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Oui, cette alliance est plus que souhaitable, elle devient nécessaire. Pour qu’elle réussisse, nous devons faire cette introspection.
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À nos frères et sœurs péquistes et solidaires, commençons par nous respecter mutuellement. Parlons-nous. Retrouvons nos points communs. Respectons nos quelques divergences. Mais unissons-nous, quelque-soit la forme de cette union.
THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson
À nos frères et sœurs péquistes et solidaires, commençons par nous respecter mutuellement. Parlons-nous. Retrouvons nos points communs. Respectons nos quelques divergences. Mais unissons-nous, quelque-soit la forme de cette union.

À nos camarades solidaires, nous vous invitons à célébrer humblement nos gains. Nous n'avons encore aucune victoire et elle est encore loin. Ce matin, le Québec a un gouvernement conservateur de la Coalition avenir Québec majoritaire pour quatre ans. Il n'y a rien pour se réjouir là. Nous n'avons que 10 député(e)s. C'est seulement un de plus que le PQ. Il en manque encore 53. Et ces gains, aussi stimulants soient-ils, ne sont pas permanents. Rien n'est acquis en politique. Tout est toujours à recommencer.

C'est fait, nous avons enfin battu le Parti québécois. Nous nous souvenons des élections passées et présentes. Nous nous souvenons de la Charte. Nous nous souvenons du mépris, de l'arrogance et des insultes. C'est fini, nous les avons battus. Soyons humbles. Ne succombons pas à la même arrogance. Ils peuvent toujours nous battre aux prochaines élections. Tendons-leur la main. Notre croissance, à nous aussi, passe par là. Le PQ est autant sur notre chemin que nous sommes sur le leur.

Nous pouvons continuer cette guerre fratricide et laisser les conservateurs libéraux et caquistes s'échanger le pouvoir ou nous pouvons nous unir pour offrir une alternative verte, progressiste et indépendantiste.

Bien sûr que nous devons être intraitables sur nos idéaux d'inclusion. Bien sûr, nous méritons d'être considérés comme des égaux. Mais prenons le temps de leur parler sincèrement et avec ouverture. Il y a dans l'autre équipe des gens de qualité que nous gagnerions à avoir à nos côtés. Je pense à Véronique Hivon, une femme remarquable, à Jean-Martin Aussant, fondateur d'Option National, à Paul Saint-Pierre Plamondon, qui a tout fait pour brasser l'arbre du PQ, et à Catherine Fournier, une jeune prometteuse.

Nous ne pouvons additionner bêtement 16% plus 17%, puisque d'autres circonstances impliquent d'autres résultats. Mais force est de constater que nous serions beaucoup plus proches du pouvoir une fois réuni.

À nos ami(e)s péquistes, le réveil doit sûrement être brutal

Le parti que nous chérissions et qui a été l'un des grands artisans du Québec moderne est devenu le 4e parti à l'Assemblée nationale. Nous devons traverser cette épreuve avec humilité. Nous devons réaliser que nous ne pouvons plus nous permettre d'être arrogants ni méprisants envers Québec solidaire. Nous ne pouvons juste plus nous le permettre.

Ce mouvement politique est devenu un mouvement incontestable et incontournable sur la scène politique québécoise. Il a percé le mystère de Québec, a pris d'assaut Sherbrooke et a conquis une partie de l'Abitibi. Il a été compétitif dans plusieurs circonscriptions au Québec. Contrairement au Parti québécois, qui est en déclin d'élection en élection, Québec solidaire est en croissance constante depuis sa création.

Québec solidaire est le parti qui a inspiré la jeunesse québécoise à la politique comme le PQ l'a jadis fait dans les années 70.

Nous ne pouvons pas dire, non plus, que QS divise le vote ou nous a volé un électorat qui nous était dû. QS a gagné honnêtement sa base militante. Elle est jeune et une bonne partie de ses partisans a été initiée à la politique par ce parti. Québec solidaire est le parti qui a inspiré la jeunesse québécoise à la politique comme le PQ l'a jadis fait dans les années 70. Nous sommes maintenant le parti en 4e place.

Dans nos réflexions, j'espère que nous allons réaliser à quel point la charte des valeurs et les politiques identitaires nous ont mis du plomb dans les ailes. C'est nous qui avions choisis Pierre-Karl Péladeau comme chef du parti. Après sa démission, alors que le choix idéal était Alexandre Cloutier, c'est nous qui avions succombé au discours anti-multiculturaliste de Jean-François Lisée. Personne d'autre ne nous a forcé la main.

Oui, cette alliance est plus que souhaitable, elle devient nécessaire. Pour qu'elle réussisse, nous devons faire cette introspection.

N'osons pas blâmer Québec solidaire pour les échecs d'une alliance avec nous dans ces conditions-là. Nous devons rejeter ces discours rétrogrades provenant de l'aile conservatrice de notre parti. Ces discours anti-islam et anti-multiculturalisme ne passent pas le test de la jeunesse québécoise. Sachons que si nous souhaitons sincèrement faire une alliance avec la jeunesse, nous ne pourrons y arriver de façon paternaliste en nous opposant à leurs idéaux de justice sociale, d'environnement et d'inclusion. La balle est aussi dans notre camp. Désirons-nous une partie revanche ou préférons-nous nous unir?

À nos frères et sœurs péquistes et solidaires, commençons par nous respecter mutuellement. Parlons-nous. Retrouvons nos points communs. Respectons nos quelques divergences. Mais unissons-nous, quelque soit la forme de cette union. Bonne réflexion à toutes et à tous. Il nous reste quatre ans pour être enfin prêt.

Ce texte a été coécrit par Nicolas Verdon. Les deux auteurs sont diplômés au BAC en Communication politique à l'UQAM. Pierre-Olivier Bergeron a longtemps milité pour le Parti québécois, tandis que M. Verdon est un sympathisant de Québec solidaire.

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