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Billy Tellier s'attaque aux hypocrites et partage une touchante confidence

«J’avais gardé ça pour moi, parce que j’attendais le moment et la façon de le dire...»
Courtoisie

Pour son deuxième spectacle solo, qui a été lancé mardi soir à l’Olympia de Montréal, Billy Tellier avait promis de laisser libre cours à ses petits côtés sombres, pointer du doigt les travers de chacun (à commencer par les siens), avoir du fun en faisant rire à en avoir mal aux joues et faire une mystérieuse révélation qui en surprendrait plus d’un. Pari tenu pour l’efficace et touchant humoriste, qui voyait autant Hypocrite(s) comme un véritable exutoire collectif que le meilleur endroit pour partager sa récente expérience avec la maladie.

Fini l’hypocrisie

Billy Tellier se voyait d’abord devenir comédien. Puis, lorsqu’il a appris qu’on pouvait faire de l’humour un métier, il a su qu’il avait trouvé sa voie. 15 ans après avoir été sacré Révélation Juste pour rire et cinq ans après avoir livré son premier spectacle solo, La loi du plus fort, il revient sur scène avec Hypocrites(s), un one-man-show mis en scène par son ami et mentor Laurent Paquin.

L’idée de base d’Hypocrite(s) lui est venue de ses réflexions sur cette hypocrisie dont chacun fait preuve de manière quasi quotidienne. De ses discussions avec des amis aussi, lui confirmant qu’on a tous un petit côté sombre caché au fond de soi.

«Personne n’est parfait et c’est bien correct comme ça, explique-t-il. Il faut juste qu’on l’admette et qu’on respire un peu. Je pense que ça aiderait beaucoup la société de laisser sortir notre petit côté sombre, dans des lieux publics par exemple, sans toujours essayer d’avoir l’air de gens ayant de bonnes valeurs à la bonne place.»

Considérant que le métier d’humoriste - et d’artiste - est probablement l’un des métiers les plus hypocrites qui soient, Billy Tellier trouvait important de «se coller à lui-même» afin d’aborder le thème de l’hypocrisie «sans pointer uniquement du doigt les gens pendant 90 minutes».

«Dans ce show, je parle d’une expérience avec la maladie que je n’avais pas partagée avec beaucoup de monde, confie-t-il d’ailleurs. Que même des gens proches de moi et des membres de ma famille apprendront en me voyant sur scène. J’avais gardé ça pour moi, parce que j’attendais le moment et la façon de le dire. Je trouvais aussi intéressant de le dire sur scène de manière à pouvoir contrôler le message.»

Ce qu’il a fait d’une manière aussi comique que touchante.

Courtoisie

Le fait «de partir de lui» permet ainsi à l’humoriste de dénoncer certains volets de sa propre hypocrisie. Du point de vue parental, entre autres (il est papa de deux enfants âgés de 3 ans et de 9 mois), alors qu’il «avoue passer son temps à leur dire de dire la vérité alors qu’il leur ment au quart de tour». La nostalgie aussi, qu’il considère plutôt comme de la jalousie envers les jeunes d’aujourd’hui. Il aborde aussi cette petite voix dans notre tête nous soufflant souvent des choses un peu méchantes et qu’on tente de faire taire. Des sujets qui, lorsque partagés avec des gens de son entourage, font pratiquement toujours l’unanimité.

Son propre petit côté sombre? «Vouloir plaire à tout prix à tous les gens que je croise, dit-il. Je suis tanné de donner du temps à ces relations un peu vides, alors que j’ai des amis qui sont formidables et que je peux parfois prendre pour acquis. Mon petit côté sombre fait que maintenant, je me force un peu moins dans des relations un peu plus inutiles. Je ne tombe plus dans le panneau de toujours vouloir plaire.»

Lorsqu’on lui demande ce qu’est, en ce moment, la plus grande hypocrisie de notre société, Billy Tellier répond du tac au tac : «L’environnement. Je crois qu’il y a une grosse différence entre ceux qui font des gestes au quotidien et ceux qui font des gestes pour pouvoir dire qu’ils font des gestes pour l’environnement».

Cinq années bien remplies

S’il a fallu cinq ans à l’humoriste pour livrer ce deuxième one-man-show, ce n’est pas par faute de manquer de matériel, au contraire. Ces cinq années ont plutôt été très occupées pour celui qui fait de la radio chaque matin (il livre ses très populaires capsules Le p’tit monde de Billy à l’émission Debout les comiques, sur les ondes de CKOI), a proposé plusieurs numéros sur scène, a animé un gala et a présenté deux spectacles Le p’tit monde de Billy dans le cadre du Festival Juste pour rire.

«Il fallait trouver le temps ainsi que la bonne boîte de production avec qui ça allait connecter pour sortir ce nouveau spectacle, dit celui pour qui le but ultime a toujours été d’être drôle et de faire rire. Au-delà de vouloir aborder des thèmes précis, je souhaite que les gens rient à en avoir mal aux joues. Voilà pourquoi ce spectacle a du rythme, des gags et que ça va vite.»

Heureux de bien gagner sa vie en ayant du plaisir, d’être présent chaque jour et de pouvoir livrer ce second spectacle solo, Billy Tellier affirme sans hypocrisie que c’est le fait «de juste être là, alors qu’on est si nombreux à vouloir faire ce métier-là» qui le rend le plus fier de son parcours.

Hypocrite(s) de Billy Tellier sera présenté aux quatre coins du Québec au cours des mois à venir. Cliquez ici pour tous les détails.

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