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BLOGUE Caricature d'Aislin: la CAQ n’a rien à voir avec le KKK

Espérons qu'il ait compris que de telles insinuations, en plus d'être absolument ridicules, n'ont rien à faire dans une saine démocratie.
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François Legault
LUDOVIC MARIN via Getty Images
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Vendredi dernier, en publiant lui-même une caricature refusée par The Gazette, le caricaturiste Aislin a prouvé que les anglophones anti-Québécois sont envahis par la plus absurde des paranoïas du moment qu'un gouvernement place les intérêts du Québec d'abord.

En remplaçant le « A » du logo caquiste par le bonnet emblématique du Ku Klux Klan, Terry Mosher a dépassé les limites. Comment comparer un gouvernement démocratiquement élu, et jusqu'à maintenant soutenu par une écrasante majorité de la population québécoise, avec une secte sanguinaire ayant massacré des Noirs américains après la guerre de Sécession? Même The Gazette n'a pas voulu de ce chiffon aussi infondé que mesquin, avec raison. D'ailleurs, au moment de l'écriture de ce texte, Terry Mosher a retiré la caricature de Twitter et de Facebook, en admettant être allé trop loin.

Si on connaît à une majorité d'anglophones du Québec une peur quasi-irrationnelle du souverainisme québécois, que cette caricature rappelle qu'au-delà de ça, ils en ont aussi contre toute manifestation du nationalisme québécois. La Coalition Avenir Québec a beau défendre un nationalisme culturel et revendicateur, cela ne veut pas dire qu'elle souhaite faire du Québec un pays, son chef l'a répété ad hominem.

Des larmes de crocodile

Pourtant, il semblerait que ce ne soit plus important pour le « goon » de The Gazette, qui a le soutien de bon nombre d'utilisateurs de Twitter (anglophones évidemment). Non contents d'être majoritaires au Canada, de dominer l'Amérique du Nord et d'avoir colonisé le monde entier, les anglophones s'acharnent sur le seul État où les francophones sont majoritaires en Amérique, lequel ne dispose même pas de tous les pouvoirs d'un vrai pays. En plus de disposer du pouvoir politique, l'anglais souhaite s'emparer de la position de victime, s'imaginant gravement persécuté par les vilains francophones qui, à défaut de se gouverner eux-mêmes, font du mieux qu'ils peuvent avec les pouvoirs qu'a bien voulu leur consentir Her Majesty the Queen.

Non contents d'être majoritaires au Canada, de dominer l'Amérique du Nord et d'avoir colonisé le monde entier, les anglophones s'acharnent sur le seul État où les francophones sont majoritaires en Amérique, lequel ne dispose même pas de tous les pouvoirs d'un vrai pays.

Ce n'est pas sans rappeler les caricatures de M. Mosher à l'époque où Louise Beaudoin était ministre péquiste en charge de l'application de la loi 101, lesquelles la montraient sous les traits d'une louve des SS, le corps nazi chargés de l'extermination des Juifs. Ainsi, il semblerait que lorsque les champions du nationalisme québécois sont portés au pouvoir, les anglophones s'inventent un génocide pour se travestir en victimes de l'histoire, eux qui en sont pourtant les gagnants incontestables.

C'est d'autant plus ironique lorsqu'on sait que le Ku Klux Klan canadien était une société d'anglophones protestants soucieux de préserver le caractère britannique de la colonie, militant pour l'abolition complète des écoles francophones au Canada. Le KKK canadien a également brûlé des Églises catholiques au Québec et détruit le Collège de Saint-Boniface, université francophone du Manitoba, tuant 10 personnes du coup.

Les anglophones ne sont pas en danger

Au grand dam des lecteurs de The Gazette, le temps où le ministre Jean-Marc Fournier se disait inquiet de «l'assimilation» des anglophones au Québec est bel et bien révolu. En 2019, force est de constater que le Québec ne cesse de s'angliciser en que les anglophones sont loin d'être menacés où que ce soit sur Terre. Néanmoins, ce n'est pas ce qui les empêche de vouloir se placer dans une posture victimaire qui serait probablement plus attendrissante s'ils n'étaient pas majoritaires au sein du Canada et du continent nord-américain.

Néanmoins, ce n'est pas ce qui les empêche de vouloir se placer dans une posture victimaire qui serait plus attendrissante s'ils n'étaient pas majoritaires au sein du Canada et du continent nord-américain.

Espérons que Terry Mosher a compris que de telles insinuations, en plus d'être absolument ridicules, n'ont rien à faire dans une saine démocratie où l'on devrait pouvoir débattre sans se faire automatiquement traiter de nazi ou encore de membre du KKK.

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