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Le butin volé par Kadhafi : une piste qui mène à Abidjan

Le butin volé par Kadhafi : une piste qui mène à Abidjan
Radio Canada

Des malles pleines à craquer de dollars américains. Des ex-agents de la GRC infiltrés. Une opération en Libye, en Thaïlande et en Côte d'Ivoire. Enquête sur une rocambolesque histoire en quatre volets. Deuxième épisode : d'étranges liasses.

Une série de Luc Tremblay

L'ex-enquêteur de la GRC Kim Marsh rencontre sa source en Thaïlande. Cette source le met en contact avec un individu qui travaille dans une ambassade africaine à Bangkok. Cet individu sert d'intermédiaire au groupe criminel. Il a des contacts indirects avec le groupe, et il n'a pas eu accès lui-même au magot volé par Kadhafi.

Kim Marsh tente de comprendre à qui il a affaire. Il apprend alors que l'argent se trouve à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Il demande à l'intermédiaire de se rendre là-bas pour se renseigner sur ceux qui ont le Trésor libyen et pour s'assurer qu'ils disent la vérité.

« Avant d'entreprendre une telle opération, il faut vraiment faire une évaluation minutieuse des risques. »

— Martin Kenney, avocat

« Il était crucial que nous puissions voir l'argent, savoir où il se trouve, connaître la distance entre cet endroit et l'aéroport. Et nous voulions que le groupe criminel se charge du transport entre ce lieu et l'aéroport pour que, de là, nous puissions le sortir du pays », explique l'avocat Martin Kenney.

Les instructions de Kim Marsh à l'intermédiaire sont claires. « Il fallait qu'on nous permette de prendre des photos de la cargaison et prendre des échantillons. Nous voulions obtenir un maximum d'informations là-bas pour savoir à qui nous avions affaire. »

Des échantillons du fameux butin

La rencontre a lieu dans un entrepôt de douane à Abidjan. De retour à Bangkok, Kenney et Marsh obtiennent des photos d'une partie du butin. On a montré à l'intermédiaire 40 millions de dollars américains en coupures de 100 dollars.

Les liasses de billets sont placées dans des boîtes métalliques arborant le grand sceau de la Libye. L'emballage des boîtes correspond exactement à celui utilisé par la Banque centrale américaine pour les transferts vers les banques centrales étrangères, selon Kim Marsh.

« Les autorités américaines nous ont appris beaucoup de choses sur la façon de mettre en circulation de grandes quantités de dollars des États-Unis. Les liasses de billets sont mises dans des boîtes métalliques fermées à clef, puis dans des boîtes en carton scellées dans une pellicule plastique, exactement comme celles que nous avions vues. »

— Kim Marsh, ex-enquêteur de la GRC

Mais surtout, Marsh et Kenney ont réussi à obtenir des échantillons du contenu. Ils ont en main quelques billets de 100 $ pris directement dans les caisses montrées à l'intermédiaire.

L'analyse des autorités américaines confirme l'authenticité des billets rapportés par l'intermédiaire. Mais c'est l'analyse des numéros de série de ces devises qui s'avère intéressante. Les coupures de 100 dollars analysées sont numérotées de façon séquentielle et sont sorties des chambres fortes de la Réserve fédérale à New York en mars 2013, soit 18 mois après la mort de Kadhafi.

Le mystère s'épaissit sur la provenance des millions vus à Abidjan.

Mais d'où viennent donc ces billets? À suivre demain, dans le troisième épisode!

Retrouvez également la première partie en cliquant ici.

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