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«C’est comme ça que je t’aime»: sexe, carabines et éclats de rire

Deux couples en crise, de l’infidélité, de la violence... le tout campé dans les années 1970 et parsemé de petits gags niaiseux à souhait.
Jocelyn Michel/Radio-Canada

Dire que la série C’est comme ça que je t’aime était attendue par les fans des Invincibles et de Série noire serait un euphémisme. Et ces derniers risquent de ne pas être déçus: la nouvelle série de François Létourneau et de Jean-François Rivard, en quelque sorte un savant mélange de leurs deux succès télévisuels, frappe dans le mille.

Deux couples en crise, de l’infidélité, de la violence, tout ça campé à Sainte-Foy, dans les années 1970, et parsemé de petits gags niaiseux à souhait. Voilà comment on pourrait résumer cette nouvelle oeuvre de dix épisodes, qui nous plonge dans le drame du couple à la dérive... tout en nous faisant rire aux éclats.

La série, dont les deux premiers épisodes ont été présentés à la presse ce mercredi, sera disponible en intégralité dès vendredi sur Tou.tv extra.

Rage meurtrière

«As-tu déjà eu envie de tuer quelqu’un?» demande Serge à son ami Gaétan, alors qu’il est bien décidé à éliminer l’amant de sa femme. La phrase aurait aussi pu être prononcée par Huguette, profondément malheureuse dans sa vie de femme au foyer et excédée par son mari.

On suit donc deux couples – Gaétan (François Létourneau) et Huguette (Marilyn Castonguay), ainsi que Serge (Patrice Robitaille) et Micheline (Karine Gonthier-Hyndman) – qui se retrouvent face à leurs problèmes une fois leurs enfants partis au camp de vacances… et qui se lanceront dans la criminalité pour mieux raviver une flamme éteinte.

La série s’ouvre sur une scène de carnage, dont la temporalité est inconnue. Puis, un «journaliste» du Soleil, ainsi que les trois enfants des deux couples, devenus grands, sont interviewés, façon documentaire – un style qui rappelle dès les premières scènes celui des Invincibles. On apprend alors que les Delisle et les Paquette deviendront «les criminels les plus célèbres de l’histoire du crime organisé de la région de Québec».

On fait alors un retour en arrière pour découvrir les vies «plates» de Gaétan et Huguette, parents d’un petit garçon un peu efféminé et futurs parents d’un enfant à naître – un couple qui s’est un peu oublié. Huguette, de son côté, a véritablement développé une hargne pour son mari, qu’elle trouve trop intransigeant avec leur fils, et on peut lire dans ses yeux qu’elle pense sérieusement à le tuer. C’est elle qui deviendra le personnage central de la série, portée par une Marilyn Castonguay solide et désarmante.

Son mari, Gaétan, est un beau loser – le genre de personnage que François Létourneau s’écrit habituellement, et qu’il interprète toujours à la perfection! – qui veut avoir l’air d’encourager sa femme à être «moderne», mais qui ne fait rien pour l’aider, au fond. On se surprend quand même à le trouver un peu attachant, à travers sa candeur, comme on pouvait aimer P-A, à l’époque des Invincibles, malgré toutes ses manigances.

Micheline et Serge sont au bord du divorce, alors que la chargée de cours à l’université découvre sa sexualité avec d’autres hommes, au grand dam de Serge – «quand ma femme me parle, je comprends pas ce qu’elle me dit», confiera-t-il lors de la présentation des personnages.

François Létourneau et Patrice Robitaille
Radio-Canada
François Létourneau et Patrice Robitaille

C’est d’abord le couple qui au coeur de cette série – un peu comme c’était le cas avec Les Invincibles. Mais le crime (ou plutôt, l’initiation à la criminalité) prendra une place importante dans la trame narrative, ce qui n’est pas sans rappeler les délicieuses aventures de Patrick et Denis dans Série noire.

«Disons que ceux qui ont aimé Les Invincibles et Série noire seront en terrain connu», avance François Létourneau (qui signe ici sa première série télé en solo).

Pourquoi en 1974?

L’auteur s’est inspiré d’un souvenir de jeunesse pour l’écriture de cette série. En allant reconduire son fils à son camp de vacances, et en appréhendant un peu de se retrouver seul avec sa blonde, il s’est souvenu que ses parents lui avaient annoncé qu’ils se séparaient alors que lui-même revenait de son camp de vacances, nous avait-il confié en entrevue.

C’est donc pour cette raison que l’action se déroule en 1974… mais aussi parce que l’époque servait bien le propos. Dans les années 1970, le divorce restait marginal, et beaucoup de femmes se sentaient déchirées entre leur désir d’émancipation et leur rôle de mère au foyer – comme c’est le cas pour Huguette.

C’est probablement pour cette raison que l’appel de la criminalité – plus précisément de la carabine – se fera sentir chez elle. La jeune femme enceinte impressionnera un dur à cuire (Rémi-Pierre Paquin), munie de sa nouvelle arme... à un point tel qu’il en beurrera ses culottes (une scène savoureuse). Et c’est à ce moment-là que l’intrigue basculera, et qu’Huguette fera son entrée dans le monde criminel, entraînant ensuite ses amis avec elle.

«Je suis super fine, j’ai l’air de rien. Ça peut sembler une faiblesse, mais je pense que c’est une force», résume d’ailleurs la principale intéressée.

Marilyn Castonguay
Radio-Canada
Marilyn Castonguay

N’empêche, la reconstitution de l’époque a causé plus d’un défi à l’équipe.

«Quand je lisais le scénario, à chaque page que je tournais, je me disais: “comment on va faire ça?”», lance Jean-François Rivard, prenant tout de même soin de préciser qu’il adore les contraintes de ce genre.

Le réalisateur, qui avoue être un grand fan des années 1970 et des films noirs, s’est gâté – mais pas trop, puisque la reconstitution de l’époque ne prend jamais toute la place. La musique originale de Patrick Lavoie, omniprésente, est d’ailleurs très réussie.

François Létourneau travaille déjà à l’écriture de la deuxième saison, qui devrait se dérouler encore une fois pendant les trois semaines du camp de vacances, un an plus tard…

C’est comme ça que je t’aime sera disponible sur tou.tv extra dès vendredi.

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