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Angèle Dubeau et la Pietà au festival de Jazz de Montréal

La grande et belle formation d'Angèle Dubeau, La Pietà, a été irréprochable. Treize jeunes femmes plus Angèle Dubeau au violon, toutes habillées de noir avec quelques touches de rouge, se répartissent en cinq violonistes, trois altistes, deux violoncellistes, une contrebassiste, une pianiste et une harpiste.
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Pas vraiment jazz le concert proposé pour trois soirs au TNM par Angèle Dubeau et son groupe La Pietà, 100 % féminin, dans le cadre du festival de jazz de Montréal. Certes Angèle Dubeau, cette violoniste virtuose dont on ne compte plus les récompenses internationales, a reçu une formation classique et a fait de la musique classique sa grande spécialité. Mais elle aurait pu proposer à l'occasion du festival un programme différent ou au moins plus varié.

D'autant - l'explique-t-elle, elle-même sur scène - qu'il lui est arrivé à plusieurs reprises de jouer avec Oliver Jones et Dave Brubeck, et que ce dernier a même composé un morceau spécialement pour elle, intitulé Regret.

Angèle Dubeau © Photo de courtoisie

Mais le choix d'Angèle Dubeau s'est plutôt porté sur son dernier album de la série Portraits, consacré exclusivement au compositeur italien contemporain, Ludovico Einaudi, dont elle dit avoir revisité la «structure en y amenant une tout autre dimension sonore.»

L'album (le 39e de Angèle Dubeau) est un succès international. Il a reçu un Félix dans la catégorie «Album de l'année», il a été sélectionné parmi les meilleurs albums contemporains par ITunes, et cette musique aurait atteint rien de moins - à ce jour - que 11 millions de téléchargement sur les plateformes d'écoute en continu ...

Pour autant, les mélodies présentées au TNM, si elles sont agréables et nombreuses, ont l'air de toutes se ressembler un peu. Qui n'a pas déjà entendu du Ludovico Einaudi? Même si son nom n'est pas encore des plus connus, sa musique a déjà envahi tout notre univers sonore. Car ce compositeur italien est régulièrement demandé pour des publicités à la télévision, et sa musique accompagne aussi de nombreux films, dont le blockbuster français Intouchables, pour ne citer que celui-ci.

Ludovico Einaudi que l'on qualifie de minimaliste (mais pas du tout à la manière de John Cage ou de Steve Reich, bien loin de là!) propose un genre de musique harmonieuse, agréable, grand public et qu'on a le sentiment d'avoir déjà entendu à la première écoute. Une musique plaisante et passe-partout, facile à apprécier mais pas des plus intéressantes. Écoutée enfoncé dans le canapé de son salon après une dure journée de travail, c'est sans doute une musique qui détend et qui permet de laisser voguer son imagination jusqu'à l'endormissement, mais quant à y consacrer un concert entier, j'avoue que j'étais - contrairement à la salle semble-t-il - un petit peu déçue.

La grande et belle formation d'Angèle Dubeau, La Pietà, a cependant été irréprochable. Treize jeunes femmes plus Angèle Dubeau au violon, toutes habillées de noir avec quelques touches de rouge, se répartissent en cinq violonistes, trois altistes, deux violoncellistes, une contrebassiste, une pianiste et une harpiste. Leur aisance est visible, leur plaisir communicatif, et leur interprétation à toutes est excellente. Elle est d'ailleurs paradoxalement mise en exergue lors du dernier morceau, censé être un bis, qui présente les différentes artistes à tour de rôle. C'est presque ce morceau que j'ai le plus apprécié dans le concert, mais il n'était pas de Ludovico Einaudi.

Dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal, les 30 juin, 1er et 2 juillet 2016 au Théâtre du Nouveau Monde à Montréal.

Cet article a aussi été publié sur info-culture.biz

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Mai 2017

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