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Police: une efficacité à deux vitesses

Je demande solennellement à la police, à son porte-parole toujours si prompt à défendre ses collègues, à sa fraternité tricotée serrée, à ses gradés qui estiment que manifester n'est plus un droit démocratique, je demande donc à tous ces gens supposés défendre la veuve, l'orphelin, la justice et la paix, de bien vouloir faire leur devoir avec autant d'empressement pour les mafieux que pour les manifestants.
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CP

RÉTRO 2013 - Vendredi, la police de Montréal a démontré son efficacité en encerclant, arrêtant et verbalisant un groupe de manifestants en moins de temps qu'il n'en faut à matricule 728 pour faire la différence entre une guitare et un bâton de dynamite.

Pour la troisième fois en trois semaines, le SPVM a donc sévi contre de dangereux piétons de tous âges qui s'engageaient sur la chaussée habituellement réservée aux automobilistes impatients. Ces marcheurs pacifiques qui étaient sortis de chez eux pour manifester leur courroux, leur désaccord ou, tout simplement, leur désœuvrement n'avaient, au moment de leur arrestation, rien fait d'autre que participer à une promenade en plein air sur la voie publique.

Je ne jugerai pas la pertinence d'une énième manifestation. Comme tout le monde, j'avais du ménage à faire, un souper sur le feu et des impôts à payer.

Par contre, je peux constater que les forces constabulaires sont allées bien au-delà de tout ce qu'on serait en droit d'attendre d'un service de police municipale. À coup de 200 arrestations et 614 $ la contravention pour avoir marché dans la rue, gageons que leurs heures supplémentaires seront rapidement remboursées.

Le billet de Pascal Henrard se poursuit après la galerie Twitter

Le citoyen honnête que je suis, payeur de taxes à répétition, observateur ébahi des errements de nos élus et des malversations de nos fonctionnaires municipaux, s'étonne cependant que la police, qui, je le rappelle, devrait être à mon service, n'use pas de la même efficacité pour mettre la main au collet des vrais bandits et des authentiques voleurs de biens publics.

Monsieur 3 %, Monsieur TPS, Tonton Trottoir, Parrain Chaussettes et autres profiteurs du système qui fanfaronnent à la commission Charbonneau ne se font pas, si je ne m'abuse, intimider par la police casquée. Ils ne se font pas parquer dans des paniers à salade comme s'ils étaient du bétail en route pour l'abattoir. Ils ne reçoivent pas non plus de contraventions salées qu'ils auront du mal à payer.

Je demande solennellement à la police, à son porte-parole toujours si prompt à défendre ses collègues, à sa fraternité tricotée serrée, à ses gradés qui estiment que manifester n'est plus un droit démocratique, je demande donc à tous ces gens supposés défendre la veuve, l'orphelin, la justice et la paix, de bien vouloir faire leur devoir avec autant d'empressement pour les mafieux que pour les manifestants.

La police dit répondre, paraît-il, aux demandes de la population.

La population pense surtout qu'un bandit en cravate qui détourne des fonds public ou un vieux mafieux alzheimer qui corrompt le système sont plus dommageables pour la société qu'un anarchiste à foulard. Que la police fasse son travail. Ça presse!

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