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Nolu, enfin l’amour pour personnes handicapées

Que vos limitations soient physiques ou mentales, vous pouvez trouver l'amour sur cette nouvelle application mobile.
L'abréviation Nolu signifie «no one left unloved», ou personne ne reste sans amour.
Malte Mueller via Getty Images
L'abréviation Nolu signifie «no one left unloved», ou personne ne reste sans amour.

Pourtant athlète et bel homme, Pierre Ouellet admet que les rencontres amoureuses sont difficiles à cause de ses limitations physiques. Il est paraplégique. Lorsque les femmes le voient en fauteuil roulant, elles seraient nombreuses à revirer de bord. Mais grâce, à la nouvelle application de rencontres Nolu - présentement en phase test - il a repris espoir de rencontrer l’amour.

Inclusive et spécialement conçue pour les personnes handicapées, Nolu ressemble beaucoup au populaire Tinder, à l’exception qu’on peut y afficher clairement son handicap et même chercher des célibataires selon leurs limitations. Elles sont d’ailleurs classées par catégories : respiration, surdité, élocution, mobilité, physique, mental ou autres.

Nolu est pour l'instant disponible au Canada et en France.
Courtoisie Nolu
Nolu est pour l'instant disponible au Canada et en France.

«On n’a plus besoin de cacher notre handicap. C’est une barrière de stress de moins. Souvent, on doit le taire [sur les réseaux traditionnels, NDLR] afin d’avoir une chance avec les autres», affirme Pierre Ouellet.

Après plusieurs tergiversations sur Tinder, Match, Plenty of Fish et Badoo, il en était arrivé à la conclusion qu’il fallait absolument dissimuler virtuellement son fauteuil, quitte à l’imposer lors des premières rencontres, s’exposant souvent à des malaises.

«C’est un gros plus, plus, plus de pouvoir filtrer par handicap sur Nolu», ajoute-t-il en précisant préférer rencontrer des femmes qui ont des limitations qui ressemblent aux siennes afin qu’elles les comprennent et les acceptent davantage. «J’ai une vessie neurogène, par exemple. La nuit, je dois me lever trois fois ou j’ai des pertes nocturnes. Pour une personne normale [sans handicap, NDLR], ça peut être pesant à long terme.»

La version test de l’application a été lancée en septembre dernier sur Androïd uniquement. Elle est disponible en français et en anglais, au Canada et en France. On peut déjà s’y créer un profil - genré ou non -, faire une vidéo de présentation avec un module d’assistance, chercher d’autres célibataires - handicapés ou non - filtrés par géolocalisation et intérêts, voir nos compatibilités en zieutant les profils un à un, et clavarder avec eux. Près de 100 membres sont déjà inscrits.

Une version plus complète incluant la possibilité d’échanger par vidéoconférence et d’obtenir du mentorat de professionnels en relations de couple est en chantier. Pour l’achever, les fondateurs de Nolu ont besoin de plus de fonds, qu’ils comptent récolter via une campagne de sociofinancement Indiegogo.

«On demande 150 000$ et on vise un lancement officiel en mars 2021», indique la co-fondatrice de l’application, Catherine Dumas, experte du marché de la rencontre en ligne, ayant fait ses preuves avec AtmanCo et Québec rencontres, notamment.

«Il y a 1 Canadien sur 5 qui est handicapé. C’est un immense marché. Pourtant, le monde de la rencontre ne s’est pas penché sur eux. Pourquoi? Parce que c’est une clientèle très particulière, très hétéroclite et très diversifiée. Mais, c’est quelque chose que le milieu communautaire et les usagers attendent depuis des années. […] On s’est lancé le défi pour ouvrir les cloisons», affirme-t-elle.

monkeybusinessimages via Getty Images

Selon Mme Dumas et M. Ouellet, en dehors des centres de réhabilitation et des organisations communautaires, il était autrefois très ardu de trouver l’amour. L’avènement des réseaux sociaux a facilité certaines prises de contact, mais aussi vulnérabilisé une clientèle souffrant par exemple de troubles intellectuels, s’exposant aux trolls du Web.

Il existe aussi quelques agences de rencontres pour personnes handicapées au Québec, dont «Rencontre adaptée» ou «Rencontre handicap», mais Catherine Dumas voulait à tout prix rendre le processus plus accessible et inclusif.

«Une application, c’est la voie du futur, dit-elle. Tous les usagers handicapés ont aussi le droit d’avoir un outil top notch et user friendly à portée de main, qui répond à leurs besoins réels. Ils ont le droit à tout ce que le reste de la société a le droit, mais technologiquement adapté à eux.»

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