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L'année très chargée d'Anne-Élisabeth Bossé

«J’ai l’impression que mon humanité transparaît dans mon travail et que c’est avec ça que les gens connectent...»
Getty Images

Elle revient tout juste de Cannes où le film de son amie Monia Chokri La femme de mon frère - dont elle est la tête d’affiche - s’est mérité le prix Coup de cœur du jury. On l’entendra à la radio cet été alors qu’elle sera à la barre de l’émission L’été, c’est fantastique à ROUGE, puis on la reverra à la télévision dans En tout cas et Les pays d’en haut. En 2020, elle montera sur les planches du TNM pour jouer, pour la première fois, avec cette même amie Monia. Et entretemps, le 18 juillet, elle présentera son premier gala Carte blanche dans le cadre du festival Juste pour rire. Rencontre avec celle qui dit récolter ce qu’elle a semé, lentement mais sûrement.

Le bonheur au grand écran

Anne-Élisabeth Bossé blague à moitié lorsqu’elle raconte que «les gens ont parfois l’impression que les acteurs populaires sortent d’un four, tel un petit gâteau». Afin d’expliquer sa présence au sein de forts nombreux projets depuis quelques années et cette popularité qui peut, pour certains, sembler soudaine, la comédienne confie :

«Je pense que c’est le cas pour beaucoup d’acteurs, cette popularité qui semble arriver tout d’un coup. Mais il y a beaucoup de projets en amont. Ce n’est pas tant que tout explose, mais qu’il y avait beaucoup de graines de semées. Tranquillement, j’ai roulé ma bosse. Ça fait quand même plusieurs années qu’on a l’impression que tout explose pour moi, quand j’ai fait Les Simone, on me disait que c’était mon année. Les projets se sont enchaînés et j’ai eu la chance d’avoir des rôles marquants, comme celui dans Série noire, qui ont fait tranquillement leur marque dans la tête des gens. Les Simone a été une étape de plus pour entrer dans le cœur du public. Je vois plutôt cela comme un escalier que comme un gros tremplin.»

La comédienne, que plusieurs voient comme une «digne représentante des jeunes de sa génération», avoue que ce compliment lui fait plaisir. Tout comme lorsqu’on l’aborde pour lui dire qu’on se sent proche des personnages qu’elle interprète. «J’ai l’impression que mon humanité transparaît dans mon travail et que c’est avec ça que les gens connectent.»

Défendant son premier grand rôle au cinéma dans le premier film de sa bonne amie Monia Chokri (les deux comédiennes se sont rencontrées à l’école de théâtre), elle confie que leur simple présence au Festival de Cannes représentait une réalisation.

«Sincèrement, l’accomplissement était d’être là-bas, dit-elle. Après, je pense que les prix étaient vraiment secondaires. Bien sûr, ça fait vraiment plaisir, mais pour moi, le fait de s’être hissé au Festival de Cannes, c’est tout aussi prestigieux.»

«On est arrivé et on était déjà au cœur de la frénésie, car le film ouvrait la sélection, raconte-t-elle. On donnait des entrevues toutes les cinq minutes, du matin au soir. Le premier jour, on a eu la montée des marches et le film. Le lendemain, les entrevues recommençaient. La troisième journée, c’était le même scénario. C’est seulement après que j’ai pu un petit peu redescendre, vivre le festival en touriste, me promener et réaliser ce qui s’était passé.»

Ce film qu’elle a tenu à bout de bras et qui l’a grandement fait progresser, elle le décrit comme riche, abordant de nombreux thèmes (la famille, la fidélité, la crise de la trentaine et le fait de devenir adulte) de façon drôle et touchante.

«Il a une parole vraiment moderne et une image de femme qui est assez crue et qu’on ne voit pas toujours au cinéma, explique-t-elle quand on lui demande ce qui rend ce long-métrage unique à ses yeux. Il y a quelque chose qui n’est pas dans la petite coquinerie ni dans la séduction. Le personnage peut sembler antipathique, il peut être rêche, c’est quelque chose qui le distingue, je trouve. Puis, Monia a travaillé quatre ans sur son film et sa réalisation, donc tous ses choix sont décidés. Il y a une grande maîtrise cinématographique derrière. Autant au niveau du contenant que du contenu, il y a de la force et de la personnalité.»

Qu’en était-il alors de se faire diriger par une amie et une actrice? «Je trouve que les acteurs ont une manière de diriger qui est vraiment précise, répond-elle. Cela n’enlève rien aux autres, mais on dirait qu’ils ont les mots pour le dire. Je trouvais que Monia avait une précision dans la direction d’acteurs qui était vraiment inusitée. Ça n’a pas été un problème d’être des amies à la base, au contraire, ç’a juste fait qu’on se comprenait mieux sur le plateau.»

Courtoisie/Rouge

Du théâtre, de la radio et du stand-up

Son amie Monia Chokri, elle lui donnera pour la première fois la réplique sur les planches du TNM au printemps 2020 dans la pièce Lysis. «En fait, nous n’avons jamais joué ensemble, ni au théâtre, ni au petit ou grand écran», avoue-t-elle.

En attendant cette rencontre fort attendue, l’actrice se glissera de nouveau derrière le micro de L’été, c’est fantastique sur les ondes de ROUGE du 25 juin au 25 août prochain. Un médium qu’elle avoue beaucoup apprécier depuis ses débuts du temps d’Éric et les fantastiques. «J’aime avoir de l’espace pour m’exprimer, montrer mon sens de la répartie et mon sens de l’humour, dit-elle. Je trouve ça bien grisant être en direct, et bien addictif aussi.»

Autre défi de taille pour la comédienne : elle animera son premier gala Carte blanche dans le cadre du Festival Juste pour rire le 18 juillet prochain. Au nombre de ses invités, on peut déjà compter son humoriste de fiancé Guillaume Pineault, Alexandre Forest, Dominic Paquet, Daniel Tirado et Sébastien Dubé du duo comique Les Denis Drolet. «Je prends ça bien au sérieux, explique celle qui a commencé à roder son matériel dans les bars. C’est comme un cadeau que j’ai eu envie de m’offrir en acceptant cette offre-là. Le stand-up, je ne pense pas en faire une carrière; je vois ça comme un grand plongeon le temps d’une soirée dans cet univers. Je travaille bien fort et j’ai vraiment le goût que ce soit une soirée où je pourrai explorer mon côté comique. J’ai le goût de relever le défi.»

La femme de mon frère prend l’affiche partout au Québec le 7 juin.

Before You Go

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