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Cimetière musulman: l'«histoire n'est pas terminée», dit Couillard

Il assure qu'il est nécessaire que le gouvernement trouve une solution.
Jacques Boissinot/PC

Le premier ministre Philippe Couillard a déploré l'impact du vote contre un cimetière musulman à Saint-Apollinaire pour l'image du Québec, et a affirmé être déçu du résultat — comme une bonne majorité de Québécois, selon lui.

En mêlée de presse à Edmonton, mardi, en marge du Conseil de la fédération, M. Couillard a souligné que le rejet du projet de cimetière musulman avait été le fait d'un «très petit groupe de personnes».

Ainsi, 49 riverains potentiels d'un cimetière exclusivement musulman dans la municipalité de 6000 habitants au sud-ouest de Lévis étaient appelés dimanche à se prononcer par référendum: 16 ont voté pour le projet, mais 19 ont voté contre.

Rejetant les critiques de l'absence d'intervention du gouvernement durant la campagne ayant mené au vote à Saint-Apollinaire, le premier ministre a dit que l'«histoire n'était pas terminée» et qu'il voyait «clairement la nécessité pour le gouvernement de s'impliquer pour trouver une solution».

M. Couillard a dit croire «fondamental» que les Québécois de confession musulmane puissent avoir la garantie «pour les prochaines années» d'espaces pour enterrer leurs morts.

Lors de la cérémonie funèbre au lendemain de l'attentat de la mosquée de Sainte-Foy en janvier, le maire de Québec, Régis Labeaume, avait promis aux musulmans de la capitale «qu'ils auraient leur cimetière» — les victimes de cet attentat avaient dû être inhumées à Montréal ou à l'étranger. Une partie du cimetière multiconfessionnel Les Jardins Québec, à Saint-Augustin-de-Desmaures, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Québec, a été réservée récemment aux musulmans.

M. Labeaume a «regretté» lundi le résultat de Saint-Apollinaire.

«On la connaît cette communauté, bien sûr, particulièrement depuis les circonstances tragiques que l'on a connues. On va s'asseoir avec eux, avec le maire de Québec. (...) Voyons voir si ensemble, nous pouvons trouver une solution», a dit M. Couillard, mardi.

«Les gens ont le droit, franchement — c'est fondamental —, d'enterrer leurs morts. Ils ont besoin d'une sécurité d'avoir de l'espace pour les prochaines années. Ils peuvent le faire dans un endroit à Saint-Augustin-de-Desmaures avec un entrepreneur, mais ce n'est pas la même chose que d'avoir leur site désigné pour eux, et moi je comprends ça. Et je crois que les Québécois comprennent ça», a ajouté le premier ministre.

Revenant sur l'opposition par référendum au cimetière musulman à Saint-Apollinaire, M. Couillard a tout de même affirmé que ce serait une «grave erreur d'extrapoler sur un petit nombre de personnes, quelque chose qui s'appliquerait à l'ensemble de la société québécoise».

«Sur cette question de la relation avec les Québécois de confession musulmane à Québec, moi ce dont je me souviens, c'est des milliers de personnes dans la rue pour clamer leur solidarité et leur affection pour les concitoyens de confession musulmane. Ça, c'est le Québec qu'on veut voir et qu'on veut entendre», a affirmé le premier ministre.

M. Couillard n'est pas revenu sur le projet de loi 122 adopté en juin, qui accorde plus de pouvoirs aux élus municipaux — et qui permettra notamment aux municipalités d'être exemptées de l'obligation de tenir ces référendums si elles se dotent d'une «politique de participation publique». Ce futur cadre de «politique de participation publique» n'est toutefois pas encore connu.

Lundi, le maire de Saint-Apollinaire, Bernard Ouellet, a dit ne pas envisager de recourir à la nouvelle loi pour surseoir au résultat du référendum municipal qui a rejeté, dimanche, le projet de cimetière musulman.

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