Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Combiner asthme et vie normale, c'est possible?

Absolument, affirme la Dre Francine Ducharme, qui oeuvre au CHU Sainte-Justine, et qui souligne l'importance d'avoir un bon suivi médical.
MementoImage via Getty Images

Charles fait de l’asthme sévère depuis qu’il a deux ans. Il essayait de faire du sport, mais devait souvent prendre des pauses. Le garçon, aujourd’hui âgé de 11 ans, prenait du Ventolin (un bronchodilatateur à courte durée d’action) plusieurs fois par jour, mais cela n’empêchait pas son asthme de dégénérer en crises. Au moins deux ou trois fois par année, ses parents devaient l’amener à l’urgence. Il était traité de manière épisodique chaque fois qu’il faisait des crises, mais il n’y avait pas vraiment de suivi.

Il y a trois semaines, désespérée, sa mère a contacté la Dre Francine Ducharme, à la clinique d’asthme du CHU Sainte-Justine, qui lui a prescrit de nouveaux médicaments.

«Ce n’est plus le même enfant! Il est plus relax, il est heureux. Il peut faire du sport sans avoir à arrêter tout le temps, et jouer avec ses amis!» s’exclame la mère de Charles, Lisa Vigderhous.

Charles Brookman, 11 ans, entouré de ses parents Lisa Vigderhous et Lorne Brookman.
Courtoisie
Charles Brookman, 11 ans, entouré de ses parents Lisa Vigderhous et Lorne Brookman.

L’approche de Dre Ducharme, qui vise à éviter les crises, plutôt que simplement les traiter, a changé la vie de Charles. Il prend des médicaments différents en prévention des crises d’asthme, qu’on appelle aussi «bronchospasmes». Il a toujours sa «pompe bleue», soit le Ventolin, qu’il prend si jamais il a plus de mal à respirer. Mais il suit surtout un traitement plus préventif, qui lui permet d’éviter ces épisodes.

La médecin et professeure aux départements de pédiatrie et de médecine sociale et préventive à l’Université de Montréal insiste sur l’importance de traiter la pathologie, en ce mois de sensibilisation à l’asthme, qui est d’ailleurs la maladie chronique la plus fréquente chez les enfants.

«Souvent, les parents ont accepté les limitations physiques de leur enfant, affirme Dre Ducharme. Ils se disent: “il ne pourra pas faire de sport...” Mais en fait, les enfants asthmatiques peuvent avoir une vie tout à fait normale! Ça prend un bon partenariat entre les médecins et les parents.»

Les parents ne doivent donc pas baisser les bras. Il y a de l’espoir, insiste Dre Ducharme: «On peut traiter tous les enfants!»

«Le but, c’est d’avoir le meilleur contrôle possible avec le moins de médicaments possible», ajoute-t-elle.

“Quand on traite une crise d'asthme, on enlève le plus gros, mais ça prend trois à six mois avant que ce soit complètement guéri.”

- Dre Francine Ducharme

La pédiatre ajoute qu’il est important d’essayer de prévenir les crises, car celles-ci peuvent laisser des traces sur les bronches.

«Quand on traite une crise d’asthme, on enlève le plus gros, mais ça prend trois à six mois avant que ce soit complètement guéri, explique-t-elle. Il reste de l’inflammation. Alors quand on commence un rhume ou des allergies, ça se déclenche plus vite.»

Une inflammation chronique peut causer une cicatrice sur les bronches, qui est irréversible et qui peut mener à la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), aussi appelée «la maladie du fumeur».

Le traitement idéal pour éviter cette cicatrice et améliorer grandement la qualité de vie de l’enfant s’articule autour de la qualité de l’air qu’il respire et les médicaments anti-inflammatoires qui lui sont administrés.

Charles peut maintenant suivre ses amis. Il joue au soccer, au basketball et fait de la natation. L’année passée, il avait voulu participer à la course organisée par son école, mais avait dû finalement s’arrêter et la regarder. Cette année, il a couru. Sa mère n’en revient pas.

«Dans les trois dernières semaines, Charles a dû prendre du Ventolin deux ou trois fois. Alors qu’avant, il en prenait deux ou trois fois par jour!» illustre Lisa Vigderhous.

«Tous les parents qui vivent ce que nous avons vécu doivent savoir que c’est possible de traiter l’asthme, continue-t-elle. Il faut trouver le bon médecin, le bon médicament et les bonnes habitudes!»

À voir également:

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.