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C'est votre chance d'agir, M. Coiteux

Il y a bientôt 5 ans, en septembre 2013, j’ai été congédiée d’un restaurant de Boucherville pour avoir empêché un client ivre de prendre le volant.
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Monsieur le Ministre,

Il y a bientôt 5 ans, en septembre 2013, j'ai été congédiée d'un restaurant de Boucherville pour avoir empêché un client ivre de prendre le volant. J'avais agi d'instinct, sans doute pas de la meilleure manière, car je n'avais pas été formée adéquatement en ce sens, mais je trouvais nécessaire d'intervenir. Ce n'est qu'après l'événement que j'ai appris qu'il existait une formation bâtie sur mesure pour gérer ce genre de situation, Action Service, développée par l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec (ITHQ) avec la collaboration d'Éduc'alcool.

Si cette formation avait été obligatoire au Québec, comme elle l'est dans pratiquement toutes les provinces du Canada, le propriétaire du restaurant où je travaillais aurait su qu'il avait non seulement le devoir moral, mais également l'obligation légale de suivre des règles claires. De plus, mes collègues et moi aurions su exactement quoi faire pour, d'abord, éviter que le client ne s'intoxique et, ensuite, le gérer s'il avait malgré tout dépassé ses limites.

Mon congédiement a illustré la méconnaissance et l'absence de repères dans l'industrie de la restauration pour prévenir la conduite avec facultés affaiblies.

Mon congédiement a illustré la méconnaissance et l'absence de repères dans l'industrie de la restauration pour prévenir la conduite avec facultés affaiblies. Il est clair qu'il y a nécessité de mieux outiller les serveurs d'alcool et les restaurateurs pour rendre naturelle une telle intervention. Si une formation était obligatoire pour tous, cela éviterait des problèmes. Je ne pense pas seulement au conducteur, mais aux familles, enfants et adultes, qui pourraient être au mauvais endroit au mauvais moment.

À l'époque, mon histoire avait fait la manchette des médias québécois qui avaient mis en lumière cette situation aussi absurde qu'inacceptable. Je n'avais demandé aucune compensation financière à mon ex‑employeur et n'ai eu aucune rancune à son endroit.

J'avais cependant lancé un appel à votre prédécesseur, au nom de la sécurité sur les routes de tous les Québécois et Québécoises ainsi que du besoin de tous les serveurs et restaurateurs qui se retrouvent démunis en pareille situation, à l'effet de rendre obligatoire la formation au service d'alcool dans le cadre de la révision de la Loi.

Vous avez la chance d'agir, en passant par des intervenants directement sur les lieux où la consommation d'alcool est permise, avant que les gens qui ont les facultés affaiblies ne se retrouvent sur nos routes.

Pour ma part, j'ai fait ce que je devais faire cette soirée-là et j'en suis fière! Vous surveillez les routes pour intercepter ce genre de comportement, mais il est déjà trop tard. Vous avez la chance d'agir, en passant par des intervenants directement sur les lieux où la consommation d'alcool est permise, avant que les gens qui ont les facultés affaiblies ne se retrouvent sur nos routes.

Ce que je veux encore aujourd'hui et qui compte le plus, c'est éviter que pareille situation ne se reproduise. Pour éviter des congédiements inutiles, oui. Mais, surtout, pour éviter de nombreux cas d'intoxication et de conduites avec facultés affaiblies. J'ai l'assurance que rendre obligatoire le cours développé par l'ITHQ ferait toute la différence. Vous avez le moyen d'agir maintenant avec la réforme des lois sur l'alcool. Ne ratez pas cette occasion unique de faire votre part.

Merci à vous de considérer cette solution.

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