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Cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques : la nostalgie de mon enfance

Au-delà des athlètes à qui l'on s'attache instantanément, des limites du corps humain qui sont repoussées Dieu seul sait comment et des scandales qui font le bonheur des journalistes, la plupart des Jeux olympiques marquent notre imaginaire grâce à la qualité de leurs cérémonies d'ouverture. De Lillehammer à Vancouver, en passant par Atlanta, Sydney et Pékin, voici le survol des souvenirs du gamin émerveillé que j'étais et que je resterai.
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Au-delà des athlètes à qui l'on s'attache instantanément, des limites du corps humain qui sont repoussées Dieu seul sait comment et des scandales qui font le bonheur des journalistes, la plupart des Jeux olympiques marquent notre imaginaire grâce à la qualité de leurs cérémonies d'ouverture. De Lillehammer à Vancouver, en passant par Atlanta, Sydney et Pékin, voici le survol des souvenirs du gamin émerveillé que j'étais et que je resterai.

En 1994, lorsque mes yeux de petit garçon ont aperçu des dizaines de trolls émerger du sol et que l'univers des contes et légendes nordiques m'a été raconté devant des dizaines de milliers de Norvégiens habillés de blanc, Lillehammer venait de m'initier à l'une des plus belles traditions du monde : celle des cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques.

Deux ans plus tard, alors que la ville d'Atlanta avait la responsabilité de souligner le 100e anniversaire des Jeux olympiques modernes, ce n'est ni la déclaration d'ouverture du président américain Bill Clinton, ni la torche olympique portée par Mohammed Ali, atteint de la maladie de Parkinson, qui ont retenu mon attention, mais plutôt la chanson thème interprétée par Céline Dion. Je me revois encore, entouré de mes parents et de mon frère dans une chambre d'hôtel des Laurentides, regarder le « monsieur des nouvelles » nous raconter comment Dame nature avait déversé son fiel dans les eaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Impressionné, troublé et inquiet, mais surtout impatient de voir la petite fille de Charlemagne chanter devant des milliards de téléspectateurs à travers le monde.

Ce soir-là, après environ six heures à glisser au parc aquatique et à me rappeler que les petits blonds à la peau pâle ont le don d'attirer les foudres du Dieu Soleil, j'étais occupé à dodeliner de la tête, épuisé des rougeurs qui me parcouraient le corps et dépassé par la fatigue de la journée. C'est ainsi avachi sur le lit que je me suis endormi 15 minutes avant l'entrée en scène de mademoiselle Céline... Quelque 16 ans depuis ce mémorable croque-en-jambes du destin, je me rattrape en écoutant une fois par semaine The Power of the Dream, la pupille humide, le cœur en chamade et la confiance dans l'âme, en marchant vers mon bureau du Stade olympique.

À mon humble regret, je n'ai pratiquement aucun souvenir des spectacles de Nagano en 1998, de Salt Lake City en 2002, d'Athènes en 2004 et de Turin en 2006. Pourtant, en faisant la découverte des paysages de l'Australie durant la vidéo d'ouverture de Radio-Canada, en ayant un aperçu de la culture aborigène du pays et en voyant une petite fille entourée de magnifiques créatures aquatiques, suspendue au-dessus des 110 000 spectateurs du stade olympique, je me souviens m'être fait la promesse de visiter un jour le pays des kangourous, des koalas, du diable de Tasmanie, de la Grande Barrière de Corail, de l'Opéra de Sydney, du Harbour Bridge, du désert et des plages de sable.

À ce jour, mes derniers souvenirs de cérémonies d'ouverture réussies remontent à 2008, lorsque les Chinois ont atteint des sommets de raffinement et de bon goût, en faisant du lancement des Jeux de Pékin l'un des plus beaux de l'histoire. Quelque 900 jours plus tard, l'extase orientale a été tristement suivie par la belle pagaille de Vancouver. La mémoire étant ce qu'elle est, je ne me souviens de pratiquement rien d'autre que des problèmes techniques pour allumer la flamme olympique, de l'absence quasi totale du français, de la mièvrerie conservatrice des différents tableaux représentant la culture canadienne, du choc ressenti en voyant Sarah McLachlan faire du lipsing et du coup de grâce assené par les innombrables fausses notes de Garou, au moment d'interpréter Un peu plus haut, un peu plus loin...

En ce vendredi 27 juillet, les Anglais auront eux aussi la chance de montrer au reste du monde à quoi ressemblent leurs valeurs, leur culture et leur histoire. Sous la supervision du metteur en scène et réalisateur Danny Boyle (Slumdog Millionnaire), doté d'un budget de 130 millions $, prévoyant une participation de Sir Paul McCartney, quelques références à la campagne bucolique du Royaume-Uni, aux tragédies de Shakespeare, au mythique James Bond et à beaucoup plus, le spectacle de la capitale britannique peut difficilement faire pire que celui de la métropole britanno-colombienne.

D'ici là, ne nous reste plus qu'à tenter de prédire le nom des vedettes qui accompagneront l'ex-Beatle sur la grande scène, en plus de miser sur les pays qui imposeront les vêtements officiels les plus ridicules à leurs athlètes. Les paris sont ouverts.

Que la fête commence!

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