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Atteindre le climax à deux: la périlleuse ascension du plus haut sommet du Canada

Atteindre le climax à deux: la périlleuse ascension du plus haut sommet du Canada

Ils sont sexy, athlètes invétérés et ils s'aiment. Ce sont aussi deux passionnés des sommets. Monique Richard et son fiancé hollandais Robert de Vries ont choisi cette aventure du 13 mai prochain en l'honneur du 150e anniversaire de la Confédération canadienne.

« Il est à 5959 mètres d'altitude, le Mont Logan est le plus haut du Canada et le deuxième plus élevé en Amérique. Il est réputé comme le plus isolé et sauvage, sans aucune piste comme sur l'Everest par exemple, où il est possible de se suivre en file indienne sur des kilomètres, » a indiqué Monique Richard, l'initiatrice du projet.

Les deux grimpeurs se retrouveront réellement seuls face au destin. « Moins d'une soixantaine d'alpinistes arrivent au sommet du Logan chaque année alors que plus de 200 en font la tentative, » a-t-elle ajouté en parlant pour les deux puisque Robert De Vries vit toujours en Hollande pour l'instant.

Livrer le courrier en courant

Monique Richard a un parcours particulier. En effet, elle a l'occasion d'allier entrainement intensif et travail alors qu'elle pratique le métier de factrice pour Postes Canada. Ayant sacrifié un restaurant-bar dont elle était propriétaire et son condo pour investir son argent dans sa passion des montées extrêmes, elle met aussi un temps fou à l'entrainement.

« Je me lève tôt le matin pour travailler mon endurance et ma force musculaire afin d'éviter tout accident ou toute souffrance inutile. Après je m'entraine en livrant des lettres, » déclare-t-elle. Elle doit aussi prévoir l'achat de matériel couteux, mais nécessaire à la survie, incluant suffisamment de nourriture, de vêtements adéquats ou la tente pour s'abriter la nuit dans des températures frôlant – 40 degrés Celsius. Mais les sacrifices en valent le coup puisqu'à peine une vingtaine de femmes ont accompli son exploit d'avoir gravi les sept plus hauts sommets du monde.

Mourir dans la tourmente

Le Mont Logan apporte néanmoins un défi différent de par ses 300 jours de tempêtes par an et ses versants hostiles. Cela augmente le niveau de risque de cette ascension et pour Monique, c'est aussi une épreuve mentale intense. Car bien qu'elle ait déjà fait face à des mortalités dans son entourage lors de l'ascension de l'Everest, elle a vécu bien pire en mars 2016. Son meilleur ami Arvid Lahti est décédé alors qu'ils firent face à une tempête imprévue au sommet du Mont Rainier aux États-Unis.

« Aux petites heures du matin, il est mort d'hypothermie dans mes bras, et pour moi aussi je pensais que c'était fini. » C'est grâce à une poussée de détermination qu'elle a pu atteindre ensuite un abri et être secourue par l'armée américaine. Depuis, bien qu'elle soit retournée sur les lieux du drame pour rendre un dernier hommage à son ami, elle doit vivre avec une anxiété post-traumatique évidente. Cette fois, elle veut éviter à tout prix de revivre une tragédie semblable. « Je me suis préparée doublement, physiquement comme au niveau des techniques de survie. Je me sens forte et mon fiancé a aussi une plus grande endurance que celle d'Arvid. Robert a une expérience indéniable des montagnes les plus difficiles, » assure la courageuse quarantenaire.

Affronter ses peurs par l'action

Malgré ces difficultés, l'alpiniste et son conjoint savent aussi que c'est l'occasion de combattre cette peur par un triomphe personnel. C'est en raquette, avec plus de 30 kilos sur le dos et un traineau de 70 kilos chacun qu'ils affronteront des chutes de neiges abondantes accompagnées de rafales atteignant 150 km/heure, et ce, en autonomie complète. Pendant les trois semaines de ce périple, il sera possible de les suivre via des téléchargements par téléphone satellite sur leur page Facebook.

« Ne vous gênez pas pour nous encourager sur Facebook! », lance-t-elle. Selon eux, un petit « j'aime » apporte parfois le réconfort ou le courage manquant pour monter un peu plus haut... vers le climax!

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