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L'anxiété à l'adolescence: comment la surmonter?

TÊTE À TÊTES - L'anxiété peut devenir une réelle souffrance et affecter toutes les sphères de la vie (familiale, sociale et scolaire) si elle n'est pas prise en compte.
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L'anxiété fait partie du développement de l'enfant et de l'adolescent et même de la vie adulte. Vous est-il déjà arrivé de vous sentir anxieux, d'avoir une boule dans la gorge ou dans l'estomac qui serre, de craindre un événement à venir, d'avoir envie de vous activer constamment, d'avoir des pensées que vous cherchez à chasser, mais qui vous empêchent de dormir? Tous les enfants et les adolescents traversent des périodes d'anxiété occasionnelle. Rien de plus normal que d'être anxieux lorsqu'on arrive dans un nouveau milieu, à l'approche de la rentrée scolaire, lors d'un examen ou la veille d'un premier rendez-vous. Cette anxiété aura pour effet de placer le corps en alerte afin d'approcher prudemment la situation et de bien se préparer.

Quelle est la différence entre le stress et l'anxiété? En fait, en situation d'anxiété, le corps sécrétera des hormones tout comme dans une situation de stress, mais l'anxiété générera une émotion de peur qui habitera la personne. Prenons une analogie: lorsqu'une abeille tourne autour d'une personne, c'est stressant. Lorsque l'abeille part et que la personne reste aux aguets, craint qu'elle revienne et s'empêche de sortir, alors on parle d'anxiété. Si cette personne se fait piquer, alors il sera normal qu'elle adopte un comportement de protection ; elle pourra éviter temporairement de sortir ou d'aller à l'endroit où s'est produit l'événement. Peu à peu, la crainte s'estompera et la personne affrontera sa peur.

L'anxiété peut devenir une réelle souffrance et affecter toutes les sphères de la vie (familiale, sociale et scolaire) si elle n'est pas prise en compte.

Par contre, lorsque le comportement de fuite perdure au-delà de six mois, que cette crainte prend toute la place dans la tête de l'adolescent, l'empêche de sortir et le fait souffrir, on parle alors d'un problème d'anxiété qui nécessite de l'aide. C'est le cas pour environ 10% des enfants et des adolescents. L'anxiété peut devenir une réelle souffrance et affecter toutes les sphères de la vie (familiale, sociale et scolaire) si elle n'est pas prise en compte. À ce stade, il sera nécessaire de consulter et de chercher à comprendre les causes de cette anxiété afin de trouver les moyens appropriés pour l'atténuer, voire la faire disparaitre. Mais il n'est pas nécessaire d'attendre qu'un trouble soit installé avant d'agir. Il est même préférable de ne pas trop attendre avant de consulter, car plus la difficulté est ancrée depuis longtemps, plus long risque d'être le traitement.

Comme il n'y a pas deux personnes pareilles, il y a plusieurs façons possibles de se sortir de moments d'anxiété. Chaque adolescent aura à trouver les moyens qui peuvent l'aider. Voici quelques trucs.

Pour l'adolescent

- Prends quelques minutes pour penser et chercher comment a débuté ton anxiété afin d'en trouver le sens. Il y a habituellement un élément déclencheur à un épisode d'anxiété, mais parfois c'est plus vague et l'anxiété est là depuis très longtemps.

- Affronte ce qui te fait peur afin d'éviter le cercle vicieux de l'anxiété :

- Travaille sur ta confiance en toi: lorsque tu connais tes forces, tes qualités et tes défauts et que tu acceptes tes faiblesses (ne pas être bon et parfait dans tout), tu es plus en mesure d'avoir confiance en toi et d'être moins anxieux.

- Fais de l'exercice ou du sport, mais prends aussi le temps de te reposer et d'avoir du plaisir. On sait que l'humour et le rire ont des effets bénéfiques sur le cerveau tout comme l'activité physique !

- Fais des exercices de détente, il en existe différents types. À toi de trouver celui qui te convient le mieux[1]

- Sois conscient de tes émotions. Bien souvent, il y a d'autres émotions derrière l'anxiété et les connaître aide à écarter l'anxiété.

Pour le parent

- Validez ce qu'il ressent: la tendance est souvent de dire à son ado qu'il n'a pas raison d'avoir peur, mais l'émotion ne se raisonne pas. Dites-lui : «Qu'est-ce qui te fait peur?» Puis écoutez sans chercher à le convaincre, mais plutôt à le comprendre.

- Ne mettez pas trop de pression sur ses performances (sportives ou académiques) afin d'éviter qu'il tombe dans le cercle vicieux de l'anxiété.

- Osez parler de vos propres peurs ou de celles que vous aviez au même âge ; ça aide l'adolescent à se sentir moins seul et moins «petit» par rapport à l'anxiété.

- Cherchez la collaboration avec votre adolescent plutôt que la confrontation: au lieu de lui dire quoi faire ou comment le faire, questionnez-le sur ce qu'il en pense, comment il voit ça. Constatez votre besoin versus le sien (2h d'écran versus 8h) et cherchez avec lui le compromis, faites l'essai, évaluez les résultats puis ajustez.

- Trouvez l'équilibre entre la confiance et le laisser-aller ; l'adolescence est un moment d'ajustement dans la relation parent-ado, car le parent doit laisser aller un peu l'adolescent dans son autonomie tout en lui faisant vivre la conséquence de ses actes sans toutefois l'abandonner à son sort. Une autonomie en douceur...

- Utilisez la technique du «pire qui puisse arriver» : dans un moment d'anxiété, demandez-lui quel est le pire qui puisse arriver, ce qui a souvent pour effet de dédramatiser la situation.

- Accompagnez par l'exemple : si vous êtes anxieux, faites ce qu'il faut pour travailler votre anxiété, cherchez à équilibrer votre vie, diminuez votre temps d'écran, faites des exercices de détente (respiration, yoga, visualisation, etc.).[1]

Rappelez-vous que l'adolescence est une période de transition et de grands changements. Souvent, l'anxiété vécue n'est que passagère et si elle perdure, c'est un bon moment pour la travailler puisque le cerveau est malléable et en réorganisation.

[1] Il en existe plusieurs et bien d'autres trucs dans le livre Alex, surmonter l'anxiété à l'adolescence (Parent, N. 2014. Québec : Éditions Midi Trente). Et pour les parents, vous pouvez également en apprendre en complément avec le livre dans ma formation à distance sur le web.

Vous êtes en situation de crise? Ou vous connaissez quelqu'un qui a besoin d'aide? Plusieurs centres d'écoute sont à votre disposition au Québec, 24h/24, 7 jours sur 7. Vous pouvez aussi joindre Jeunesse, J'écoute au 1-800-668-6868.

Tête à têtes est une nouvelle série de blogues lancée conjointement par le Huffington Post Québec et le Huffington Post Canada. Inspirée par le projet Maddie, cette série met l'accent sur les adolescents et la santé mentale. Elle a pour but de sensibiliser et de susciter des conversations en s'adressant directement aux adolescents qui traversent un moment difficile ainsi qu'à leurs familles, aux enseignants et aux dirigeants communautaires. Nous voulons nous assurer que les adolescents qui sont aux prises avec une maladie mentale reçoivent l'aide, le soutien et la compassion dont ils ont besoin. Si vous souhaitez contribuer à cette série, envoyez-nous un courriel à cette adresse : nouvelles@huffingtonpost.com.

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