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Budget 2014 - Le gouvernent Couillard se défend d'imposer un régime minceur aux fonctionnaires du Québec

Québec se défend d'imposer un régime minceur aux fonctionnaires
-AX-/Flickr

QUÉBEC - Le gouvernement Couillard se défend d'imposer un régime minceur aux quelque 430 000 employés de l'État avec un projet de loi qu'il compte déposer à l'automne afin de mieux encadrer l'évolution des effectifs et de la rémunération. En plus d'un gel global des effectifs pour les deux prochaines années, le budget du ministre des Finances, Carlos Leitao, prévoit que la rémunération des employés de la fonction publique — qui représente 59 pour cent des dépenses de programmes — devra demeurer compatible avec la cible moyenne de 2,1 pour cent en ce qui a trait à la croissance des dépenses.

Québec fait valoir que l'enveloppe de la rémunération des fonctionnaires, dont les conventions collectives viennent à échéance en 2015, a grimpé en moyenne de quatre pour cent de 2010-2011 à 2013-2014, «un taux bien supérieur à la croissance des paramètres salariaux accordés.»

Au cours de cette période, la croissance des dépenses du gouvernement a été en moyenne de 2,6 pour cent, fait valoir Québec.

En conférence de presse, M. Leitao s'est défendu de vouloir réduire la taille de l'État, affirmant que le projet de loi visait à maintenir la croissance des dépenses à un niveau contrôlable.

Le gouvernement Couillard prévoit qu'environ 15 000 employés des secteurs public et parapublic quitteront annuellement vers la retraite chaque année d'ici 2018-2019, ce qui lui offre la possibilité de «réaffecter stratégiquement» les postes disponibles vers des services directs à la population.

Selon Québec, le gel global devrait lui permettre d'économiser 100 millions $ dès cette année, un montant qui devrait grimper à 500 millions $ pour l'exercice 2015-2016.

«Le but ultime c'est de retrouver notre liberté de choix (...) parce qu'il y a des nouveaux besoins qui s'ajoutent et on doit être en mesure de les financer», a affirmé le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux.

D'après lui, pour être en mesure de répondre à ces nouveaux besoins, le gouvernement du Québec doit «remettre en question ce qui est moins prioritaire».

«Pour qu'on soit capables de garder les dépenses des programmes à un niveau contrôlable, il faut aller à travers le gel des effectifs», a ajouté le ministre des Finances, aux côtés de M. Coiteux.

Les centrales syndicales n'ont pas tardé à dénoncer cette façon de faire du gouvernement Couillard en affirmant que les secteurs public et parapublic peinent déjà à répondre à la demande.

«C'est une augmentation de la charge de travail pour les employés (...) parce que si tu ajoutes du personnel à une place, il va falloir indiquer à quel endroit il faudra couper», a dénoncé le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau.

De son côté, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) estime que ce projet de loi signifie la fin du développement des services publics, ce qui envoie un drôle de message aux jeunes travailleurs, d'après sa présidente, Louise Chabot.

«Est-ce qu'on veut attirer les jeunes dans les services publics? Est-ce qu'on veut maintenir l'expertise ou on veut simplement réduire le secteur public», a-t-elle dit.

Négociations difficiles

Cette annonce du gouvernement Couillard aura vraisemblablement une influence négative sur les négociations avec le Front commun syndical, qui réclame entre autres des hausses salariales moyennes de 4,5 pour cent par année — dont deux pour cent de rattrapage salarial avec le secteur privé — dans les prochains contrats de travail.

Le budget de M. Leitao signale que l'augmentation de la rémunération globale devra tenir compte de la faible croissance des dépenses de programmes ainsi que de la «capacité de payer» des contribuables.

Le président de la CSN n'a pas caché que la situation n'«augure pas très bien» si le cadre financier ne change pas et qu'il sera difficile de s'entendre avec Québec sur de nouveaux contrats de travail.

«Ce qu'on dit, c'est qu'il y a un rattrapage à faire, il y a un maintien et de l'enrichissement à faire, a affirmé M. Létourneau. Nos demandes ne sont pas farfelues.»

M. Létourneau et Mme Chabot n'ont pas écarté que les hausses salariales actuellement réclamées par le Front commun puissent changer au fur et à mesure que les membres des centrales syndicales seront consultés.

«C'est une position de départ, a rappelé le président de la CSN. Une fois aux tables (de négociation) on verra comment tout cela va se dessiner. On souhaite que le gouvernement soit capable de faire preuve de flexibilité.»

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