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Charlie Hebdo sur eBay: le macabre commerce des produits dérivés «Je suis Charlie»

Charlie Hebdo sur eBay: le macabre commerce des produits dérivés «Je suis Charlie»
eBay

Vente d'anciens numéros, t-shirts, badges et campagnes d'entreprises autour du slogan "Je suis Charlie"... Certains n'ont pas peur de se faire de l'argent en utilisant la tuerie de Charlie Hebdo, comme le prouvent les dizaines de petites annonces que l'on voit fleurir sur eBay au lendemain de l'attentat.

Les caricatures vendues à prix d'or

Sur le site de ventes aux enchères, les prix d'anciens numéros de Charlie Hebdo s'envolent. Des particuliers, en France ou ailleurs, sont nombreux à mettre en vente d'anciens numéros de l'hebdomadaire.

Tiré à 60 000 exemplaires et épuisé dans la foulée de l'attentat qui a frappé la rédaction de l'hebdomadaire, le n°1177 avec "les prédictions du mage Houellebecq" en couverture a fait jeudi à la mi-journée l'objet de près de 50 offres sur eBay, où il était proposé pour "achat immédiat" à 650, voire 1 000 euros (de 900$ à 1400$).

Des enchères ont même dépassé 10 000 euros (près de 14 000$) en quelques heures, sans qu'il soit cependant garanti qu'elles se concrétisent. "Rare, dernier journal Charlie Hebdo", a-t-on pu lire sur une annonce.

Outre le dernier numéro, d'autres vendeurs proposent des exemplaires d'autres moments forts dans la vie du journal, comme le numéro spécial de novembre 2011 quand le titre avait été rebaptisé "Charia Hebdo". L'un d'eux atteignait la somme de 14 000 euros (19 500$), le vendeur promettant de verser l'intégralité de la somme à une association d'aide aux victimes des attentats.

Le numéro du 19 septembre 2012 sur "Intouchables" peut monter jusqu'à 2000 euros (près de 2800$) et trouve également preneurs comme le montre la capture ci-dessous affichant plus de 40 enchères sur ce produit:

Salut, j'ai pas de face #CharlieHebdohttp://t.co/uKVEhXpuJlpic.twitter.com/qJwvS0FNA5

— Julien Ménielle (@jmnl) January 8, 2015

Un dessin original de Cabu, tué dans l'attentat, a aussi fait son apparition sur le site de ventes aux enchères avant d'être supprimé. Avant l'annulation de la vente, 20 personnes avait fait grimper le prix de ce dessin présenté avec le mot-clé, "Je suis Charlie", pour surfer sur le mouvement de solidarité.

"Je suis Charlie" sur des T-shirts, des autocollants ou des badges

Toujours sur eBay, la recherche "Je suis Charlie" renvoie vers des centaines de produits dérivés reprenant le slogan de solidarité devenu international. Des t-shirts, des autocollants, des badges, des plaques militaires gravées, des porte-clés... les vendeurs ne manquent pas d'imagination pour décliner le message créé par un directeur artistique sur Twitter moins d'une heure après le drame et dont il a cédé les droits ce jeudi, en regrettant toutefois toute utilisation mercantile.

Contacté par l'AFP, le géant américain de la vente sur internet rappelle qu'il est "une place de marché ouverte qui n’impose aucune restriction en termes de prix des objets en vente".

"Mais eBay se réserve le droit de retirer de son site toute annonce en contradiction avec ses règlements et les principes et valeurs de la communauté d’eBay", dit le texte, ajoutant, sans précision, que ses "équipes retireront les annonces publiées relatives à cette tragédie qui ne respectent pas nos conditions d’utilisation".

Les commissions pour Charlie Hebdo

"En France, nous donnerons à Charlie Hebdo les éventuelles commissions perçues par eBay sur les ventes de magazines et produits de Charlie Hebdo liées à cette tragédie", ajoute le communiqué.

Après les attentats du marathon de Boston en avril 2013, le même phénomène a eu lieu avec la mise en vente de divers objets "souvenir". EBay avait aussi publié un communiqué. "Par respect pour les victimes, eBay interdit les annonces qui mettent en scène, glorifient ou tentent de tirer profit des tragédies et d’événements douloureux, comme le précisent nos conditions d’utilisation", soulignait le texte.

La récupération d'entreprises

Au-delà d'eBay, certaines entreprises se sont attirées les foudres du public pour avoir tenter de tirer profit, volontairement ou non,

des événements.

Les 3 Suisses ont ainsi été vivement critiqués pour ce message mélant leur nom et logo à "Je suis Charlie".

Une "mauvaise pub", "opportuniste" pour de nombreux commentateurs. La marque a fini par préciser sa démarche sur sa page Facebook.

Une plateforme de financement participatif a également été épinglée par les internautes en lançant un appel au don et en faisant la promotion de ses services.

La récupération commerciale aura eu lieu avant celle des politiques.

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