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Chaire de recherche Industrielle Alliance: l'indépendance universitaire remise en cause

Industrielle Alliance s'invite dans les universités
PC

Une chaire de recherche financée par Industrielle Alliance pourrait voir le jour à l'Université du Québec à Montréal et l'Université Laval, dès la fin du mois du mai. Le projet n'a pas encore le feu vert que déjà, des voix s'élèvent pour dénoncer le risque d'ingérence du privé dans les affaires universitaires.

Pendant son mandat prévu pour cinq ans, la Chaire de recherche Industrielle Alliance sur les enjeux économiques des changements démographiques étudiera les conséquences financières du vieillissement de la population.

La Chaire prévoit bénéficier d'un budget de 2,5 millions $. Industrielle Alliance financera la Chaire à la hauteur de 750 000 $ sur cinq ans et la Régie des rentes du Québec, 150 000 $ sur trois ans. Le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO), financé par le ministère des Finances du Québec, entre autres, investira 1,25 million $ sur cinq ans.

Dans le document présenté à la Commission des études de l'UQAM dont le Le Huffington Post Québec a obtenu copie, il est indiqué que «les partenaires de la Chaire ont tous un intérêt direct dans les questions à l’étude»

«Les ressources seront réparties en fonction d’un agenda de recherche convenu par des représentants de chacune des deux institutions ainsi que par des représentants des partenaires appuyant la Chaire», peut-on lire.

Industrielle Alliance ajoute dans sa lettre d'appui que les travaux de la Chaire permettront d'avoir un «regard privilégié» sur les répercussions socio-économiques, «de même que les finances personnelles des Québécois et des Canadiens».

«On a senti un malaise», rapporte Audréanne St-Martin, étudiante qui était présente à la réunion de la Commission des études. «Certains professeurs se sentent coincés sous la pression.» La majorité des membres étudiants seraient contre le projet et deux professeurs se seraient abstenus.

Audréanne St-Martin craint qu'Industrielle Alliance n'oriente la recherche universitaire à l'UQAM. «Une chaire qui porterait le nom d'un organisme public nous poserait moins problème.»

«Il n'y aura aucun risque d'ingérence», rétorque la porte-parole de l'UQAM, Jenny Desrochers. Industrielle Alliance, le CIRANO et la Régie des rentes du Québec auront chacun un représentant sur le comité de direction de la nouvelle chaire de recherche, mais ceux-ci seront minoritaires. Ils ne décideront pas des grandes orientations de la Chaire, dit-elle.

Jenny Desrochers estime qu'une telle expertise sur les changements démographiques est «au cœur des priorités du gouvernement». «Ça va profiter à tout le milieu de l’assurance et à la société québécoise», ajoute-t-elle.

La nouvelle Chaire de recherche Industrielle Alliance ferait partie de la trentaine de chaires de «recherche-innovation» de l'UQAM, financées par des partenaires de divers milieux. La décision finale sur la Chaire Industrielle Alliance sera rendue le 27 mai prochain.

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