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L'opéra «Another Brick in the Wall»: à quoi doit-on s'attendre?

L'opéra «Another Brick in the Wall»: à quoi doit-on s'attendre?

Samedi soir sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, les rideaux s’ouvriront sur le baryton Étienne Dupuis dans le rôle de Pink, une rockstar déchue, dernier représentant de toute une génération confrontée à la désillusion. Bienvenue dans le monde d’Another Brick in the Wall, la production très ambitieuse labélisée Opéra de Montréal.

Tirée de The Wall, l’album-concept mythique du groupe britannique Pink Floyd, cette production est une version lyrique pleine d’audace portée par 8 solistes, 48 choristes et 71 musiciens, le tout sous la direction du chef d'orchestre Alain Trudel. On doit la mise en scène à Dominic Champagne.

Ce n’est nul autre que Roger Waters, l’ex-bassiste de Pink Floyd, qui a signé la musique et les paroles de l’œuvre. Le projet – porté à bout de bras par Pierre Dufour, l’ancien directeur de l’Opéra de Montréal – est unique puisque c’est la première fois dans l’histoire de l’opéra qu’un disque rock se voit ainsi offert en version opératique. Les amateurs seront donc ravis de découvrir une nouvelle proposition de l’œuvre déjà déclinée en spectacle à grand déploiement et au cinéma par le réalisateur Alan Parker.

L’isolement et l’aliénation

Another Brick in the Wall s’ouvre sur le fameux crachat que Roger Waters a envoyé au visage d’un spectateur turbulent lors du concert donné au Stade olympique en 1977. L’incident qui a fait grand bruit à l’époque a été un gros déclencheur créatif pour Waters, car c’est à partir de ce moment-là que le leader de Pink Floyd a imaginé l’idée de l’album The Wall.

L’opéra met en scène Pink, le personnage central de l’œuvre et sorte d’alter ego de Roger Waters. Interné dans un hôpital psychiatrique froid et impersonnel, on le voit entouré de médecins et d’infirmières. Les souvenirs d’enfance resurgissent à la mémoire alors que deux murs immenses se rapprochent de la scène comme un piège qui se referme sur notre anti-héros. On l'aura compris. Le symbole du mur évoque l’aliénation et l’isolement dont l’immense structure semble en constante transformation.

La mort du père pendant la Seconde Guerre mondiale, l’éducation d’une mère possessive, les hallucinations dues à la consommation de drogues, la tyrannie de l’instituteur à l’école, chaque traumatisme vécu est une brique qui s’ajoute au mur métaphorique. Un grand écran au milieu de la scène illustre plusieurs événements phares telle cette rivière de sang qui s’écoule du tombeau paternel. S’ajoute une critique du fascisme et du conformisme illustré sur scène par des décors imposants.

La singularité de cet opéra à forte teneur autobiographique est de mettre en lumière le texte dans une toute nouvelle perspective politique où le mur représente désormais la séparation entre les peuples. D’ailleurs, Roger Waters n’a jamais caché ses intentions de jouer The Wall le long du futur mur de Donald Trump que le nouveau président controversé veut ériger à la frontière américano-mexicaine.

Le journaliste du Huffington Post Québec a pu assister jeudi à la générale ouverte aux médias.

Another Brick in the Wall est présenté à partir du 11 au 27 mars, dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal.

  • Compositeur: Julien Bilodeau
  • Chef d’orchestre: Alain Trudel
  • Metteur en scène: Dominic Champagne
  • Assistant metteur en scène: Neilson Vignola
  • Costumes: Marie-Chantale Vaillancourt
  • Vidéographie: Johnny Ranger
  • Éclairages: Étienne Boucher
  • Concepteur sonore: Louis Dufort
  • Conseiller dramaturgique: Normand Baillargeon
  • Étienne Dupuis (Pink)
  • Geoffroy Salvas (le procureur)
  • Stéphanie Pothier (Véra Lynn)
  • France Bellemare (la maman)
  • Jean-Michel Richer (le papa)
  • Caroline Bleau (la femme)
  • Marcel Beaulier (le juge et le médecin)
  • Dominic Lorange (le professeur)

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