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Porter, Couillard et Harper, ou la mise en péril de notre système de santé public

Faire du Québec un territoire de misère économique et sociale en échange de quelques mirages fiscaux pour une majorité qui n'a rien compris à l'enjeu véritable. C'est la méthode Porter qui a trouvé preneurs. Quelle tristesse!
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Le petit morceau de plastique que nous avons toutes et tous dans nos poches et qui porte le nom de carte d'assurance-maladie, et bien, cet insignifiant morceau de plastique avec votre photo vaut des millions de dollars, ce qui correspond à des décennies de travail pour mettre en place un système de santé public.

Aujourd'hui, sachez que ce système est en péril et que ses problèmes de financement ont attiré des vautours à la solde de financiers internationaux, spécialisés en paradis fiscaux et autres manoeuvres inqualifiables. Ces vautours ont émergé avec les PPP. C'est l'échec de ces derniers qui a attiré des individus comme Arthur Porter, que nos dirigeants ont porté aux nues avant qu'il ne se fasse pincer dans la plus importante fraude de l'histoire du pays. Cet individu vient tout juste de nous en apprendre un peu plus sur son histoire personnelle et ses liens avec nos dirigeants.

En effet, je viens de terminer une lecture attentive du livre du Dr Porter, The Man Behind the Bow Tie et j'y ai appris la justification principale dans la présence de cet individu au sein de notre élite, libérale ou conservatrice, peu importe.

Monsieur a passé de longs moments à étudier à l'Université de Cambridge en Angleterre, et comme tout ce qui vient de ce lieu béni est sacré, entendons le quartier général des orangistes, des monarchistes et autres représentants de l'extrême droite, j'ai compris que sa venue au Canada n'était pas seulement précédée d'importantes lettres de noblesse d'Angleterre, mais aussi et surtout de l'Alberta et du Michigan. Imaginez-vous que notre ami Porter a fait ses preuves au pays de Stephen Harper ainsi qu'à Détroit, en y réorganisant leur système de santé, clairement en créant des corporations privées pour supporter un système public en faillite. Il a pris l'initiative de fermer des hôpitaux et de mettre à pied des milliers de travailleuses et travailleurs au point où sa protection personnelle nécessitait un garde du corps armé. Rien ne le dérangeait. Comme un bon mercenaire, on lui avait confié une sale mission qu'il a exécutée. Point final.

Harper et Couillard sont dans la même veine et partagent ensemble le même mépris pour notre système de santé public, à cette différence près que Porter croupi en prison pour une affaire de fraude, qu'Harper nous a coupé sept milliards de transferts en santé et que Couillard a accepté cette coupure bêtement, non pas bêtement, mais en sachant que la déconstruction de notre système de santé était à l'agenda.

Déconstruction? Non! Privatisation sournoise et hypocrite, sous le couvert d'allègements fiscaux pour la classe moyenne et les plus riches, nous annonce Harper en grandes pompes. Ces allègements et baisses de taxes vont se traduire par l'agonie du système de santé public, puisque des coupes sans précédent ont été annoncées, et l'établissement possible d'une multitude d'entités privées pour venir à la rescousse des mieux nantis, au sein desquelles on peut raisonnablement penser que nos dirigeants vont détenir des intérêts.

Voilà! C'est la méthode d'Arthur Porter, une production d'Oxbridge! Demandez aux citoyennes et citoyens du Canada s'ils veulent se départir de leur système de santé public en échange de quelques diminutions de taxes. La réponse sera négative, parce que nous savons tous ce que vaut ce petit morceau de plastique appelé carte d'assurance-maladie.

Au Québec comme au Canada, personne n'a les moyens d'assumer au privé des frais d'hospitalisation et les honoraires des médecins. Harper manipule les plus faibles d'entre nous en laissant miroiter des baisses d'impôts tout en refusant de discuter des conséquences pour les provinces, les individus et les familles. C'est le paradigme du déséquilibre fiscal et la fin de la gratuité en santé. Les provinces ont le couteau sous la gorge puisque les contribuables sont taxés au maximum par les provinces et que ces dernières ne peuvent plus aller de l'avant avec d'autres taxes. C'est politiquement suicidaire, même en cédant des points d'impôts, parce que l'on fait assumer le fardeau principal à la partie qui n'en peut plus et qu'Harper a toutes les apparences du bon gestionnaire. En fait, le fédéral déborde de surplus parce qu'il réduit dramatiquement tous les services relevant de sa compétence! C'est du Thatchérisme de boucher.

Mais couper sans conséquences dramatiques en santé, c'est impossible. Les provinces sont donc au bord du précipice.

Stephen Harper peut toutefois compter sur Philippe Couillard qui a dit «Oui, je le veux». Ce sont des disciples de Porter dont la méthode a fait ses preuves à Détroit au Michigan, désormais l'une des villes les plus pauvres et misérable d'Amérique. Pas seulement en raison des fermetures d'usines reliées à l'automobile, mais aussi et surtout à cause de la désintégration de son tissu social. Cette ville sera impossible à rebâtir. C'est l'oeuvre de l'extrême droite américaine à laquelle Porter a contribué au point où il était considéré par Bush pour devenir le general surgeon des États-Unis.

Faire du Québec un territoire de misère économique et sociale en échange de quelques mirages fiscaux pour une majorité qui n'a rien compris à l'enjeu véritable. C'est la méthode Porter qui a trouvé preneurs. Quelle tristesse!

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