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Bilan du gouvernement Trudeau : des voies pas si ensoleillées à prévoir cet été, selon l'opposition

Des voies pas si ensoleillées à prévoir cet été, selon l'opposition

OTTAWA – L’heure était aux bilans en cette fin de session parlementaire, alors que les partis d’opposition ont tiré à boulets rouges sur les « voies ensoleillées » du gouvernement Trudeau. Tour d’horizon des dossiers du fédéral qui risquent de faire jaser entre deux épluchettes de blé d'Inde.

Une loi rétroactive pour Air Canada

« Le premier ministre avait promis de défendre les travailleurs d’Aveos et le gouvernement a déposé le projet de loi C-10 qui, au bout du compte, sacrifiait les 2600 travailleurs d’Aveos pour des gains extrêmement hypothétiques », déplore Guy Caron, député de Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques et porte-parole du NPD en matière de Finances.

Le gouvernement Trudeau a imposé un bâillon sur C-10, qui modifierait la Loi sur la participation publique au capital d’Air Canada, afin de faire adopter le projet de loi avant la fin de la session parlementaire. Selon le NPD et le Bloc québécois, il s’agit d’une façon de rendre légales les mises à pied illégales des travailleurs d’Aveos en 2012.

« Non seulement les libéraux ne font pas appliquer les règles, parfois ils vont même jusqu’à modifier les lois pour encourager les contrevenants. J’ai toujours peine à croire que j’ai vu un gouvernement légiférer pour exporter des emplois québécois, comme l’ont fait les troupes de Justin Trudeau », a dit Rhéal Fortin, chef par intérim du Bloc québécois.

Au Sénat, un haut dirigeant d’Air Canada a menacé d’annuler l’achat d’avions CSeries de Bombardier si le projet de loi C-10 n’était pas adopté tel quel.

La peinture du pont de Québec

Gérard Deltell, porte-parole conservateur en matière d’Emploi, a accusé le gouvernement Trudeau d’abandonner la région de Québec et de faire preuve d’improvisation pour la peinture du pont de Québec, entre autres.

« Par exemple, le ministre Duclos n’est même pas capable d’organiser une deuxième rencontre entre les intervenants engagés dans le dossier du pont de Québec », a dénoncé le député de Louis-Saint-Laurent. Les principaux intéressés espèrent toujours se rencontrer avant le 30 juin, mais aucune date n’est fixée.

Le Canadien National (CN) refuse de payer pour faire la peinture du pont de Québec qui lui appartient, un projet qui coûterait entre 350 et 400 millions de dollars et qui serait à refaire à tous les 20 à 25 ans.

Ottawa avait proposé 75 millions pour la peinture, mais a proposé de l’affecter à d’autres projets dans la région. Cette proposition avait suscité la colère des maires de Québec et de Lévis, fin mai.

Pas de baisses d’impôts pour les PME

Dans son plus récent rapport, le Comité sénatorial des finances nationales s’inquiète des conséquences éventuelles de la promesse brisée des libéraux de réduire les impôts pour les petites et moyennes entreprises (PME) de 10,5% à 9%.

En 2015, les conservateurs avaient prévu réduire leur taux d’imposition de 0,5% par année au courant des quatre prochaines années à compter du 1er janvier 2016 afin qu’il atteigne 9% en 2019.

Or, le gouvernement Trudeau n’a pas prévu de baisses d’impôts pour les PME dans son premier budget. Guy Caron, porte-parole du NPD en matière de Finances, fait valoir qu’il s’agit de l’une des seules fois où les trois partis principaux se sont entendus sur un enjeu en campagne électorale.

L’opposition conservatrice, qui a critiqué les libéraux à maintes reprises sur cet enjeu, en a remis une couche lors d’une conférence de presse à Québec. Joël Godin, porte-parole conservateur du Développement économique, dit qu’il est inacceptable que les créateurs d’emplois paient la note pour la « mauvaise gestion financière » du gouvernement fédéral.

L’acceptabilité sociale d’Énergie Est

Le chef par intérim du Bloc québécois, Rhéal Fortin, est d’avis que le projet d’oléoduc Énergie Est est une « patate chaude » pour les libéraux dans la Belle Province, en raison de l’opposition des Premières Nations et de la Communauté métropolitaine de Montréal entre autres.

« Quant à nous, ce n’est pas compliqué : c’est inacceptable au Québec. Ça ne passe pas le test de l’acceptabilité sociale. Les gens se sont prononcés massivement contre le pipeline », soutient le chef bloquiste.

« Peu importe la façon dont on va s’y prendre, je ne peux pas concevoir que ce gouvernement-là impose aux Québécois un pipeline dont ils ne veulent pas et sans tenir compte de notre avis, dans un contexte où TransCanada bafoue nos lois. »

Le NPD espère quant à lui que le gouvernement tiendra parole et mettra en place un nouveau processus pour les évaluations environnementales. Pour l’instant, les consultations annoncées dans ce sens ne satisfont pas leur leader parlementaire.

« Tout ce qu’ils ont rajouté, c’est un peu de nouvelle peinture. Ils n’ont rien rajouté sur le fond du processus, qui n’est pas légitime à notre avis », indique Peter Julian.

Cesser l'importation de lait diafiltré

Les producteurs laitiers sont venus manifester plus d’une fois à Ottawa afin de réclamer que le gouvernement Trudeau fasse respecter ses propres règles à la frontière, huit mois après son élection.

L’Agence des services frontaliers et l’Agence canadienne d’inspection des aliments ne s’entendent pas sur la définition de cette poudre de lait des États-Unis utilisée par certains transformateurs dans la production de fromage.

Jusqu’à présent, tous les partis d’opposition ont demandé aux libéraux de cesser les consultations avec l’industrie et d’agir pour faire cesser l’importation de lait diafiltré. Guy Caron, du NPD, va même jusqu’à dire que les producteurs laitiers d’ici sont « pris en otage » dans cette situation.

Alors que les producteurs seront occupés dans les champs cet été, il rappelle que la question reste en suspens et que le gouvernement ne pourra pas échapper à ses obligations dans ce dossier.

Donner ou ne pas donner 1G$ à Bombardier?

Le Bloc québécois a une fois de plus demandé au gouvernement fédéral d’octroyer une subvention à Bombardier, à l’instar du provincial.

« Le traitement réservé à notre industrie aéronautique est scandaleux. Que Bombardier, le fer de lance de la plus grande industrie de pointe du Québec, doive quémander alors qu’il tente de cristalliser notre place parmi les rares États constructeurs d’avions, c’est inacceptable », a décrié Rhéal Fortin.

Aider les chômeurs des Maritimes

Mis à part Terre-Neuve-et-Labrador, les provinces de l’Atlantique ont été laissées en plan dans la bonification des prestations d’assurance-emploi, explique Guy Caron, porte-parole du NPD en Finances.

Il a tout de même salué l’ajout de trois régions économiques – Edmonton, sud de la Saskatchewan et sud de la Colombie-Britannique – qui auront droit aux prestations élargies du fédéral.

La lutte aux paradis fiscaux

« De plus en plus, on s’aperçoit que les Canadiens en ont assez. Ils ont l’impression qu’il s’agit d’un système à deux vitesses où il y a une façon d’administrer pour les riches et une façon d’administrer pour le reste », dénonce Guy Caron du NPD.

Expliquant que l’affaire KPMG n’est que la « pointe de l’iceberg », le porte-parole des Finances dit que la question de l’évasion fiscale sera mise de l’avant par les néodémocrates cet automne.

Avec des informations de La Presse Canadienne.

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