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Le Canada doit élaborer un plan sérieux de transition énergétique

TEXTE COLLECTIF - Il faut que les politiciens et la société civile canadienne s'engagent en faveur de la réduction de la consommation des énergies fossiles et de la production d'énergies renouvelables. C'est ainsi que nous pourrons faire mieux pour notre économie et l'environnement.
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Ce billet de blogue est cosigné par l'IFMSA-Québec et 270 étudiants et étudiantes en médecine, sciences de la santé et sciences de l'environnement, dont la liste peut être consultée ici.

À notre premier ministre Justin Trudeau,

Alors qu'un an à peine s'est écoulé depuis l'accord historique du COP21 en vue de réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES), nous apprenons avec grand désarroi l'approbation par le gouvernement fédéral des projets de prolongement de l'oléoduc Trans Mountain et de remplacement de la Ligne 3 d'Enbridge, dont les conséquences sur l'environnement et nombreuses communautés en sol canadien sont indubitables. En tant qu'étudiantes et étudiants en santé, nous sommes d'autant plus inquiets que ces projets auront des impacts négatifs importants sur la santé environnementale et celle des populations autochtones.

Ce n'est certainement pas dans l'horizon de sa cible de réduction de 30% des émissions de GES - une réduction de 217 millions de tonnes - que le Canada peut procéder à l'installation des oléoducs de Kinder Morgan. Selon les estimations fédérales, entre 24 et 28 millions de tonnes de GES émaneront de ce geste aberrant sur le plan écologique. Alors que vous annonciez récemment une tarification nationale sur le carbone et la fermeture des centrales au charbon, il ne faudra qu'un peu plus de dix ans pour que les émissions attribuées aux nouveaux projets d'oléoducs effacent complètement les bénéfices attendus par vos initiatives vertes.

Et comment négliger, au-delà de l'impact environnemental encouru par ce projet regrettable, les conséquences catastrophiques de ces installations sur la vie des communautés habitant les territoires ciblés par ces projets? Les Premières nations, les Métis et les Inuits, envers qui la nation canadienne a pourtant promis des efforts de réconciliation et de respect des conditions de vie, seront les premiers mis en péril. Ces derniers seront exposés à la dénaturation de leur milieu, sinon à l'exil de leurs demeures, en plus d'être vraisemblablement condamnés, tôt ou tard, à subir des fuites de gaz et de pétrole, conséquences prévisibles qui, suite à de nombreux incidents, se sont montrés plutôt la norme que l'exception. Faut-il imposer à ces communautés le risque de vivre un incident tel celui de juillet dernier, où une fuite de l'oléoduc d'Husky Energy a engendré un déversement de 225 000 litres de pétrole dans l'écosystème de la rivière Nord Saskatchewan ?

Considérant la retentissante victoire des protestataires sur le territoire Standing Rock du peuple Sioux, il est temps de prendre exemple sur la volonté des peuples à soigner leur environnement et investir dans la richesse du vivre-ensemble, véritables fiertés d'un pays. Considérant les défis climatiques actuels et un besoin sans précédent de solidarité humaine à cet égard, il est absurde aujourd'hui de compromettre ceux-ci par l'acheminement d'une ressource telle que le pétrole, depuis longtemps symbole de domination, et maintenant d'obstination, d'un marché aveugle à la pérennité de l'environnement et du bien-être des futures générations. Donner raison au lobby pétrolier ne rassure aucun citoyen ni ne glorifie la position du Canada à l'international, où une solide transition vers les énergies renouvelables est déjà amorcée auprès de leaders comme la Suède, le Danemark, l'Allemagne, le Costa Rica, l'Uruguay et l'Écosse, notamment.

S'il se veut un leader climatique, le Canada doit élaborer un plan sérieux de transition énergétique. Si les investissements privés dans les énergies fossiles sont encore rentables, c'est que nous en sommes encore trop dépendants. Il faut que les politiciens et la société civile canadienne s'engagent à monter des projets, que ce soit au niveau de la réduction de la consommation des énergies fossiles, par exemple en investissant dans les infrastructures de transport durable, ou au niveau de la production d'énergies renouvelables. C'est ainsi que nous pourrons faire mieux pour notre économie et l'environnement.

Monsieur Trudeau, si le Canada est réellement "de retour" en tant que leader sur la scène internationale, tel que vous l'avez annoncé, ce n'est donc pas en procédant à ce geste qui s'inscrit en rétrograde de notre progrès social, et d'une identité nationale forte de sa diversité et du respect fondamental de ses peuples. C'est par souci pour la population canadienne, ses futures générations et les peuples autochtones qui l'habitent que nous joignons notre voix à celle des nombreux militants écologistes s'opposant aux projets de prolongement de l'oléoduc Trans Mountain et de remplacement de la Ligne 3 d'Enbridge. Le développement économique repose sur les épaules des citoyens de notre pays, et ne devrait être fait au détriment de leur milieu de vie, de leur santé et de leur avenir.

À propos d'IFMSA-Québec

IFMSA-Québec mobilise les 4100 étudiants en médecine du Québec autour des enjeux sociaux, culturels et mondiaux de la santé. Par ses projets de sensibilisation, ses programmes d'échanges et ses prises de position, IFMSA-Québec est vouée à l'amélioration de la santé d'ici et d'ailleurs. Pour plus de détails, www.ifmsa.qc.ca.

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