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Catherine Dorion accuse Éric Duhaime de «faire une crise du bacon»

La députée solidaire est revenue sur la demande de rétractation formulée par l'animateur.
Catherine Dorion.
Facebook/Catherine Dorion
Catherine Dorion.

La députée solidaire de Taschereau, Catherine Dorion, a accusé Éric Duhaime de «faire une crise du bacon» à son endroit.

L'animateur du FM93 décrie depuis une semaine des propos que la députée solidaire a tenus en compagnie de l'auteure-compositrice-interprète Safia Nolin dans un balado diffusé sur YouTube le 24 mars dernier.

«Oui, ils [les radios parlées privées de Québec] vont radicaliser du monde, du monde qui font des actes haineux, du monde qui font des meurtres, ils vont faire ça. C'est pour ça que je trouve ça dangereux», avait-elle déclaré, déplorant le «climat médiatique» qui a cours en ce moment.

Ce moment se trouve vers 1h02m dans la vidéo ci-dessous.

L'animateur Éric Duhaime a par la suite invité la députée solidaire à venir s'expliquer en ondes.

«Ce que je trouve dangereux dans ce que Catherine Dorion a dit là, c'est qu'il y a un sous-entendu qu'on serait des agents provocateurs de radicalisation. Ça peut même être criminel ce dont elle accuse les gens dont elle parle. [...] Je veux savoir ce qu'elle pense véritablement. Je veux savoir qui j'ai radicalisé et si elle a des preuves de qui j'ai forcé à tuer ou à provoquer la haine. [...] Si vous avez des preuves, déposez-les, sinon venez ici préciser votre pensée, ça presse.»

L'invitation demeurée sans réponse pendant la semaine, Éric Duhaime a ensuite demandé, dimanche sur sa page Facebook, à Mme Dorion de se rétracter.

Mise en demeure par Radio X

Devant se rendre au FM93 afin de s'exprimer sur le sujet lundi après-midi, la députée de Taschereau a été prise de court par une mise en demeure acheminée par une station concurrente à celle d'Éric Duhaime, Radio X.

Sur sa page Facebook, Catherine Dorion a diffusé une vidéo en direct où elle explique ses propos. «T'as exagéré tout ce que j'ai dit», répond-elle d'emblée.

Sur le fond, elle estime toujours qu'«il y en a au Québec qui contribuent à la détérioration du climat social, et il y a des nuances, même dans ta station au FM93. Il y en a qui travaillent comme du monde et qui sont capables d'introspection. Mais il y en a qui contribuent à la détérioration du climat social en donnant toutes sortes d'opinions négatives sur les musulmans, sur les intellectuels, les féministes, les autochtones, les étudiants, les cyclistes, les environnementalistes, les fonctionnaires, les syndicats, les B.S., la gogauche, les artistes, etc.»

«Ça commence à faire pas mal de monde qui sont tannés de vous entendre basher sur eux autres. Et c'est de ça que j'ai parlé dans mon podcast

Elle estime que la sortie virulente d'Éric Duhaime et la mise en demeure de Radio X sont motivées par «la peur que le vent change de bord» et que les personnes qu'elles citent cessent de subir des attaques et répliquent. «Votre règne est en train de passer date, les gars, parce que vous n'allez plus chercher du nouveau monde», pense-t-elle.

«Je te parle à toi [Éric Duhaime] parce que c'est toi qui as fait une crise de bacon depuis une semaine sur mon cas, mais sinon je n'aurais pas parlé de toi. Tu ne m'intéresses pas vraiment, Éric. Je pense très rarement à toi. Pour tout te dire, ce n'est pas toi que j'haïs», lance-t-elle, soutenant qu'elle préfère utiliser son temps pour «rassembler les gens».

Elle invite l'animateur à se démener, ce qui l'amènera à «constater les limites de ton pouvoir, ça va juste te faire du bien. Une petite leçon d'humilité, je pense que tu en as besoin, bien humblement».

Pour conclure, la députée demande à Éric Duhaime de diffuser en ondes un message:

«Éric Duhaime, t'es pas coupable ni directement, ni indirectement d'un meurtre. Relaxe. Sauf que: on est collectivement responsable de cette ambiance médiatique là, qui est une ambiance de confrontation, de bitchage, de haine, autant les faiseurs d'opinions qui parlent tout le temps d'islam et des musulmans, que les élus ou les personnes qui ont un gros micro et qui choisissent de ne pas vous faire face parce qu'ils ont peur de se faire basher par vous autres, parce qu'ils ont peur de perdre leurs élections ou parce qu'ils ont peur de se faire poursuivre. Moi j'ai décidé que je ne vais pas me taire. [...]»

Écoutez l'intégrale de la vidéo de Catherine Dorion ici:

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