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L'avenir de l'Internet se décide au Brésil

Les 22 et 23 avril, le Brésil organise un sommet dont les enjeux sont tout simplement le contrôle mondial de l'Internet. Une réunion sur "l'avenir de la gouvernance de l'Internet" à l'initiative de la président brésilienne Dilma Rousseff. Le surnom de ce sommet: Netmundial.
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Les 22 et 23 avril, le Brésil organise un sommet dont les enjeux sont tout simplement le contrôle mondial de l'Internet. Une réunion sur "l'avenir de la gouvernance de l'Internet" à l'initiative de la présidente brésilienne Dilma Rousseff. Le surnom de ce sommet: Netmundial. Rien à voir avec la coupe du monde de football, le surnom reflète l'enjeu. Il s'agit bien de discuter du contrôle de l'Internet mondial.

N'assistera pas qui veut. La conférence est gratuite, mais sur invitation uniquement. Pour obtenir le sésame, il fallait soumettre un dossier. Des "expressions d'intérêt" qui ont été envoyées du monde entier. Du côté de l'Afrique, c'est majoritairement la société civile qui a demandé à être conviée. Outre Atlantique, c'est plutôt le secteur privé. En tout, 681 invitations ont été délivrées à des ressortissants de 87 pays. Parmi les heureux élus, 165 représentent la société civile, 121 le secteur privé, 81 le secteur universitaire, 91 la communauté technique. Surtout, 171 représentants gouvernementaux issus de 66 pays seront présents, dont 27 ministres.

Jeux, et enjeux, politiques

Il y aura donc du lourd au Brésil. Pourquoi ? Parce que l'Internet concentre aujourd'hui les luttes de pouvoir à l'échelle mondiale. Le Brésil sympathisait, il y a peu, avec un bloc officieux incluant la Russie et la Chine. Des pays qui revendiquant la fin du contrôle technique unilatéral des États unis sur le Net. Juste avant Netmundial, l'administration américaine a coupé l'herbe sous le pied de ses détracteurs en annonçant son intention de transférer ce contrôle (celui de la "racine" de l'Internet) de son modèle gouvernemental actuel vers un modèle "multi acteurs" au sein duquel toutes les communautés précitées auraient leur mot à dire.

Du coup, par le biais de Netmundial, le Brésil se pose en rassembleur. En amont de la réunion, 188 soumissions ont été envoyées au comité d'organisation. Des textes contenant des propositions, parfois concrètes, parfois plus abstraites, sur des sujets variés. Par exemple:

  • La cybersécurité
  • La protection des données personnelles
  • La liberté d'expression
  • La mondialisation de la racine technique de l'Internet (IANA)
  • Le rôle des gouvernements dans la gouvernance de l'Internet
  • Améliorer la participation des pays en voie de développement
  • L'accès à Internet par tous et pour tous
  • Renforcer le Forum de la Gouvernance sur Internet (le principal forum de discussion mondial sur les questions de gouvernance du Web)
  • La neutralité du Net
  • Renforcer les infrastructures techniques
  • Les questions financières et de fiscalité

Parmi les contributeurs d'idées, 22 gouvernements et même la commission européenne, dont la vice-présidente Neelie Kroes a été particulièrement diserte sur le sujet.

Qui fera quoi ?

Compte tenu de l'enjeu et vu le peu de participants autorisés sur place (en comparaison, les réunions de l'ICANN, le régulateur technique de l'Internet, accueillent régulièrement plus de 2 000 participants), un réseau complet permettant de suivre la conférence en ligne s'est monté. 33 points de retransmission ont été installés dans 30 villes et 23 pays. Il sera également possible de suivre les débats sur le Net. En prenant connaissance des deux principaux buts du sommet, on comprend mieux pourquoi il suscite un tel intérêt. Netmundial vise d'abord à livrer des principes généraux concernant la gouvernance de l'Internet. Déjà tout un programme autour duquel les discussions, voir les négociations, s'annoncent chargées.

Surtout que de ces principes doit aussi découler une "feuille de route pour l'évolution de l'écosystème de la gouvernance de l'Internet". Un phrasé très onusien, mais c'est bien de savoir qui fera quoi en matière de gouvernance du Net dont il s'agit.

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