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Catherine Ashton à Téhéran pour relancer les relations Iran-UE et parler du nucléaire

Catherine Ashton à Téhéran pour relancer les relations Iran-UE et parler du nucléaire

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton rencontre dimanche les principaux responsables politiques iraniens lors d'une visite à forte valeur symbolique pour les relations entre l'Iran et l'Union européenne mais aussi pour évoquer le dossier nucléaire.

C'est la première fois depuis 2008 et la visite de Javier Solana qu'un chef de la diplomatie européenne se rend à Téhéran. L'UE est un acteur clé des négociations nucléaires et Mme Ashton joue un rôle central dans les difficiles discussions actuelles en vue de parvenir à un accord définitif sur ce dossier.

Mme Ashton "se rend à Téhéran pour une série de réunions à haut niveau", a indiqué l'UE, ajoutant que cette visite bilatérale serait "centrée sur une série de dossiers d'intérêts pour les deux parties".

"Mme Ashton vient à Téhéran en tant que responsable de la politique étrangère de l'Union européenne et évoquera les relations bilatérales avec Téhéran (...). Naturellement, la question nucléaire sera également abordée", a déclaré Majid Takht-Ravanchi, ministre adjoint iranien des Affaires étrangères, cité par les médias iraniens.

Dimanche, Mme Ashton doit rencontrer le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, le président Hassan Rohani et Ali Larijani, le président du Parlement dominé par les conservateurs.

Cette visite a été facilitée par le réchauffement des relations entre l'Iran et les pays occidentaux après l'élection de M. Rohani, un modéré, et l'accord conclu pour six mois en novembre avec les grandes puissances (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) pour régler la crise nucléaire.

Ce plan d'action conjoint, entré en application le 20 janvier, prévoit un gel de certaines activités nucléaires sensibles iraniennes en échange de la levée d'une petite partie des sanctions occidentales qui étranglent l'économie du pays.

Les relations avec l'UE s'étaient fortement dégradées après la mise en place en 2012 de sanctions économiques contre l'Iran afin de faire plier Téhéran sur le dossier nucléaire.

"Elle vient pour mettre de l'huile dans les rouages des relations avec l'Iran", a déclaré à l'AFP un diplomate européen basé à Téhéran. "Mais c'est aussi un geste de bonne volonté de l'UE".

Plusieurs chefs de diplomatie européens se sont succédé ces derniers mois en Iran après la signature de l'accord de Genève et des gestes d'ouverture de M. Rohani, qui a affirmé vouloir reprendre des relations "constructives" avec l'Occident et résoudre la crise nucléaire.

La question des droits de l'Homme doit aussi être évoquée, même s'il s'agit d'un sujet de discorde régulier, les Occidentaux critiquant l'usage fréquent de la peine de mort en Iran et les emprisonnements d'opposants politiques, selon l'entourage de la délégation.

Des députés conservateurs avaient dénoncé la rencontre en décembre entre une délégation de parlementaires européens et les colaureats 2012 du Prix Sakharov, l'avocate Nasrin Sotoudeh et le cinéaste Jafar Panahi.

Samedi soir, Mme Ashton a rencontré des représentants de la société civile, dont des femmes, selon des sources proches de la délégation.

Cette visite intervient également avant une réunion politique entre les responsables iraniens et du 5+1, le 17 mars à Vienne.

M. Zarif a affirmé à plusieurs reprises qu'un accord était possible dès juillet, mais plusieurs questions sensibles demeurent, en particulier la taille du programme d'enrichissement de l'Iran, le site d'enrichissement de Fordo et le réacteur à eau lourde d'Arak.

Les Occidentaux demandent la fermeture de ces deux sites, ce que Téhéran refuse catégoriquement. L'Iran se dit prêt à prendre des mesures pour garantir qu'il n'y aura pas de déviation de son programme civil vers un but militaire.

Les Occidentaux et Israël soupçonnent en effet l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie farouchement.

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