleinement à cette ordonnance, les autorités ont déclaré que M. Stine avait donné à ses injections le nom d’«immunogène» au lieu de «vaccin». En août, Stine s’est ensuite rendu dans l’Idaho pour vacciner un agent infiltré, où son produit a été saisi.

L’agent spécial responsable de l’enquête, Robert Hammer, a dénoncé les actions de Stine comme «un comportement non seulement méprisable, mais potentiellement mortel».

«L’exploitation de patients cancéreux vulnérables et de leurs familles, qui ont désespérément besoin d’un traitement, est tout aussi épouvantable», a déclaré l’agent spécial Hammer. «Les vendeurs d’huile de serpent, comme celui-ci, qui mettent en danger les consommateurs, devraient prendre cette arrestation comme un avertissement sévère.»

Les accusations portées contre Stine sont des délits fédéraux et sont passibles d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à un an.

Seuls deux vaccins contre la COVID-19, ceux de Moderna et Pfizer, ont été approuvés aux États-Unis pour l’instant.

Ce texte initialement publié sur le HuffPost États-Unis a été traduit de l’anglais.

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