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«Électrosmog»: l'ONU sommée d'intervenir

Un groupe demande à l'Organisation mondiale de la santé de renforcer ses avis sur les champs électromagnétiques.
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À l'heure du tout-au-sans-fil et où les preuves de la nocivité des faibles expositions répétées aux radiofréquences s'accumulent, 190 scientifiques venant de 39 pays lancent un appel urgent en faveur de lignes directrices plus sévères concernant l'exposition aux champs électromagnétiques (CEM).

Le 11 mai, au siège de l'Organisation des Nations unies (ONU) à New York, ces scientifiques ont pressé les pays membres de l'ONU ainsi que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de mieux protéger la santé humaine et animale. Auteurs de plus de 2000 études sur le sujet, ils demandent que l'on réduise les niveaux d'exposition aux CEM - la forme de pollution qui augmente le plus rapidement aujourd'hui - et que l'on éduque le public au sujet des risques sanitaires, en particulier pour les enfants et les femmes enceintes.

L'International EMF Scientist Appeal (Appel international des scientifiques des CEM) dénonce spécialement les prises de position contradictoires de l'OMS en la matière. D'une part, le Centre international de recherche sur le cancer affilié à l'OMS a classé le rayonnement de radiofréquence dans le groupe 2B des substances «peut-être cancérogènes» en 2011, tout comme le furent en 2001 les champs magnétiques domestiques d'extrêmement basses fréquences (60 Hertz). «Néanmoins, l'OMS continue de faire fi des recommandations de sa propre agence et favorise les directives recommandées par la Commission internationale sur la radioprotection non-ionisante (ICNIRP). Ces lignes directrices, élaborées par un groupe d'initiés de l'industrie auto-sélectionnés, ont longtemps été critiquées comme non-protectrices de la santé publique.» (Une récente revue de la littérature publiée dans l'International Journal of Oncology estime que les radiofréquences devraient être classées «probablement cancérogènes».)

Afin de résoudre cette incohérence, l'Appel demande à l'OMS de renforcer ses avis concernant les risques des CEM pour les humains et d'évaluer leur impact potentiel sur la faune et les autres organismes vivants sous les auspices du Programme environnemental des Nations unies, conformément aux risques démontrés par la science. Compte tenu de l'ensemble des recherches publiées sur le sujet, de nombreux scientifiques, médecins, ingénieurs et responsables de la santé publique à l'échelle mondiale recommandent que les CEM soient désormais classés dans le groupe 2A, «cancérogène probable».

«Les lignes directrices internationales d'exposition aux champs électromagnétiques doivent être renforcées pour refléter la réalité de leur impact sur notre corps, surtout sur notre ADN, a déclaré Martin Blank, Ph.D., ancien président de la Bioelectromagnetics Society et professeur retraité de physiologie à l'université Columbia. Il y a longtemps que nous aurions dû nous occuper de leurs effets biologiques et sanitaires nocifs. Nous devons réduire l'exposition en établissant des lignes directrices plus protectrices.»

Joel Moskowitz, Ph.D., directeur du Centre de santé familiale et communautaire de l'université de Californie à Berkeley, ajoute: «Les directives de l'ICNIRP fixent des normes d'exposition à court terme pour les seuils de haute intensité qui chauffent les tissus. Elles ne nous protègent pas des expositions chroniques de faible intensité, si communes aujourd'hui.»

L'Appel demande notamment :

• que les enfants et les femmes enceintes soient protégés des CEM (le nombre croissant de plaintes de parents qui croient leurs enfants affectés par le Wi-Fi a incité la France à interdire l'Internet sans fil dans les garderies et exige que les routeurs soient éteints dans les écoles primaires lorsqu'il n'est pas en fonction);

• que l'on encourage les manufacturiers à développer des technologies plus sécuritaires;

• que les fournisseurs d'électricité soient obligés de réduire l'électropollution;

• que l'on enseigne au public comment réduire les risques;

• que les professionnels de la santé soient formés pour diagnostiquer et traiter les patients aux prises avec des sensibilités électromagnétiques;

• que l'on finance des formations et des études sur les CEM qui sont indépendantes de l'industrie et que celle-ci soit obligée de coopérer avec les chercheurs;

• que l'on établisse des «zones blanches» libres de CEM;

• que l'on encourage les médias à dévoiler les liens financiers entre certains chercheurs et l'industrie.

Le 18 mai, à l'Académie royale de médecine de Bruxelles, une conférence internationale fera le point sur les hypersensibilités chimiques et électromagnétiques qui ont en commun des intoxications provoquant des souffrances cérébrales, selon l'oncologue parisien Dominique Belpomme, organisateur de l'événement sous l'égide de l'European Cancer and Environment Research Institute.

Pour lire l'Appel et écouter la vidéo (de 3 minutes) du porte-parole Martin Blank: EMFscientist.org

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