Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Y a-t-il plusieurs civilisations d'extraterrestres dans la galaxie? Des chercheurs ont essayé de savoir

D'après leurs calculs, il y aurait 36 autres peuples technologiques dans notre galaxie. Un chiffre à prendre avec beaucoup de pincettes.
Même si l'humain n'est pas seul dans l'univers, il lui faudrait probablement des milliers d'années pour entrer en communication avec une autre civilisation.
Darryl Fonseka via Getty Images
Même si l'humain n'est pas seul dans l'univers, il lui faudrait probablement des milliers d'années pour entrer en communication avec une autre civilisation.

En 1961, l’astronome Frank Drake a tenté de répondre via les mathématiques à cette question existentielle: sommes-nous seuls dans l’univers? Il a mis au point un calcul avec de nombreuses inconnues, connu sous le nom d’équation de Drake. Son objectif: estimer le nombre d’êtres intelligents qui peuplent d’autres planètes dans la galaxie.

Souvent utilisée et citée, l’équation a aussi un important défaut: beaucoup trop de variables. Combien d’étoiles existent dans la galaxie? Combien de planètes autour? Parmi celles-ci, combien d’habitables? Avec une forme de vie? Qui a développé une technologie capable d’envoyer des signaux dans l’espace? En fonction des chiffres que l’on choisit pour chaque inconnue, on peut trouver un résultat allant de zéro à des milliards de civilisations extraterrestres.

C’est pour cela que des chercheurs ont essayé d’affiner cette équation pour avoir une réponse plus précise. Ils ont publié leurs résultats ce lundi 15 juin dans The Astrophysical Journal. Selon leurs calculs, il pourrait y avoir plus de 30 civilisations intelligentes dans notre galaxie capables de communiquer avec les autres. Ils détaillent au Guardian: “dans la Voie lactée, il y aurait entre 4 et 211 civilisations capables de communiquer avec les autres, 36 étant le chiffre le plus probable”. Mais elles seraient tellement éloignées les unes des autres que les chances de pouvoir dialoguer avec, voire simplement les détecter, seraient extrêmement minces.

Ces conclusions ne font, évidemment, pas l’unanimité chez les scientifiques. Les auteurs ont tenté, avec cette nouvelle équation, d’explorer une piste spécifique, mais la question est si grande et l’étendue des champs à tester si vaste que les hypothèses sont très nombreuses et difficiles à valider.

Le principe copernicien astrobiologique

Pour obtenir ces résultats, l’équipe de chercheurs a décidé d’affiner l’équation de Drake avec ce qu’ils ont appelé le “principe copernicien astrobiologique”. Christopher Conselice, co-auteur de l’étude et professeur d’astrophysique à l’Université de Nottingham explique à CNN: “La principale différence entre notre calcul et les précédents basés sur l’équation de Drake est que nous faisons des hypothèses très simples sur l’évolution de la vie.”

Dans l’équation de Drake, “certains cadres sont assez bien connus (comme le nombre d’étoiles dans la galaxie), mais avec les autres ça se complique”, détaille au HuffPost Gabriel Chardin physicien au CNRS. “Par exemple, on part du principe qu’il y a de la vie sur une planète s’il y a de l’eau et du carbone. Mais d’un autre côté, il ne faut pas que l’eau y soit gelée ou que la surface brûle en permanence pour voir apparaître la vie”, précise-t-il.

C’est pourquoi les chercheurs de l’étude ont tenté de simplifier cette équation. Christopher Conselice et ses collègues ont alors décidé “que la vie se forme de manière scientifique, c’est-à-dire que si les bonnes conditions sont réunies (eau, carbone et positionnement de la planète par rapport à son étoile), la vie se formera. Cela évite l’impossibilité de répondre à des questions telles que:“quelle fraction de la vie évoluera vers une vie intelligente?”

De plus, les chercheurs ont posé des limites sur le moment où peut apparaître la vie intelligente. Par exemple, il a fallu attendre des milliards d’années avant que la vie apparaisse sur Terre, puis encore des millénaires avant que l’être humain ne devienne une civilisation communicante. Alors, les chercheurs sont partis du principe que comme sur Terre il s’est passé environ 4,5 milliards d’années avant de voir une civilisation communicante, il faudra plus ou moins 5 milliards d’années pour voir une vie comparable apparaître sur une autre planète.

Des vraies limites à cette étude

Avec cette simplification, les chercheurs partent du principe que sur ces planètes la vie apparaît de manière similaire à la Terre. Un anthropomorphisme qui dérange l’astrophysicien Jean Schneider, interrogé par Le HuffPost: “comment penser une civilisation non humaine à partir de concepts humains?”

Autre point de blocage de l’équation: on parle d’une forme de vie bien particulière, qui serait capable (et voudrait) communiquer. “Il peut y avoir des formes de vie évoluées, mais qui ne sont pas technologiques”, estime Gabriel Chardin. Jean Schneifer conclut: “Ma stratégie est d’arriver le plus vite possible
à regarder de près ce qui se passe sur les exoplanètes les plus proches. Soit par des interféromètres, soit en allant sur place par des missions interstellaires. On y trouvera des surprises qui nous donneront des idées pour la suite.”

Ce texte a été publié originalement sur le HuffPost France.

À VOIR AUSSI: Le Soleil à portée de main

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.