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Le jour où j'ai décidé de changer de vie

Je m'appelle Séverine, j'ai 38 ans, une petite fille de 2 ans, un mari intermittent du spectacle et je vis à Paris. Après 13 ans à Air France, j'ai décidé de changer de vie. Tout a commencé à la fin de l'année 2012.
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Je m'appelle Séverine, j'ai 38 ans, une petite fille de 2 ans, un mari intermittent du spectacle et je vis à Paris. Après 13 ans à Air France, j'ai décidé de changer de vie.

Tout a commencé à la fin de l'année 2012. Comme tous les ans à l'approche des fêtes, les appels se multiplient au standard de la plate-forme téléphonique sur laquelle je travaille. Je suis entrée à Air France en 2000 en tant que conseillère commerciale dans le centre de réservation téléphonique, j'ai aussi travaillé en renfort en agence ou en aéroport. Après quelques années, j'ai décidé de passer le concours interne de personnel navigant commercial (PNC) pour devenir hôtesse de l'air. Depuis trois ans, j'occupe le poste de technicienne conseillère commerciale dans l'espoir d'atteindre l'échelon supérieur, une promotion qui tarde à venir.

Je suis l'une de ces personnes que l'on appelle en cas de correspondance ratée, d'oubli de papiers d'identité à la maison, de problèmes en tout genre à l'aéroport. Celle qui conseille, rassure et doit trouver la solution à toutes les demandes. Ca, c'était ma vie d'avant, avant mon départ d'Air France en septembre 2013. Après une longue procédure de départ volontaire mise en place par la compagnie, j'ai décidé de devenir infirmière.

En cette fin d'année 2012, l'annonce de très mauvais résultats et la décision de proposer un second plan social m'a fait l'effet d'un électrochoc. Ce n'était un secret pour personne, Air France allait mal. Mais si l'annonce du premier plan social ne m'avait pas vraiment inquiétée, cette fois-ci, j'ai senti mon ventre se nouer. "S'il y a un deuxième plan social, me suis-je dit, ça va vraiment mal alors".

Je me suis alors imaginée au chômage à 40 ans. Mon parcours professionnel n'est pas mauvais, mais un peu décousu. J'ai décroché un BTS de commerce international, puis j'ai travaillé quelques années à Marseille dans l'import-export et j'ai découvert le monde de l'aérien en intrégrant Air France. Qu'allais-je faire si le plan Transform 2015 n'atteignait pas ses objectifs? Et si j'étais licenciée, qui voudrait m'embaucher? Moi, une jeune maman de 40 ans. D'autant que je ne voulais plus vraiment travailler dans le commerce...

Inquiète et curieuse, j'ai souhaité assister à la réunion d'informations organisée pour nous expliquer les tenants et aboutissants du plan en question. Puis, j'ai eu la confirmation que j'étais éligible au plan de départs volontaires car mon projet, mon profil et mon ancienneté correspondaient aux clauses de la convention de départ.

Mais partir pour faire quoi? J'avais envie de plus d'humain, de me sentir utile et de me tourner vers les autres. Je voulais aussi pouvoir travailler n'importe où en France, en horaires décalés, jusqu'à l'âge de la retraite et avoir aussi des perspectives d'évolution sans tenir compte des diplômes. J'ai d'abord eu envie de travailler au contact des enfants comme auxiliaire de puériculture ou éducatrice de jeunes enfants. Mais j'ai vite compris que j'allais m'ennuyer.

J'ai beaucoup discuté avec mon mari de mon avenir, de mes envies, des possibilités qui s'offraient à moi. Les jours suivants, j'ai demandé conseil à mes amis, à mon entourage, à mes collègues... Et infirmière est devenu une évidence.

Pourquoi infirmière? La comparaison peut faire sourire ou étonner mais lorsque je suis devenue PNC (Personnel navigant commercial) j'ai été formée aux soins de premiers secours (le CSS à l'époque, maintenant CFS délivré par la DGAC). Je me souviens encore d'avoir eu, lors de cette intense enseignement délivrée par un médecin de la Croix Rouge, une révélation. J'avais adoré cette formation, et me révélais être à bord si nécessaire la première dans mon équipage à devoir m'occuper d'un client mal en point. Cette petite étincelle est toujours restée dans un coin de ma tête.

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