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Qu'est-ce qui ne tourne pas rond avec la CAQ?

Si le chef de la CAQ est incompétent sur les propositions clés et s'il est imprévisible en matière de finances publiques, alors comment peut-on lui faire confiance?
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Le test des valeurs, véritable cheval de bataille de la CAQ, est irréaliste et électoraliste.
THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson
Le test des valeurs, véritable cheval de bataille de la CAQ, est irréaliste et électoraliste.

Il est de bon ton de dire que l'élection québécoise est ennuyante. Chefs peu charismatiques, enjeux en décalage avec la réalité, débats monotones, voilà quelques éléments qui semblent confirmer un tel ennui. Or, c'est le contraire.

C'est le contraire pour deux raisons: non seulement la question nationale n'a pas disparu, mais un troisième parti politique, la CAQ, est aux portes du pouvoir. Même si la question nationale ne porte pas sur la souveraineté, elle continue de se poser à travers le débat sur l'immigration, débat porté justement par la CAQ.

Dans un tel contexte, il convient de se poser la question de savoir si nous voulons vraiment élire un gouvernement caquiste. Nous avons de bonnes raisons de croire que non, et ce, autant pour des raisons de forme que de fond.

Sur la forme, la CAQ mène une mauvaise campagne. Démission de son président, remplacement de ce dernier par un ex-député caquiste, prêt octroyé par un maire à un député, etc.

Sur la forme, la CAQ mène une mauvaise campagne. Démission de son président, remplacement de ce dernier par un ex-député caquiste, prêt octroyé par un maire à un député, etc., inutile de dire que la CAQ n'inspire pas confiance.

Ajoutons à cela l'incapacité de son chef, François Legault, à expliquer les rouages du système d'immigration et de savoir quelle province canadienne est officiellement bilingue. Comment ne pas voir cela comme un délit d'incompétence?

Le test des valeurs, véritable cheval de bataille de la CAQ, est irréaliste et électoraliste.

Sur le fond, le test des valeurs, véritable cheval de bataille de la CAQ, est irréaliste et électoraliste. Irréaliste, car l'expulsion de ceux qui ne le passeraient pas serait juridiquement impossible à appliquer. M. Legault soutient maintenant qu'il sera possible de le repasser autant de fois qu'échoué, ce qui n'est pas sérieux. Électoraliste, car l'intention n'est pas d'améliorer l'intégration des immigrants, mais de gagner des comtés.

On peut dire sans hésiter que le test des valeurs de la CAQ est ce que la Charte des valeurs est au PQ: irréaliste, électoraliste et, surtout, sans convictions.

Ne nous y trompons pas. L'intégration des immigrants est un enjeu fondamental. Il en va de la perpétuation de notre culture francophone et du respect des droits fondamentaux de chacun. Mais l'aborder de cette façon ne peut que diviser les Québécois.

Cet enjeu révèle aussi le fait que la question nationale n'a pas disparu, mais qu'elle s'est déplacée: elle ne porte plus autant sur les options souverainistes et fédéralistes, mais sur le modèle d'intégration et d'aménagement de la diversité.

Elle se pose en des termes différents, que nous avons de la difficulté à aborder sereinement. Et les propositions irréalistes et électoralistes de la CAQ en matière d'immigration ne font rien pour améliorer la sérénité du débat.

Le cadre financier de la CAQ s'appuie sur des revenus plus élevés que prévu par le ministère des Finances du Québec, de sorte qu'elle fait des promesses électorales avec de l'argent qui n'existe pas.

Les propositions économiques de la CAQ ne sont pas plus réalistes. Le cadre financier de la CAQ s'appuie sur des revenus plus élevés que prévu par le ministère des Finances du Québec, de sorte qu'elle fait des promesses électorales avec de l'argent qui n'existe pas.

Rappelons que M. Legault fut le ministre péquiste qui prépara le budget de la première année d'un Québec souverain. Il fut celui qui insista pour que le pouvoir politique intervienne dans les affaires de la Caisse de dépôt et placement du Québec et que le gouvernement aille piocher dans le fonds des générations.

S'il est élu, parions que les instincts interventionnistes de M. Legault ne faibliront pas. Soulignons, à titre d'exemple, qu'il a déjà annoncé qu'il renégociera le contrat donné par la Caisse de dépôt et placement du Québec à Alstom pour la construction du Réseau express métropolitain (REM).

Si donc on ne peut pas faire confiance à un parti politique pour gérer ses affaires internes correctement, si son chef est incompétent sur les propositions clés de son parti et s'il est imprévisible en matière de finances publiques, alors comment peut-on faire confiance à un tel parti? La réponse est simple: il est impossible de faire confiance à la CAQ.

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