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Pourquoi Barack Obama va certainement perdre les élections de mi-mandat

Les élections «de mi-mandat» () interviennent à la moitié du mandat du président, qui lui n'est pas inquiété. Néanmoins, tous les signes pointent vers une défaite que d'aucuns ne manqueront d'imputer à Barack Obama.
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Ce mardi aux États-Unis, la totalité de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat sont remis en jeu lors des élections biennales. Tous les quatre ans, elles sont dites "de mi-mandat" (midterms) car elles interviennent à la moitié du mandat du président, qui lui n'est pas inquiété. Néanmoins, tous les signes pointent vers une défaite que d'aucuns ne manqueront d'imputer à Barack Obama, face à des républicains nettement battus en 2012. À la Chambre des représentants, sous contrôle républicain depuis 2010, la victoire de la droite est d'ores et déjà assurée. L'enjeu de cette élection, qui justement suscite l'inquiétude du parti présidentiel, se trouve dans l'élection au Sénat: sous contrôle démocrate depuis 2007, celui-ci est sur le point de basculer du côté du Parti républicain.

Trente-six sièges sont en jeu ce mardi au Sénat: vingt-et-un sont contrôlés par les démocrates, quinze par les républicains. La répartition actuelle des 100 sénateurs est la suivante: 55 démocrates contre 45 républicains, ce qui signifie que le "parti de l'éléphant" a besoin d'un avantage de six sièges ce mardi pour prendre le contrôle de la chambre haute.

Les sièges démocrates du Montana, Dakota du Sud et Virginie-Occidentale sont assurés d'échapper au contrôle du parti de Barack Obama. Dans l'Arkansas et en Louisiane, les défaites des sénateurs démocrates Mark Pryor et Mary Landrieu sont probables à 94% et 79%, respectivement, selon l'analyste Nate Silver. À ces cinq sièges, il faut probablement ajouter l'Alaska, l'Iowa et le Colorado, où la situation des démocrates est critique, tout comme, dans une moindre mesure, dans le New Hampshire et en Caroline du Nord. Même si les républicains ne remporteront sans doute pas tous les États cités ici, on peut tout de même estimer que leur majorité au Sénat sera de deux, voire trois sièges, permettant à Mitch McConnell de remplacer le démocrate Harry Reid en tant que Leader.

La première raison de cette défaite annoncée pour le Parti démocrate se trouve dans la nette démobilisation de ses troupes par rapport à l'élection de 2012. Seulement la moitié des électeurs ayant une bonne opinion du président sont certains d'aller voter ce mardi, alors que trois quarts des personnes ayant une opinion très négative de lui disent être certains de se rendre aux urnes. Point-clé de la domination démocrate de ces dernières années, seulement 50% des électeurs hispaniques déclarent soutenir Barack Obama, quand 71% d'entre eux l'avaient préféré à Mitt Romney en 2012.

Le Parti républicain dispose également d'un avantage structurel en cette élection de 2014. En observant attentivement les États contestés cette année, on observe les démocrates ont sept sièges à défendre dans des États remportés par Mitt Romney en 2012. Parmi ces États, six penchent très nettement à droite: le Montana, le Dakota du Sud, la Virginie-Occidentale, l'Arkansas, la Louisiane et l'Alaska. Il y a six ans, le Parti démocrate a conservé ou remporté ces sièges en immense partie grâce au raz-de-marée engendré par la première élection de Barack Obama à la Maison-Blanche.

Par ailleurs, les candidats présentés par le Parti républicain en 2014 n'ont rien à voir avec ceux de 2012 (déclarations de Todd Akin ou Richard Mourdock sur le viol). Loin de la frénésie de l'élection présidentielle, le calme relatif des midterms permet aux républicains de tenir un discours modéré - le recul du Tea Party et l'abstention des démocrates se chargeant du reste.

Enfin, les sénateurs démocrates sont largement fui le bilan des six années de Barack Obama, plutôt que de le défendre. L'image du président a atteint son plus bas dans les sondages, à 44% ce mois-ci selon Washington Post-ABC. L'impopularité d'Obamacare, système d'assurance-santé mis en place en 2013, a ainsi largement effacé des débats les chiffres du chômage, au plus bas depuis six ans (5,9% en octobre). La candidate démocrate dans le Kentucky, Alison Lundergan Grimes, est même allée jusqu'à refuser de dire si elle avait voté pour Barack Obama lors de l'élection présidentielle.

Une telle défaite au Congrès, notamment lors des deuxièmes midterms d'un président, est loin d'être exceptionnelle. Le phénomène est traditionnellement appelé sixth-year itch, ou «démon de la sixième année». Depuis 1912, dans les 14 élections de mi-mandat ayant eu lieu durant le deuxième mandat d'un président, le parti de l'opposition s'est imposé neuf fois.

La fatigue présidentielle est clairement en cause, sans que Barack Obama ne puisse y faire grand-chose. Même si le résultat officiel ne sera pas connu mardi du fait d'un deuxième tour possible en Géorgie et en Louisiane, et d'un décompte traditionnellement allongé dans l'Alaska, le président s'est déjà fait à l'idée d'un Congrès totalement républicain avec lequel il faudra composer pour ses deux dernières années de mandat.

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