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«Blue Moon» : une monumentale série d'action (VIDÉO)

«Blue Moon» : une monumentale série d'action (VIDÉO)

Au début février 2015, Club illico s’enorgueillissait d’annoncer l’ajout prochain à son répertoire de Blue Moon, nouvelle série originale de Luc Dionne, réalisée par Yves-Christian Fournier (Tout est parfait, Noir) et produite par Fabienne Larouche et Michel Trudeau, d’Aetios.

On nous promettait une distribution du tonnerre, Karine Vanasse en tête, une trame de fond encore jamais exploitée ici, celle des agences de sécurité oeuvrant pour le compte du gouvernement, des intrigues ambitieuses, à teneur militaires et criminelles, un rythme effréné et des punchs à tout moment.

Un an plus tard, on y est. Les 10 premiers épisodes de Blue Moon sont déjà disponibles en intégralité sur la plateforme de vidéo sur demande de Vidéotron. Or, nul besoin d’être client de ce dernier fournisseur de câblodistribution pour se prévaloir de l’offre. Pour 9,99$ par mois, partout au Québec et en Ontario, vous pouvez dévorer cette nouveauté-événement, qui devrait faire jaser cet hiver.

Omerta 2.0

On était hésitants devant Karl & Max, autre titre unique à Club illico, mais Blue Moon, c’est une tout autre histoire. Quelques journalistes, dont l’auteure de ces lignes, ont déjà eu l’opportunité de visionner la première saison en entier, et ont pu constater que les troupes d’Aetios ont rempli leurs promesses, avec ce thriller bourré d’action et de rebondissements, où les alliés deviennent des ennemis, où rien n’est ni blanc, ni noir, et où «on fait le mal pour faire le bien, et on fait le bien pour faire le mal», dixit Luc Dionne. Un suspense proche cousin d’Omerta - la série, pas le film plutôt moyen de 2012 - qui est d’ailleurs, peut-être, le meilleur produit offert par Dionne depuis sa très acclamée fiction de la fin des années 90. «C’est Omerta 2.0», estime d’ailleurs Michel Trudeau, producteur, à qui on doit l’idée originale de Blue Moon, lorsqu’on évoque le parallèle.

Dans Blue Moon, on joue du fusil, on se frotte à des trafics de drogue, d’armes, de blanchiment d’argent, à la corruption, aux motards, ça fait boum!, ça fait pow!, et on ne nous laisse aucun répit. Si vous avez l’habitude de consommer vos sagas télévisées préférées en cuisinant, en tricotant ou en vous entraînant, faites gaffe : Blue Moon requiert toute notre concentration, et vous risquez d’échapper un retournement important si vous loupez le moindre détail. Aussi, vous ne voudrez manquer aucune des superbes images d’Yves-Christian Fournier, qui rivalisent avec n’importe quelle production américaine du genre.

Éventuellement, l’œuvre sera reprise sur d’autres plateformes de Groupe TVA (à l’antenne d’addikTV ou de TVA) mais, sur Club illico, où elle sera exclusive pendant plusieurs mois, vous apprécierez de pouvoir vous enfiler les 10 heures les unes après les autres.

Une dure de dure

La première scène de Blue Moon, un flashback, est troublante. Une fillette, l’air horrifié, tient bien haut les poignets tailladés de sa maman, qui repose dans un bain de sang. Puis, on se ramène à nos jours, où la gamine, Justine (Vanasse) est devenue grande. La jeune démineuse sort tout juste de l’armée canadienne, après une mission en Ukraine, et revient au Québec après le décès de son père. Les premières images, celle du suicide de la maman, nous aideront par la suite à comprendre la personnalité un peu fermée, froide, insaisissable de Justine, qui est «prise en elle-même», avance Karine Vanasse. Justine est une «dure de dure», qui a l’étoffe pour jouer dans la cour des grands.

«On sent qu’elle a quand même un feu qui brûle en dedans, mentionne la comédienne. Mais les blessures sont là, elle a une incapacité d’entrer en contact avec les gens qui l’entourent. Elle pourrait être plus socialement efficace, mais elle a un problème avec l’autorité.»

À la lecture du testament de son père, Justine apprendra qu’elle hérite d’une part importante de la compagnie fondée par celui-ci, Blue Moon, une société paramilitaire privée, agissant souvent sous les ordres de la police, et qui s’attaque surtout à des individus agissant au nom de la «sécurité nationale» et des «secrets d’état», mais qui s’enrichissent impunément au moyen d’activités illicites. À la tête de l’entreprise, Justine retrouvera le trop calme Benoît Lebel (Luc Picard), co-fondateur de Blue Moon et ex-meilleur ami de son père. On comprendra vite que ce Benoît cache des choses, qu’il n’est pas net, qu’il pourrait nuire à Justine. Et tout ça est peut-être vrai… mais pas de la manière qu’on pense.

Parmi les nouveaux collègues de Justine, on rencontrera Robert «Bob» Ryan (Patrice Godin) un «bon gars» qui deviendra un appui solide pour Justine, Milan Garnier (Éric Bruneau), dont la belle gueule n’est pas nécessairement gage de confiance, et Chloé Vincent (Caroline Dhavernas), une experte en informatique au fort tempérament. Isabelle Blais incarne la sœur de Justine, et les comédiens Charlotte Aubin, Alexandre Landry et Clauter Alexandre gravitent aussi dans les rangs de Blue Moon. Notons également la présence, au générique, de Fabien Cloutier, dans un rôle inquiétant ; l’homme n’est pas un mauvais comédien, mais disons qu’il a un peu de mal à nous faire oublier le personnage comique qu’il s’est forgé dans diverses tribunes, dont PaparaGilles.

Plus elle comprendra la nature des engagements de Blue Moon – il faut d’ailleurs se rendre aux dernières minutes de la série pour comprendre l’origine de ce nom -, plus Justine se retrouvera confrontée à ses valeurs. Agressions, détournements de fonds, échanges de services avec des personnes haut placées, chantage, meurtres : la vie chez Blue Moon est loin d’être un long fleuve tranquille. «Quand tu mets ton nez là-dedans, après, tu ne peux plus reculer», l’avertira Benoît. Plus les péripéties évolueront, plus la tension s’intensifiera. Certains placeront soigneusement leurs pions, joueront sur plus d’un tableau. Et tout peut prendre une nouvelle direction, n’importe quand.

Parallèlement à ses missions avec Blue Moon, Justine tentera de comprendre ce qui est réellement arrivé à son père… et sera confrontée à son propre destin au tout dernier épisode. Dieu merci, une deuxième saison a été tournée en même temps que la première et est présentement en montage. Reste à confirmer le moment de mise en ligne sur Club illico.

Club illico, un véhicule efficace ?

La grande question, maintenant : Blue Moon, à elle seule, sera-t-elle un argument suffisamment convainquant pour augmenter le nombre d’abonnés à Club illico, qui se dénombrent aujourd’hui à 260 000? Les Netflix, Tou.tv et Club illico de ce monde sont-ils assez bien ancrés dans les habitudes des Québécois pour rendre adéquatement justice à la qualité d’une fresque comme Blue Moon?

«Je pense que Netflix est relativement populaire, ici, déjà, a noté Michel Trudeau. Ce sont des plateformes à haut volume. Club illico commence à augmenter le sien. Ça prend des produits comme ça, comme Karl & Max, pour en mousser la popularité.»

«Les réactions sont toutes très bonnes. C’est une proposition différente et on est très contents de l’avoir fait», a renchéri Fabienne Larouche, dont la boîte planche aussi, actuellement, sur la deuxième saison de Ruptures, les films Les Bougon et La loi martiale, le dernier droit de 30 vies et les séries Terre de sang et Sur-vie.

«J’étais contente de faire partie d’une série d’action, un thriller, on ne fait pas ça souvent au Québec, a souligné Caroline Dhavernas. La distribution était magnifique, avec des comédiens au talent fou, que je respecte, des êtres humains que j’aime beaucoup. J’avais hâte de travailler avec Yves-Christian Fournier.»

Luc Picard, pour sa part, renoue avec Luc Dionne, 20 ans après Omerta.

«Luc Dionne a le sens de l’intrigue, a signalé Luc Picard. Il sait écrire de bonnes intrigues. C’est assez rare, ça. C’est dommage, mais c’est la chose la plus difficile à écrire. Et lui est bon là-dedans. Ce n’est pas encore dans les habitudes des gens de payer pour regarder la télévision, mais on espère que beaucoup de gens vont voir Blue Moon.»

Blue Moon est accessible dès maintenant sur Club illico.

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