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J'ai assisté au rally de Bernie Sanders à Burlington. Un ami me fit remarquer que tout ce dont Sanders parlait, nous l'avions déjà au Québec.
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Étant un avide spectateur de l'élection présidentielle américaine, j'ai assisté au rally de Bernie Sanders pour le Super Tuesday à Burlington, Vermont. Je me suis retrouvé dans une foule composée surtout d'étudiants, mais aussi de jeunes parents et de retraités. Peu importe l'âge, l'enjeu de la dette étudiante est ce qui ressortait lorsque je demandais aux gens ce qui les amenait au rassemblement. J'avais la curieuse impression de revivre l'ambiance des premières assemblées militantes du printemps étudiant. Rappelons que la dette étudiante américaine représente 1,2 billion de dollars et augmente de 2 726 $ par seconde. Lors de son discours, la promesse de gratuité scolaire fut la plus acclamée.

Mais plus j'écoutais, et plus je me rendais compte que ce n'était pas en 2012 que je me trouvais, mais plutôt en 1960.

Un de mes amis me fit la remarque que tout ce dont Sanders parlait, nous l'avions déjà. Effectivement, le service de santé universel, les bas frais universitaires et la progressivité fiscale font partie de la réalité québécoise. Le début de la Révolution tranquille fut marqué par de grandes assemblées politiques, notamment au Parti québécois de René Lévesque, dont Bernie Sanders semble s'inspirer. Le candidat utilise d'ailleurs la formule de «révolution politique» pour décrire son projet de société et ne met pas l'emphase sur lui, mais plus sur le mouvement dont il se fait le porte-parole. Un homme de valeur ne tombant pas dans l'utopisme ayant toujours fait mentir les analystes durant sa carrière politique. Les jeunes étant derrière lui auraient d'ailleurs tout intérêt à venir au Québec pour voir la mise en application de leur programme politique.

Cependant, on ne peut jouer avec le temps à l'infini. Bernie Sanders avait de la difficulté. Il ne marchait pas très vite et semblait utiliser quelques fois son pupitre pour s'appuyer. Plusieurs personnalités avaient fait un discours pour chauffer la salle. Je retins la performance de Matt Dunne. M. Dunne est un homme d'affaires, puis un ancien sénateur ayant quitté son poste de responsable des affaires communautaires chez Google pour se concentrer sur sa campagne pour la gouvernance du Vermont. Il se fait une fierté d'être le premier candidat pour ce poste ayant soutenu Bernie Sanders aux États-Unis. Charismatique et franc, ses 47 ans en font une figure qu'il faudra probablement surveiller dans la prochaine décennie.

Avec les résultats du Super Tuesday, Hillary Clinton semble confirmer les prédictions la voulant candidate démocrate. Bernie Sanders aura par contre réussi son pari de tirer l'opinion publique vers de nouvelles idées économiques. Étant parti avec 3 % dans les sondages, il a monté de grandes marches dans l'escalier du pouvoir. Une défaite pour la candidate modérée aux mains de Donald Trump pourrait finir par profiter à l'aile sociale-démocrate n'ayant plus peur de ses convictions.

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