Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Ce qu'on ne dit pas à propos du fait d'être maman

Tu sais ce qu'on ne dit pas à propos du fait d'être maman? Tu sais ce qu'on tait, parce que c'est «normal»? Sûrement que tu le sais en fait, mais comme je suis légèrement excédée, je vais en faire une liste, ça me calmera peut-être.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Oui oh ça va, on en a déjà parlé 1500 fois, quand on devient maman, on a des nouvelles angoisses, du stress, des craintes, on a des doutes, de la culpabilité même et quelques kilos en trop en plus des cernes.

ON SAIT.

Tout le monde sait ça maintenant, ok, passons.

Mais tu sais ce qu'on ne dit pas à propos du fait d'être maman? Tu sais ce qu'on tait, parce que c'est «normal»? Sûrement que tu le sais, en fait, mais comme je suis légèrement excédée, je vais en faire une liste, ça me calmera peut-être.

Oui, parce que quelque part, je savais déjà tout ça, mais depuis que je suis séparée du père, ça me saute au visage comme une harpie qui voudrait me décapsuler la glotte avec une cuillère à café.

Alors ouais, super, tout le monde ne pense pas comme ça et même tout le monde ne le vit pas du tout de cette manière, il n'empêche que ça reste des exceptions, alors que les exceptions, ça devrait être ça :

Tu es maman donc tu ne comptes pas

Tu les as voulus tes enfants, tu peux mettre ça sur le compte des hormones, ce sont TES hormones, donc tes enfants, tu les gères de 7h du matin à 6h59 le lendemain, ça va de soi, tu es responsable d'eux, tu te dois donc de t'oublier entièrement pour ne te consacrer qu'à leur bien-être. Et si tu comptes refaire tes besoins ou prendre une douche SEULE ou sans quelqu'un qui te parle avant que ta famille décide (sans toi) de la date à laquelle elle te le repermettra, tu DÉLIRES.

Tu es maman donc tu sais

Oui, c'est à TOI de savoir leur pointure, leurs allergies, leur poids, leur taille, la date du rappel du vaccin et de la sortie à la piscine. C'est à toi que revient l'honneur de remplir les papiers de la rentrée, c'est toi qui connais le mieux les dates de naissances et les dates d'inscription.

Tu es maman donc tu es coupable

Tes enfants sont malades, on t'appelle TOI en premier, faudrait que tu viennes les chercher, tu les as pondus, tu les récupères, merci. Le papa n'a pas appelé la garderie pour prévenir de leur absence? C'est évidemment toi qui va prendre le blâme.

Ta fille a une infection pulmonaire et tu ne l'emmènes que maintenant chez le médecin, tu n'as pas honte? Comment ça tu viens de la récupérer, tu ne l'avais pas de la semaine? Mais démerde-toi ma grande, t'avais qu'à proposer ton aide aussi.

Tu es maman donc ce n'est pas pareil

«Tu es leur mère quand même».

Pourquoi «quand même»?

Oui, oui, tu es leur mère. Tout comme leur père est leur père. Mais ce n'est pas pareil.

Toi tu ne comptes pas pareil.

Tu es maman donc tu t'écrases

Tu travailles moins, tu prends tes vacances, tu fais les trajets, tu vérifies, tu prends le temps, tu laisses ta part, tu le feras plus tard...

Tu es maman donc c'est normal

Tout cela est normal. Dans l'inconscient collectif, tout cela est normal. Et même le jour où tu pètes les plombs d'avoir été contrainte d'assumer seule avec comme seule contrepartie d'être traitée comme un meuble sans âme, quand tu en as assez d'entendre que «ce n'est pas pareil», que tu n'as plus vraiment d'estime pour ce que tu vaux réellement, parce que tu n'en es plus vraiment sûre au fond, et que tu prends la plus difficile des décisions, tu entends «tu es partie, tu assumes, c'est normal que tu n'aies rien, regarde, tu n'as rien apporté au foyer».

Tu sais quoi?

On ne vaut pas rien.

On vaut tout.

On vaut de se partager les galères comme les bons moments, on vaut d'être soutenue dans nos choix et accompagnée dans nos doutes. On vaut 30 minutes dans une salle de bain sans être interrompue par quiconque, on vaut de dire stop, on vaut des pauses et des bols d'air. On vaut d'être respectée.

On vaut bien plus que des zéros sur des comptes en banque.

On est maman, mais pas seulement.

On est nous.

On en a marre d'être tout.

Et j'envoie des câlins à toutes les exceptions, à celles qui ont su s'imposer en tant qu'elles-mêmes, à ceux qui partagent sans compter, à celui qui me répète tous les jours que je n'ai pas à être une martyre mais juste moi, parce que j'en ai le droit.

VOIR AUSSI :

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.