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Ce «code-barres quantique» permettrait de vérifier avec un téléphone intelligent si vous êtes face à une contrefaçon

Les scientifiques ont trouvé un moyen de créer des «signatures» atomiques uniques.
Quantum Base

Méfiez vous des contrefaçons. Si l'on pense souvent aux sacs de marques de luxe et autres produits électroniques chinois, la vente de faux n'est pas qu'un manque à gagner pour les grandes sociétés. Elle peut aussi coûter des vies: 120 000 personnes meurent chaque année en Afrique, juste à cause des faux médicaments anti-malaria, selon l'OMS.

Mais les choses pourraient bien changer avec Q-ID, une sorte de code-barres quantique infalsifiable (jusqu'à preuve du contraire). Une découverte d'une équipe de chercheurs de l'université de Lancaster. présentée lors d'une exposition de la Royal Society britannique, le 3 juillet.

Grâce à un procédé technique sur lequel ils travaillent depuis des années, les scientifiques ont trouvé un moyen de créer des "signatures" atomiques uniques. Cerise sur le gâteau: il suffit d'un simple téléphone intelligent (ou d'un capteur bon marché) pour vérifier cette signature et s'assurer que l'on n'a pas affaire à une contrefaçon.

Des billets de banques aux médicaments

Le système est minuscule, mille fois plus petit que l'épaisseur d'un cheveu. Et facile à produire. Il serait ainsi possible de l'intégrer à tout et n'importe quoi: vêtements, voitures bien sûr, mais aussi médicaments, billets de banque, objets connectés, etc. Les chercheurs envisagent même de l'intégrer directement à des aliments (mais n'ont pas encore réalisé de tests sanitaires).

Cette technologie, brevetée et qui pourrait être disponible pour le public d'ici moins d'un an, sera vendu par Quantum Base, une start-up créée par l'université. Si la création de ces codes-barres est bon marché, comme l'affirment les chercheurs, cette découverte pourrait même servir à bien d'autres choses.

D'ailleurs, ce n'est surement pas pour rien que ces travaux ont été financés par la Royal Society, le Conseil de la recherche britannique ou encore le GCHQ, les services de renseignements du Royaume-Uni.

Le graphène et ses louables imperfections

Comment fonctionne cette technologie? Tout se passe au niveau quantique, dans l'infiniment petit. Les chercheurs utilisent une technique appelée "confinement quantique". Pour faire simple, ils vont utiliser un ensemble d'atomes placés dans un ordre bien particulier (un réseau cristallin).

Cela force les électrons (les petites particules qui gravitent autour du noyau des atomes et dont le mouvement est à la base de l'électricité) à se déplacer d'une manière très précise. Mieux: à chaque fois qu'une structure de ce type est créée, ce confinement quantique est différent. Ainsi, chaque création possède une signature, avec un déplacement des électrons spécifique, unique.

Le problème, c'est qu'il est très difficile de repérer ce cheminement des électrons. Pour réussir ce tour de force, les chercheurs ont utilisé une caractéristique particulière des matériaux en 2D, à l'instar du célèbre graphène. Ce sont des structures entièrement plates, composées d'atomes.

Ils ont de très nombreuses propriétés étonnantes. Ici, celle qui nous intéresse, c'est leur capacité à réfléchir la lumière. Quand on éclaire une structure de ce type, cela excite les électrons qui se mettent à bouger. Puis ils finissent par se calmer. Mais en faisant cela, ils émettent à leur tour un signal lumineux lié à leur mouvement... justement limité par le confinement quantique.

En bref, il suffit donc de diriger une lumière particulière vers ce minuscule code-barres, puis de déchiffrer le signal lumineux émis en retour, unique et impossible à copier. En tout cas jusqu'à ce que des contrebandiers trouvent la parade à cette nouvelle méthode.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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