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Salut Guy, je veux acheter ton Cirque du Soleil

Je me suis presque étouffé avec mes toasts, lorsque j'ai lu que tu songeais vraiment à vendre le Cirque du Soleil, et qu'il pourrait passer aux mains de compagnies étrangères. Alors...
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Je me suis presque étouffé avec mes toasts, lorsque j'ai lu que tu songeais vraiment à vendre le Cirque du Soleil, et qu'il pourrait passer aux mains de compagnies étrangères. Que le siège social qui dynamise tant notre milieu circassien quitte la Cité des Arts du Cirque, c'est une idée qui m'est impensable. Je vise haut, le sommet. Les étoiles. Je n'aimerais vraiment pas que le Cirque du Soleil aille s'éclipser ailleurs. Laisse-moi t'expliquer mon plan d'affaires, j'aurais le même enthousiasme que tu avais lorsque tu as expliqué votre projet, avec tes collègues de la première heure dans l'organisme sans but lucratif qu'était le cirque au tout début. D'ailleurs, l'ancien premier ministre René Lévesque a su sauter dans l'aventure. Avec certitude, les retombées économiques générées par le Cirque du Soleil excèdent grandement les subventions que tu as reçues. Un investissement des plus judicieux.

Les vrais affaires

Tout d'abord, on va mettre des choses au clair. Je n'ai pas reçu officiellement les documents de la firme Goldman Sachs, mais je ne t'en tiens pas rigueur. J'ai vérifié, je n'ai pas exactement tout le montant requis pour acheter ton bloc de 90% d'actions, lequel doit s'avoisiner dans le 1,8 milliard. J'ai aussi vérifié avec le ministre de la Culture et des Communications, il n'y a pas de programmes pour cela. J'ai tenté de rejoindre mon député Jacques Daoust, qui est aussi le Ministre de l'Économie, de l'innovation et des exportations. Disons que j'ai compris qu'il ne voulait pas s'immiscer dans une transaction d'ordre privée. Il a aussi dit d'autres choses, mais bon, j'imagine qu'il fait de son mieux. Ensuite, j'ai lu dans La Presse que l'ex-ministre Martin Cauchon a réussi à s'acheter un groupe de presse, je ne sais trop comment.

J'ai tourné l'idée dans ma tête.

C'est l'austérité en ce moment, on ne va pas me donner des milliards pour aller faire tourner des ballons sur mon nez. En plus, je suis un clown...quelle crédibilité! Pourtant, moi aussi j'ai toujours cru en mes rêves et voulu les réaliser. J'ai eu des grands succès, des échecs aussi. Je viens de traverser une période très difficile aussi. J'ai même des dettes et quelques pots cassés, mais également une ferme volonté de tout régler avec eux. Pour te situer, je pense qu'il me suffirait de vendre environ 668 billets de ton cirque pour tout réglé. C'est donc réalisable. Je me tourne donc vers une campagne de sociofinancement, afin d'acheter ton contemporain cirque. Tu sais, je viens d'une famille de cirque traditionnel, celle qui a travaillé avec les Gatini, International, Universel et Vegas, tous des projets québécois. J'ai aussi fondé le cirque national des clowns, en 1997. À vos débuts, tes collègues étaient venus à la maison pour obtenir des informations sur les chapiteaux. Mon père vous avait mis en contact avec les meilleurs fabricants; Cannobio, en Italie.

À propos de toi

Parce qu'en fait, je suis très admiratif de ta vision, ta ténacité, ton leadership et de l'inspiration et de la fierté que tu as su générer. Je ne suis pas un grand fan, simplement parce que je n'ai pas vu tous tes spectacles. Ce qui nous fait un point en commun. Toutefois, tu as eu un impact tout au long de mon parcours artistique. Les arts du cirque sont devenus un art respectable et reconnu auprès des institutions de financement culturelles, et une industrie en soi. Les artistes, créateurs, metteurs en scène, firmes de scénographie ont eu leur coup de chance et d'énormes succès, grâce à vous.

Ensuite, tu as fait le plus merveilleux des voyages, celui dans l'espace, et tu es considéré comme le premier clown dans l'espace. C'est la seule chose dont je suis envieux, et je songe à faire une préréservation avec Virgin Galactics, au coût de 250 000$. Je considère que c'est une aubaine, je suis certain que tu seras d'accord avec moi. En fait, je dirais que ce sera moi, le premier véritable clown dans l'espace. Parce que toi, tu es un excellent cracheur de feu et un échassier hors pair.

Je crois sincèrement que tu es le plus important showman de notre époque. Un réel génie, qui a su réinventer le cirque. Ou du moins, le théâtraliser et attirer une toute nouvelle clientèle, avec une vision artistique époustouflante et différente. Plusieurs troupes de cirques existent parce que tu as su les inspirer. Ou encore qu'ils ont quitté ton navire, afin de voler de leurs propres ailes. Bref, il n'existe pas de compétitions en milieu cirque, mais plutôt une grande complémentarité parmi les gens du voyage. D'ailleurs, on discute, on rigole et on fait des affaires, lors des réunions d'En piste, mais aussi lors des soirées de premières à la Tohu.

Lorsque je te dis que je veux acheter ton cirque, c'est vrai. Comme tous les Québécois d'ailleurs. Je suis tout à fait d'accord avec Pierre-Karl Péladeau et François Legault, que la caisse de Dépôt et de placements du Québec devrait réunir un groupe d'investisseurs, sous le leadership de notre premier ministre, Monsieur Philippe Couillard. Mais comme je suis un clown, et aussi grand rêveur que toi (c'est ta faute), je me permets de tenter de rassembler une telle somme aussi rapidement, soit 1,8 milliard de dollars.

MON PLAN

J'invite tous les amoureux du cirque, les artistes de cirques, mes amis, collègues et spectateurs, à soutenir mon projet afin de réunir la somme nécessaire via un sociofinancement sur la plateforme haricot.ca. Je désire que ce fleuron québécois demeure ici, et que notre énergie créatrice puisse collectivement continuer ton œuvre, celle que tu as bâtie avec tes milliers d'employés.

Si chaque Québécois donne 100 $ et le gouvernement Caisse dépôt et de placements du Québec ou Investissement Québec via le Fonds d'intervention économique régional (FIER) donne du un pour un, j'aurai le montant nécessaire pour compléter ma transaction.

C'est un peu comme si ma troupe était en Californie, sans moyens de retour, pendant que tu réussis à gagner à Vegas et surtout, avoir su convaincre le magnat des casinos, Steve Wynn, à croire en ton projet.

Toutefois, je suis réaliste, et je m'engage donc à offrir des billets pour mes spectacles à des enfants défavorisés et remettre en selle mon festival de clowns, dans l'éventualité où je n'atteins pas tout à fait les 1,8 milliard de dollars pour cette offre publique d'achat. Tous les détails sont ici.

Note de l'auteur Je me lance dans un projet particulier, lequel nécessite le plus grand investissement qui soit dans mon cas, celui de l'humilité. Chaque dimanche, je publierai sur mon blogue au Huffington Post Québec un texte autobiographique. Parfois, les récits et les anecdotes pourront paraître invraisemblables. Mes histoires choisies, elles, seront vraies. En fait, tout sera dans la manière que j'aurai de vous raconter ces petits bouts d'existences, d'observations et de perceptions.

En les écrivant, c'est un peu comme si je les conservais dans une capsule temporelle, afin de ne rien oublier. Juste au cas. Traduites dans plus d'une vingtaine de langues grâce à des collaborateurs, elles seront également diffusées via mon site fredolini.com et sur ma page Facebook. Ensuite, ces textes seront regroupés et publiés sous forme de livre. C'est donc une fabuleuse aventure toute en écriture que j'entreprends. J'espère qu'elle saura toucher le cœur des gens, surtout le vôtre. C'est donc un rendez-vous!

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