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Le chef d'Option nationale et son candidat pour la partielle dans Viau dénoncent le fait que le gouvernement du Parti québécois s'apprête à participer financièrement aux commémorations marquant le 150e de la Confédération de 1867 dans la Vieille-Capitale. Option nationale n'a apparemment pas pris le temps de s'informer davantage. J'ai donc pris sur moi de placer quelques appels pour apprendre que ni le ministre de la Culture, ni celui du Tourisme n'ont donné leur feu vert à une telle aide financière.
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S'appuyant sur un article incomplet du Soleil paru au début du mois, le chef d'Option nationale et son candidat pour la partielle dans Viau, Patrick Bourgeois, dénoncent le fait que le gouvernement du Parti québécois s'apprête à participer financièrement aux commémorations marquant le 150e de la Confédération de 1867 dans la Vieille-Capitale. Option nationale n'a apparemment pas pris le temps de s'informer davantage. J'ai donc pris sur moi de placer quelques appels pour apprendre que ni le ministre de la Culture, ni celui du Tourisme n'ont donné leur feu vert à une telle aide financière. «Il n'y a même pas eu de demande», m'a-t-on avisé au ministre de la Culture. «C'est totalement faux et absurde», a-t-on renchéri à celui des Affaires intergouvernementales.

La méprise du journal, répercutée par Option nationale, viendrait que la Commission de la Capitale nationale soutient, avec d'autres, l'organisation Rendez-vous naval de Québec qui tient régulièrement des rencontres nautiques à Québec et qui serait partenaire des commémorations de 2017. Sautant sur l'occasion de critiquer la gouvernance souverainiste, Option nationale aura donc fait de la petite politique, mais l'essentiel n'est pas là.

MM. Zanetti et Bourgeois ont raison de craindre que la commémoration de la Confédération puisse servir à oblitérer les injustices commises envers le Québec depuis 1867 et à « susciter un fort sentiment de fierté et d'appartenance parmi tous les Canadiens », comme le dit lui-même le ministre James Moore. Ils ont aussi raison de rappeler que la maîtrise d'œuvre d'un tel événement ne devrait pas être laissée à un promoteur de spectacles, plus soucieux de retombées touristiques que de rigueur historique. Les porte-paroles d'ON commettent cependant trois graves erreurs envers à la fois l'histoire, la commémoration et envers la cause même qu'ils croient défendre : la souveraineté du Québec.

Au plan historique, le moins qu'on puisse dire est qu'Option nationale semble avoir une vision bien manichéenne des événements. Réduire l'AANB de 1867 au « résultat d'une histoire d'annexion coloniale antidémocratique » n'est pas plus judicieux que d'en faire l'apologie et ce n'est pas en versant dans l'autre extrême qu'on permettra aux Québécois d'en tirer les justes conclusions. On aurait notamment tort de nier que les élites québécoises aient pu infléchir sur le cours des négociations constitutionnelles et que ce pacte représente au moins un net progrès sur l'odieux régime de l'Union (1840-1867) qui l'avait précédé.

Au plan commémoratif, M. Bourgeois se targue d'avoir pu faire échec en 2009 à la reconstitution de la bataille des Plaines d'Abraham. Oui, mais avec quel résultat ? Cette polémique aura durablement nui à la capacité du Québec à s'impliquer de manière crédible dans le dossier des commémorations. Au lieu de quoi, MM Bourgeois et Zanetti nous convient à une sorte d'activisme commémoratif consistant à dénoncer à gros traits ce qui, dans l'histoire, explique notre désir de quitter le Canada. C'est là détourner la fonction première de la commémoration, soit de célébrer l'unité et la solidarité fondées sur une expérience historique commune, y compris de cicatriser certaines plaies. Plus que quiconque, les souverainistes doivent s'assurer que le tissu national et social québécois demeure vigoureux pour que notre peuple puisse aborder sereinement l'avenir avec force, unité et confiance.

Finalement, à propos de la cause dont ils se disent les gardiens, MM. Zanetti et Bourgois ont bien mal servi la souveraineté par cette sortie. En braquant le gouvernement du Québec, ils s'assurent en fait de laisser le champ libre pour que le gouvernement canadien et ses partenaires privés puissent distiller le message qu'ils préparent à l'occasion du 150e de la Confédération. Option nationale et ses zélotes militants avisent en fait Québec qu'ils ne tolèreront pas qu'il se mêle de ces commémorations. Dommage.

Il y a pourtant un discours alternatif à opposer à celui du gouvernement Harper. Il y a pourtant là une occasion de rétablir certains faits qui permettraient aux Québécois de se faire une tête sur ce qui s'est au juste passé en 1867. Il est en somme temps que les Québécois puissent débattre de certains faits structurants dans leur histoire et y retrouver les sources de leur unité. Au lieu de ça, à quoi Option nationale nous convie-t-il ? À des manifs dépenaillées où on dénoncera en chamaille « Macdonald, assassin de Riel » et « Confédération, piège à cons ». Est-ce ainsi qu'on compte nous rapprocher de l'indépendance?

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