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Un autre printemps chaud: pour qui au juste?

Cette «population» au nom de laquelle les ex-carrés rouges prennent la rue et perturbent le climat social, cette «population» à qui certains médias complaisants s'acharnent à vouloir vendre le slogan de l'austérité, est-elle aussi catégoriquement contre les politiques de nos gouvernements qu'on veut le faire croire?
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Êtes-vous prêts pour un autre printemps chaud? En tout cas, c'est ce que prépare un ensemble d'organisations syndicales, groupes sociaux, lobbies environnementaux anti-développement, partisans de la décroissance durable et n'oublions surtout pas, les associations étudiantes dont la très politiquement militante ASSÉ.

Il paraît que la « population » en a ras-le-bol. Que le gouvernement Couillard va trop vite, trop loin, qu'il est brutal, qu'il n'écoute pas, qu'il n'y a pas de dialogue, etc. On raconte que nous assistons présentement au démantèlement du modèle québécois et que nous vivons une période d'austérité sans précédent. C'est du moins, ce qu'on entend. Quant au gouvernement conservateur de Stephen Harper, les Québécois l'auraient en horreur.

Et pourtant...

Cette « population » au nom de laquelle les ex-carrés rouges prennent la rue et perturbent le climat social, cette « population » à qui certains médias complaisants s'acharnent à vouloir vendre le slogan de l'austérité, est-elle aussi catégoriquement contre les politiques de nos gouvernements qu'on veut le faire croire?

En décembre dernier, un sondage Léger-Le Devoir nous apprenait qu'une majorité des gens sondés appuyait le gouvernement pour ce qui était de:

  • Réduire le nombre de commissions scolaires (64%);
  • Geler le salaire des employés de l'État durant les 2 prochaines années (63%);
  • Moduler les tarifs de garde en fonction des revenus (58%);
  • Réformer les régimes de retraite du secteur municipal (54%)

Plus récemment, en février 2015, Léger-Le Devoir-Le Journal de Montréal révélait que:

  • 53% des répondants étaient d'accord avec la priorité du gouvernement, soit celle d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2015-2016 (On parlait de 46% en décembre 2014)
  • 53% sont toujours d'accord avec le gel des salaires des employés de l'État durant 2 ans;
  • 41% d'entre eux appuieraient même l'abolition de la sécurité d'emploi dans la fonction publique (44% seraient contre)

En octobre 2013, le Centre Manning, organisme pancanadien de réseautage du mouvement conservateur, effectuait un premier sondage panquébécois (voir YouTube ici). Voici ce qu'on y apprenait:

  • les Québécois dans leur ensemble sont plus sceptiques que les autres Canadiens par rapport à la réhabilitation des détenus
  • les Québécois sont plus enclins à penser que « les syndicats ont trop de pouvoir dans la société actuelle » que le contraire. Ils seraient donc plutôt à droite sur cet enjeu.

Dix-huit mois plus tard, l'importance de l'appui des Québécois au projet de loi du gouvernement conservateur (C-51) en surprend plusieurs. Selon Le Devoir,

  • "Les trois quarts (74 %) des Québécois appuient le projet de loi qui donne plus de pouvoirs au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et aux policiers dans leur lutte contre le terrorisme;
  • Une autre majorité nette de 62% des Québécois appuie la mission militaire canadienne en Irak contre le groupe État islamique (EI), qui sème la terreur au Moyen-Orient. »

Rappelons-nous également de souvenirs douloureux. En mars 2012, un sondage CROP-Le Soleil-La Presse révélait que 61% des Québécois étaient d'accord avec la hausse des droits de scolarité de 1625$ (en 5 ans) que proposait le très impopulaire gouvernement Charest. Beaucoup d'entre eux ne comprenaient même pas pourquoi le gouvernement se devait de négocier avec les étudiants. Négocie-t-on des augmentations d'impôts? Des augmentations de TVQ? La taxe santé a-t-elle été « négociée » avec les contribuables?

Un printemps 2015?

De toute évidence, les carrés rouges recyclés en propagandistes de la faustérité ont bien aimé leur expérience du printemps 2012.

En sera-t-il de même ce printemps? Qui gagnera la lutte pour l'opinion publique? Chose certaine, quand on constate la vitesse avec laquelle sont récupérés les slogans du camp des manifestants, pas étonnant qu'on craigne que l'histoire se répète.

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