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Pourquoi vouloir représenter le Bloc québécois, en 2019?

Un jour, le Québec sera un pays: c'est une conviction.
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D'immigrant à citoyen et de citoyen engagé à militant, je suis aujourd'hui candidat à l'investiture pour le Bloc québécois.
Roberto Machado Noa via Getty Images
D'immigrant à citoyen et de citoyen engagé à militant, je suis aujourd'hui candidat à l'investiture pour le Bloc québécois.

Drôle de coïncidence que ce dernier billet qui vient clore quelque chose. Car oui, les billets, c'est fini sur le Huff!

Au fil des années, j'ai évoqué mes expériences de Québécois issu de l'immigration et de militant indépendantiste, notamment à Option nationale et au Bloc québécois. Aujourd'hui, je me présente comme candidat à l'investiture pour le Bloc québécois dans Beauport-Côte-de-Beaupré-Île d'Orléans-Charlevoix.

Pourquoi vouloir se présenter aux élections?

J'ai commencé à m'impliquer dans le mouvement souverainiste il y a presque 15 ans. J'ai toujours été d'abord et avant tout, un militant. J'ai été tour à tour conseiller, représentant jeune, président, organisateur, poseur de pancartes, directeur de campagne, etc. Prendre le devant de la scène et se proposer pour le service public, vouloir représenter ses concitoyens, c'est, parfois, un aboutissement de son engagement; c'est avant tout un privilège. Et c'est beaucoup de travail.

C'est aussi un exercice de réflexion réellement difficile qui exige de se mettre en danger et se faire confiance. Il faut croire en ses propres capacités à représenter au mieux ses pairs et sentir que l'on est pertinent, que notre parcours et nos compétences nous permettront d'assumer au mieux des fonctions exigeantes. Et c'est moins simple qu'il n'y parait.

Personnellement, c'est une suite logique de mon implication politique, de mon évolution personnelle et professionnelle. En outre, je me présente dans un territoire que j'aime beaucoup et qui me tient à cœur. Et, pour ce qui est des idées, pour ma part, elles ont évolué, se sont parfois fortifiées ou précisées mais n'ont jamais changé, que ce soit au gré des modes ou des chants de sirènes.

Le Bloc rassemble et doit occuper tout l'espace disponible

Au vu de mon engagement et de ma vision de l'utilité du Bloc, ce pas en avant est pour moi tout à fait logique. Cela semble même évident, puisque le Bloc est le seul parti indépendantiste à Ottawa. Malheureusement, cette logique ne l'est toujours pas pour certains indépendantistes, qui doutent encore parfois du rôle du Bloc. Concernant l'utilité du Bloc, je suis, comme Pierre Falardeau, de ceux qui croient qu'il faut être là pour avoir des élus qui se battent pour notre option politique.

Les indépendantistes doivent utiliser tout l'espace disponible, toutes les tribunes, à Québec, à Ottawa et à l'international. Nous ne pouvons et ne devons négliger aucune opportunité de parler de notre option.

Le Bloc Québécois a aussi le mérite d'être un lieu de rassemblement pour tous les indépendantistes puisqu'il est le seul véhicule les représentant sur la scène fédérale. En plus de refléter le pouls du Québec, il en a saisi les enjeux au XXI siècle, comme sur la question de l'environnement, où le parti présente en 2019 le programme le plus ambitieux jamais proposé aux Québécois en la matière. Le Bloc a aussi su se repenser et il a laissé une place importante aux jeunes dans ce processus.

Concernant la pertinence du Bloc

Si nous sommes, bon an, mal an, 35% d'indépendantistes convaincus au Québec, auxquels on pourrait certainement ajouter plusieurs nationalistes, pourquoi devrions-nous nous priver d'être représentés à Ottawa? Et au juste, quelle alternative aurions-nous, voter pour des partis fédéralistes qui ne nous représentent pas, nous abstenir? Ce serait totalement absurde.

Non seulement cela, mais n'oublions pas que 50 milliards de nos impôts partent chaque année à Ottawa pour être gérés par d'autres, selon leurs intérêts. Parmi ces 50 milliards d'argent public, plusieurs millions de dollars sont destinés à financer notre représentation politique, à travers notamment les salaires des députés fédéraux et leurs équipes. Il s'agit de notre argent alors, ne nous privons pas de l'utiliser pour être représentés.

Certains décrient le mandat de protection de nos intérêts à Ottawa, du Bloc québécois. Mais cette fonction est complémentaire et même indissociable de la vocation indépendantiste assumée du parti.

Nous subissons un régime qui nous impose ses vues. Ce n'est pas ce que nous souhaitons, mais c'est le monde réel dans lequel nous vivons. En attendant de faire notre indépendance, nous avons le devoir de défendre nos intérêts à Ottawa, sans quoi nous laisserions le champ libre au régime fédéral, qui perçoit une bonne partie de nos impôts, occupe bon nombre de champs de compétences et empiète sur plusieurs autres.

Sans le Bloc, nous n'aurions jamais eu vent du scandale des commandites. Sans le Bloc, aucun parti ne défendrait la laïcité de l'État québécois à Ottawa, qui ne se gênerait pas pour brimer nos choix dans ce dossier. Sans le Bloc, qui défendrait la langue française, sans cesse bafouée par le régime d'Ottawa? Sans le Bloc, ou serait la défense tangible de nos agriculteurs délaissés par les traités signés par Ottawa, qui se lèverait pour nos travailleurs oubliés par le régime d'assurance-emploi, qui défendrait le chantier Davie? Sans le Bloc, qui empêcherait le gouvernement d'Ottawa de nous imposer des pipelines comme il l'a fait en Colombie-Britannique, en puisant à même nos impôts?

Nous devons questionner le pétro-État canadien et mettre en lumière les abus qui sont faits en notre nom et avec notre argent.

Faire le pays, une responsabilité qui exige le meilleur rapport de force

Un jour, le Québec sera un pays: c'est une conviction.

Ce jour-là, nous devrons avoir notre propre politique monétaire. Nous devrons établir des relations avec les autres nations du monde. Le Québec indépendant gèrera son immigration. Il établira de nouvelles relations avec les Premières Nations. Il devra réfléchir à sa propre politique en matière de défense nationale. Il s'occupera lui-même de ses frontières, ses pêches et ses océans.

Dans tous ces champs de compétences et plusieurs autres, Ottawa détient présentement tout ou partie des moyens d'action. Il est dans notre intérêt de nous préparer à exercer notre pleine souveraineté et d'acquérir une expérience pertinente en ce sens. Pour cela, il nous faut une équipe solide, compétente et préparée qui soit à Ottawa pour développer notre expertise sur tous ces sujets; c'est capital.

En attendant, le Québec doit disposer du meilleur rapport de force possible sur tous les terrains; et cela inclut Ottawa. Rappelez-vous de la force qu'avait le Québec quand nous détenions la balance du pouvoir à Ottawa. Tout était possible!

Aujourd'hui, ce scénario est plus que probable, pour peu que les Québécois fassent cause commune derrière le Bloc québécois. C'est pour cette raison que tous les indépendantistes, tous les nationalistes et tous ceux qui ont à cœur le Québec d'abord et avant tout doivent appuyer le Bloc. C'est pour ça que le Bloc est totalement pertinent à Ottawa.

«De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace!», disait Danton.

D'immigrant à citoyen et de citoyen engagé à militant, je suis aujourd'hui candidat à l'investiture pour le Bloc québécois.

La boucle est bouclée.

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