ÉTATS-UNIS - En réponse à la décision de Donald Trump d'interdire aux personnes transgenres de servir dans l'armée, une chirurgienne américaine s'engage à opérer gratuitement le personnel militaire qui avait déjà pris rendez-vous avec elle, pour une opération de réassignation sexuelle.
"Si le Commandant en chef ne prend pas soin de nos anciens combattants, nos anciens combattants le feront eux-même. Je ferai les opérations gratuitement pour les patients qui avaient déjà une opération programmée", a déclaré Christine McGinn lors d'une interview sur CNN, samedi 29 juillet, en ajoutant qu"elle sera "ravie de le faire."
Le docteur Christine McGinn qui est aussi transgenre se décrit comme une personne engagée dans cette cause depuis sa propre transition en 2000. En 2007, elle a créé un centre médical à Philadelphie qui aide les personnes transgenres dans leur transition. Elle a elle-même été engagée dans l'armée.
Pour justifier sa décision, annoncée mercredi 26 juillet, via Twitter, le président américain a évoqué des "coûts médicaux énormes." Mais selon McGinn les frais de la prise en charge de ces personnes, ne représentent qu'une "proportion extrêmement faible" du budget du ministère de la Défense. À titre de comparaison, selon nos confrères du HuffPost américain, les coûts liés aux changements de sexe ont représenté moins de 10% des dépenses de l'armée pour lutter contre la dysfonction érectile en 2014.
"Je pense qu'il est plus cher de se débarrasser de ces membres de l'armée qui ont été bien formés et spécialisés, que de prendre soin d'eux", a-t-elle affirmé.
Christine McGinn a aussi expliqué qu'il existe beaucoup de "fausses idées" sur les temps d'arrêt requis pour la transition. "En général, la plupart de mes patients sont de retour au travail dans les six semaines qui suivent l'opération, et parfois ils ne prennent que deux semaines", a-t-elle soutenu.
Interrogé par CNN si elle pensait que la décision de Trump était "vraiment une question d'argent", McGinn a répondu que pour elle la décision de Trump était une "discrimination évidente".
"Je pense que cela ressemble beaucoup plus à quand nous avons eu des personnes de couleur, des femmes ou des homosexuels qui voulaient faire partie de l'armée (...) elle est évidente la discrimination, même un élève en cinquième pourrait le constater", a-t-elle conclu.
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