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Le CH est un lubrifiant social

Le virus des séries contamine même ceux qui n'aiment pas le hockey le reste de l'année, ou du moins ceux qui ne s'y intéressent pas.
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A priori, notre instinct nous dit que le hockey est un sport d'hiver. Mais, comme le ski pour certains, au fond, c'est encore meilleur au printemps. Quiconque a déjà regardé quelques périodes sur une terrasse, en gougounes et bermudas avec une bière à la main, en sera aisément convaincu.

Note aux diffuseurs américains : ceci dit, le hockey, ça se joue le soir. Pas avant 19h. Surtout le samedi. Ça s'appelle La soirée du hockey et Hockey Night in Canada, pas La matinée du hockey et Hockey Afternoon in Canada. Compris? Où est le respect de la tradition sacrée et surtout de l'horloge biologique de l'amateur de sports, je vous le demande? Du baseball en après-midi, c'est extraordinaire. Du hockey en après-midi, c'est contre les lois de la nature et ça cause plein de déséquilibres dans l'Univers. Ok?

Nonobstant la défaite humiliante, sanglante, désespérante de samedi après-midi (voir paragraphe précédent), le parcours de Canadien en séries embellit ce printemps tardif, non? Pour beaucoup d'entre nous, depuis le balayage du Lightning de Tampa Bay, l'air est plus pur. Les couleurs sont plus vives. Le soleil est plus doux. La nourriture goûte meilleur. La bière aussi.

En séries, les voisins recommencent à se parler dans les corridors de leur immeuble, ou alors par balcons interposés. Les passagers échangent des regards complices à bord des autobus, surtout lorsque le chauffeur syntonise le reportage à la radio, et que les voix suaves de Martin McGuire et de Dany Dubé envahissent l'habitacle du véhicule. Les collègues se réunissent à la brasserie du coin après le travail pour regarder le match, ou alors à la machine à café pendant la pause pour partager leurs impressions de celui de la veille. Partout en ville, des conversations entre quidams et purs inconnus sont déclenchées plus facilement. Le CH est un lubrifiant social.

Et la vague emporte tout le monde. Sauf évidemment la poignée de traîtres à la nation, qui s'attirent volontairement l'opprobre public en revêtant les couleurs honnies que sont le jaune et le noir. Chaque année, ces infidèles reviennent nous hanter. À quand la bastonnade, l'écartèlement, ou au moins une charte interdisant ces ostentatoires démonstrations de barbarie, pour ces renégats? Mais je m'égare. L'Ours a de toute façon été abattu, il ne nous reste qu'à en vendre la peau.

Revenons à l'unité que suscite Canadien. Cela est juste et bon, dans une atmosphère politique tendue, une économie chancelante et un climat qui se réchauffe, de posséder de tels points de repère. Canadien est un radeau, que dis-je, un roc auquel nous pouvons tous nous accrocher. Canadien est une pierre d'assise. Canadien est un temple.

Canadien est aussi un remède contre les discriminations. Il n'y aucune division ethnique, nationale, linguistique, sexuelle ou religieuse qu'un t-shirt de Tomas Plekanec ou qu'un selfie avec la face beurrée tricolore ne peut pas effacer. Le virus des séries contamine même ceux qui n'aiment pas le hockey le reste de l'année, ou du moins ceux qui ne s'y intéressent pas. Certes, il reste toujours une minorité de rabat-joie qui semblent immunisés. Mais, à chaque tour que Canadien franchit, ladite immunisation s'estompe. Je parie qu'au défilé sur la rue Sainte-Catherine*, tels des figurants dans The Walking Dead, nous serons tous infectés.

Si vous passez dans le coin du Centre Bell cette semaine, essayez de résister à la tentation de lancer une poubelle dans une vitrine ou d'incendier une voiture. Ça fait désordre et vous nous faites honte. Merci.

* Si les fantômes du Forum le veulent bien. Loin de moi l'idée de risquer de jinxer Canadien avec des prédictions hâtives. D'ailleurs, je vais de ce pas monter à genoux les marches de l'Oratoire Saint-Joseph avec un sac à dos rempli de pucks. Pas de risque à prendre.**

** Bon, va falloir allumer d'autres lampions pour Dustin Tokarski. Quelqu'un a du feu?

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